Maire-info
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Édition du mardi 10 mai 2022
Petite enfance

Forte baisse de fréquentation des activités extrascolaires en 2021

Les résultats de la quatrième édition du baromètre de la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf) réalisée auprès des parents d'enfants de 3 à 10 ans en maternelle et en primaire, viennent d'être publiés. Ils montrent un fort ralentissement des activités extrascolaires depuis le début de la crise sanitaire.

Par Lucile Bonnin

« Depuis 2014, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) interroge à intervalles réguliers les parents d’enfants âgés de 3 à 10 ans scolarisés en maternelle ou en élémentaire sur leurs opinions concernant l’accueil périscolaire, le centre de loisirs et les activités encadrées en club ou en association. » 

Cette quatrième édition, publiée hier, dévoile des résultats marqués par la pandémie de covid-19. En effet, les habitudes des parents et les offres ont évolué. Des mesures sanitaires ont un impact sur l’accueil en centres de loisirs, les activités périscolaires et extrascolaires, l’offre proposée aux familles a été modifiée et la demande de certaines familles a changé, notamment sous l’influence du télétravail et de l’activité partielle. 

Un enfant sur trois a pu participer à des activités encadrées

C’est la pratique d’activités encadrées qui a le plus souffert de la crise sanitaire, « bien plus que la fréquentation de l’accueil périscolaire (le matin avant la classe, lors de la pause du midi ou le soir après la classe) ou du centre de loisirs ». 

Seulement 36 % des enfants en maternelle et école primaire ont participé aux activités encadrées, dans un club, une association, une maison de quartier, un centre social, alors qu’ils étaient 60 % en 2019. Les parents interrogés par la Cnaf expliquent que de nombreuses activités ont été supprimées en 2021, que les conditions d’exercice de l’activité ont été fortement modifiées ou encore que le protocole sanitaire était trop contraignant. 

Les centres de loisirs n’ont pas non plus été épargnés. La baisse de fréquentation recensée par la Cnaf est de 8 points : 35 % des enfants âgés de 3 à 10 ans fréquentent, régulièrement, de temps en temps ou peu souvent, le centre de loisirs le mercredi et/ou pendant les vacances scolaires. 

L’accueil périscolaire est quant à lui moins touché. Le baromètre insiste sur le fait que les centres de loisirs et l’accueil périscolaire sont les modes d’accueil qui s’en sortent le mieux, probablement car ces derniers « répondent à un besoin essentiel de garde d’enfant. » 

De nouveaux modes de garde 

D’après l’étude,  les raisons (crise sanitaire mise à part) pour lesquelles les familles n’utilisent pas l’accueil périscolaire sont liées à une absence de besoin : 77 % des parents  indiquent ne pas avoir besoin d’accueil le matin et 69 % le soir. Les familles ont largement exprimé leur préférence pour une autre solution de garde : environ un quart des familles (23 %) déclare recourir, régulièrement ou occasionnellement, à un mode d’accueil pour leur enfant dont 60 % via un proche, 15 % via une assistante maternelle et moins de 10 % par le biais du baby-sitting. 

« L’absence de recours au centre de loisirs tient, dans une large mesure, au fait que les familles mobilisent d’autres solutions pour la garde de leur enfant (66 % sont dans ce cas). Le coût du centre de loisirs est un motif qui ressort dans des proportions non négligeables : 22 % des familles le jugent trop élevé » , peut-on lire dans la publication, même si les tarifs des accueils de loisirs déclarés sont soumis à des barèmes familiaux préconisés par la CAF. 

Le coût reste un frein pour de nombreuses familles 

La non-pratique d’activités encadrées est surtout justifiée par le coût élevé de ces dernières. Centres de loisirs, activités encadrées : « Lorsqu’ils sont sollicités pour donner leur avis sur ces temps d’accueil, 51 % des parents considèrent qu’ils « paient trop cher »  le centre de loisirs et 58 % l’activité encadrée. » 

C’est d’autant plus vrai pour les familles les plus modestes : 31 % des familles disposant de moins de 1 500 € de revenus mensuels trouvent la pratique d’une activité encadrée trop chère, contre 8 % de celles ayant 3 000 € et plus de revenus.

Satisfaction et besoin spécifique

« Les parents apprécient les encadrants, les conditions d’accueils, les tarifs pratiqués, l’information donnée, signe que la qualité de l’accueil ne s’est pas dégradée en dépit de la crise sanitaire ou qu’ils se sont montrés compréhensifs par rapport au contexte », peut-on lire dans le communiqué de presse.

En étudiant les notes moyennes de satisfaction attribuées par les parents interrogés, la Cnaf remarque que l’accueil périscolaire est le moins bien noté, même si près de trois quarts (73 %) des familles portent un regard positif,  et que l'information donnée aux parents sur les activités périscolaires continue de susciter le plus d’opinions négatives – 44 % s’en disent insatisfaits (42 % en 2019). 

Enfin, il a été remarqué que « pour les parents ayant des horaires de travail atypiques (tôt le matin, tard le soir, horaires non fixes) » , 12 % désireraient que l’accueil périscolaire débute plus tôt le matin et 15 % qu’il s’achève plus tard le soir. 

Télécharger les statistiques Cnaf. 

 

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