Maire-info
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Édition du mardi 24 mai 2022
Gouvernement

Gouvernement : la transition écologique se fera en fonction « des spécificités des territoires »Â 

À l'issue du premier Conseil des ministres du gouvernement d'Élisabeth Borne, sa porte-parole Olivia Grégoire a donné quelques précisions sur son architecture et assuré que le logement et les transports auraient des ministres dédiés, après les législatives. 

Par Franck Lemarc

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© Elysee.fr

Un gouvernement « de préfiguration ». C’est l’expression qu’a utilisée la nouvelle porte-parole du gouvernement pour désigner l’équipe nommée vendredi dernier. Ce gouvernement se veut, dans tous les sens du terme, « en mouvement », a expliqué Olivia Grégoire, d’abord parce qu’il entend entrer en action et est « déjà au travail », ensuite parce qu’il va évoluer.

Bientôt des ministres pour le logement et les transports

Cette évolution sera d’abord dictée par le résultat des élections législatives : les membres du gouvernement entendent « se soumettre au suffrage universel », et il a été confirmé que les ministres battus aux législatives ne pourront pas rester en fonction. Quatorze membres du gouvernement, dont la Première ministre elle-même, sont candidats (1), a rappelé Olivia Grégoire. Et tous ne se présentent pas dans des circonscriptions gagnées d’avance – on pense par exemple à la secrétaire d’État chargée de la Mer, Justine Bénin, qui se présente en Guadeloupe, où les électeurs ont très massivement voté contre Emmanuel Macron aux deux tours de l’élection présidentielle. Olivia Grégoire a précisé que la règle « ministre battu, ministre sortant »  s’appliquerait, le cas échéant, y compris à Élisabeth Borne. 

Au-delà des aléas électoraux, le gouvernement va être appelé à « évoluer »  en s’étoffant. De « nouvelles personnalités »  seront appelées au gouvernement après les législatives, et deux portefeuilles au logement et aux transports, en particulier, seront créés, a assuré Olivia Grégoire, sous la supervision d’Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. 

Écologie : la « spécificité »  des territoires

La porte-parole du gouvernement a insisté sur un aspect novateur et « extrêmement important »  de ce nouveau gouvernement : le fait d’avoir confié les questions écologiques à non pas un, mais deux ministres : Amélie de Montchalin pour la transition écologique et Agnès Pannier-Runacher à la transition énergétique. Au-delà, c’est même « l’ensemble du gouvernement »  qui sera concerné par ces questions qui « irriguent quasiment toutes les politiques publiques »  – d’où le fait que c’est la Première ministre elle-même, aidée de son nouveau « secrétaire général à la planification écologique », Antoine Pellion, qui pilotera directement cette politique. « La transition écologique est profondément interministérielle », a répété Olivia Grégoire.

Quant au fait d’avoir confié l’écologie et la cohésion des territoires à une seule et même ministre, c’est un choix là aussi assumé : « Insuffler la transition écologique depuis la métropole parisienne serait une hérésie, a expliqué Olivia Grégoire. Les territoires ont chacun leurs spécificités, il en sera tenu compte, et c’est pour cette raison que ces deux périmètres ont été réunis »  sous la houlette d’une même ministre. 

« Solidarités nouvelles »  avec les territoires

La porte-parole du gouvernement a également insisté sur la « méthode », qui consistera à « associer, associer plus et associer plus souvent »  les parties prenantes et les corps intermédiaires. Avec une promesse : celle de ne pas « seulement les réunir autour d’une table »  mais de les « écouter », ce qui serait en effet une relative nouveauté, du moins pour ce qui concerne les associations d’élus. 

Les trois « fondamentaux »  qui guideront l’action du gouvernement seront « l’éducation, la santé et l’écologie ». Quant à « l’urgence », c’est celle du pouvoir d’achat. Le projet de loi sur ce thème promis par le chef de l’État dès sa réélection sera adopté en Conseil des ministres « avant les élections législatives »  de façon à pouvoir être débattu dès que la nouvelle Assemblée nationale se réunira. Les mesures en sont déjà connues : essayer de contenir la hausse des prix de l’énergie, mettre en place un « chèque alimentaire »  pour les Français les plus démunis, « aider les Français à réduire leurs dépenses contraintes ». Le gouvernement procédera aussi au triplement de la prime dite « Macron », de son nom officiel Pepa (Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat), pour laquelle « il va falloir trouver un nouveau nom, a expliqué Olivia Grégoire, puisque d’exceptionnelle elle va devenir pérenne ». Le projet de loi intégrera également le dégel du point d'indice pour les agents de la fonction publique, sans que le niveau de ce dégel soit encore arbitré.

Enfin, sans plus entrer dans les détails, la porte-parole du gouvernement a indiqué que pour consolider « un pacte républicain »  qui se fissure, l’exécutif allait répondre « au sentiment diffus de nombreux Français que ‘’la République c’est pour les autres’’ ». Le gouvernement entend donc mettre en place « des solidarités nouvelles avec nos territoires en difficulté, ceux qui se sentent loin des soins, loin des services publics, loin de la culture, de l’école ou des sports ». 

(1)   Élisabeth Borne, Gérald Darmanin, Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguignon, Olivier Dussopt, Damien Abad, Marc Fesneau, Stanislas Guerini, Yaël Braun-Pivet, Olivier Véran, Gabriel Attal, Franck Riester, Clément Beaune, Justine Bénin, Olivia Grégoire. 

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