Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 27 novembre 2019
Fonction publique territoriale

Six Français sur dix considèreraient comme « une bonne chose » d'intégrer la fonction publique territoriale

Contrairement à une idée reçue, le divorce est loin d’être consommé entre les Français et les fonctionnaires. Globalement, la cote d’amour de nos concitoyens pour ceux qui œuvrent pour l’intérêt général reste élevée, même si le regard porté sur l’administration varie selon les versants de la fonction publique considérés. Une récente étude conduite par Harris Interactive pour l’Association des DRH des grandes collectivités territoriales (ADRHGCT) met, en effet, en évidence toutes les nuances de jugement exprimées par un échantillon de 1000 personnes interrogées via Internet du 24 au 26 septembre 2019. Ainsi, il apparaît qu’une large majorité de Français (63 %) a une « bonne opinion »  de la fonction publique. En revanche, seule une petite proportion des répondants (10 %) fait état d’une « très bonne opinion ». Contrairement à une autre idée toute faite, l’étude montre que ce sont les jeunes qui ont la perception la plus positive des fonctionnaires : 75 % des 18/24 ans déclarent en avoir une bonne image, contre 65 % des Français âgés de 65 ans et plus. « Nous avons souhaité au travers de ce sondage objectiver les faits, assure Johan Theuret, président de l'ADRHGCT. Le contexte de dénigrement systématique des fonctionnaires, et plus encore des territoriaux, a des conséquences négativs sur la motivation des agents et sur l'attractivité de nos métiers dans les collectivités pas seulement ceux les métiers en tension. » 
Dans le détail, l’enquête indique d'ailleurs que la fonction publique territoriale (FPT) bénéficie d’une moins bonne image (61 %) que la fonction publique d’Etat (73 %) ; la fonction publique hospitalière (FPH) s’installant au sommet du podium (91 %). Et lorsque Harris Interactive interroge les fonctionnaires eux-mêmes, le tiercé gagnant est identique : les personnels des hôpitaux publics capitalisent la meilleure image (91 %) devant ceux de l’État (83 %), tandis que les agents des collectivités ferment la marche (68 %).


« Compétents »  mais « privilégiés » 
En zoomant sur la FPT, l’étude commanditée par l’ADRHGCT fait ressortir des données plus positives sur les 1,9 million d’agents territoriaux. Pour 75 % des Français, ces personnels rendent un « service utile »  à la collectivité ; ils sont jugés « compétents »  pour 58 % des répondants et savent répondre aux besoins des usagers pour 54 % des personnes interrogées. Par ailleurs, 60 % des sondés estiment que les agents des collectivités sont « privilégiés ». Questionnés également par Harris Interactive, les fonctionnaires eux-mêmes se montrent particulièrement attachés aux missions de service public rendues par les territoriaux. Ils ne sont qu’une petite minorité (22 %) à considérer que les territoriaux seraient « bien payés ». A contrario, les salariés du secteur privé insistent davantage sur leur nombre jugé « trop important »  et les « avantages »  dont bénéficieraient les agents de la territoriale. Certains d'entre eux mettant en doute la qualité de leur travail et leur « efficacité ».


Impacts positifs et négatifs de la réduction des effectifs 
Autre constat : près de six Français sur dix (58 %) considèrent que ce serait une bonne chose pour eux de travailler dans la FPT, et ils sont encore plus nombreux (62 %) à estimer qu’une carrière d’agent territorial serait une bonne chose à envisager pour leurs enfants. En outre, si les Français interrogés par Harris Interactive jugent positives pour le budget de l’État (72 %) et celui des collectivités locales (64 %) les conséquences d’une réduction du nombre de fonctionnaires territoriaux, ils manifestent leur inquiétude face à l’impact des réductions d’effectifs sur l’organisation (58 %), l’efficacité (62 %) et l’accessibilité (70 %) des services publics de proximité. 
À l'appui des résultats de ce sondage, les membres de l'ADRHGCT ont notamment décidé de lancer une campagne de valorisation des quelque 300 métiers exercés dans les collectivités, via les réseaux sociaux.

Emmanuelle Quémard

Télécharger l'étude. 


 

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