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Édition du mardi 2 mars 2021
Emploi

Insertion des jeunes : le gouvernement mise sur le mentorat

Le développement du mentorat via le dispositif « un jeune un mentor » est présenté comme un nouvel outil au service du programme « un jeune une solution » lancé en septembre 2020. Les collectivités seront appelées à y participer... mais pas tout de suite. 

Développer le mentorat était l'un des enjeux du déplacement du président de la République lundi en Seine-Saint-Denis, au campus Industreet. Un déplacement centré sur l'engagement des entre-prises dans l'accompagnement des jeunes vers l'emploi. 
Le mentorat est une pratique encore peu développée en France mais sur laquelle le gouvernement veut miser, explique-t-on à l'Elysée. D'emblée, l'objectif est ambitieux : permettre à 100 000 jeunes d'avoir trouvé leur mentor en 2021.

Faire levier contre les déterminismes sociaux

Plus précisément, le dispositif vise les jeunes des quartiers défavorisés et des zones rurales. L'enjeu étant de « faire levier pour lutter contre les déterminismes sociaux, les inégalités et l'assigna-tion à résidence », explique cette même source. Le mentorat est présenté comme une relation bénévole entre un adulte et un jeune, pour redonner confiance à ce dernier, lui donner des clés pour s'épanouir, travailler son savoir-être, etc. Tout cela devant aider à « accélérer et ouvrir vers un parcours de réussite, tant éducatif que professionnel. » 
Cette relation s'inscrit dans le temps, elle peut durer quelques mois, une année scolaire, ou plus, tout dépendra de la demande du jeune, de son âge. Le dispositif est pensé pour commencer dès le collège et pouvoir aller jusqu'à l'insertion professionnelle. « Ces liens de solidarité sont précieux dans les temps actuels. Imaginez 100 000 liens forts demain, cela peut innerver quelque chose de différent dans la société », espère le Haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises, Thibault Guilly.

Démarche en ligne

La démarche sera opérationnelle en avril. Le jeune (ou un collège, une mission locale, un professeur...) pourra déposer sa demande en ligne, sur le site 1jeune1solution.gouv.fr. Tout comme le mentor pourra inscrire sa candidature. Chacun renseignera ses objectifs, ses disponibilités, c'est ensuite un algorithme qui « rapprochera »  les profils. 
Le dispositif s'appuie sur les associations qui pratiquent déjà le mentorat. La tâche de ces associations sera de continuer à s'assurer de la mise en relation du jeune et de son mentor. Mais à une échelle bien plus grande qu'à l'heure actuelle, puisque seulement 25 000 jeunes sont aujourd'hui accompagnés. Le gouvernement prévoit un budget de 30 millions d’euros pour les soutenir. Les missions locales seront à ce titre directement impliquées, comme elles le sont déjà sur l'accompagnement des jeunes. Tout comme les cités éducatives,  également appellées à participer à « la montée en puissance »  du mentorat. 
Dans un premier temps, ce sont surtout les entreprises et leurs salariés ou retraités, qui vont être sollicités. « Tous les actifs, dont les seniors ayant de l'expérience et du temps à partager », précise l'Élysée. Les agents de la fonction publique de l’État seront aussi sollicités. L'Élysée laisse ouverte l'idée d'appeler ensuite les fonctions publiques territoriale et hospitalière à « rejoindre la dynamique ». 

Emmanuelle Stroesser

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