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Édition du vendredi 26 janvier 2024
Précarité

Face à une inflation alimentaire record, Familles rurales réclame une allocation mensuelle

Selon l'Observatoire des prix que vient de publier Familles rurales, l'inflation alimentaire a augmenté de près de 12 % en un an, mettant en situation de précarité alimentaire 10,8 millions de personnes. L'association appelle à un « sursaut politique ».

Par A.W.

L’association de défense des consommateurs Familles Rurales vient de publier, pour la 17e année consécutive, son Observatoire des prix de grande consommation. Et sans surprise, les données ne sont pas bonnes : 10,8 millions de personnes souffrent de précarité alimentaire, victime d’une inflation qui a continué de progresser de près 12 % sur ce secteur tout au long de l’année 2023. Et ce, après pourtant une année 2022 déjà « record ».

Les produits « sains pour la santé »  pas épargnés

Contrairement à 2022, les produits « bruts et sains pour notre santé »  ont ainsi été « beaucoup moins épargnés »  cette année : « +40,6% pour les carottes, +24,8% pour le maquereau, +23,2% pour le lait demi-écrémé, +21% pour l’huile d’olive ou encore +20,4% pour le riz », énumère l’association qui compare ces hausses à celle du niveau général des prix qui n’a pris « que »  4,9 % cette année.

Si tous les aliments ont augmenté, trois postes ont connu une inflation particulièrement marquée, supérieure à 18 % en 2023 : les produits sucrés (+18,1%), les matières grasses (+18,3%) et surtout les produits laitiers (+18,9%).

Résultat, le prix moyen mensuel d’un panier « varié »  pour une famille de quatre personnes s’élève désormais à 810 euros pour un panier « économique », 901 euros pour celui constitué de marques nationales et 1297 euros pour le bio.

« Cette note tombe à 539 euros quand on varie moins les produits tout en respectant le PNNS (plan national nutrition santé) et le cycle des saisons », indique l'association qui constate « une hausse particulièrement marquée pour notre panier au sein des EDMP (type hard-discount) »  avec une hausse de 14,2% en un an contre +10,9 % en supermarché et +10,1 % en hypermarché.

Elle pointe également « les revenus bien moindres »  dans les territoires ultramarins mais « une inflation tout aussi marquée que dans l’Hexagone et des produits qui y coûtent jusqu’à deux fois plus cher ».

« Sursaut politique » 

Alors que « nos hôpitaux [sont] au bord de l’explosion », qu’ils « accueillent et soignent des centaines de milliers de malades qui pourraient ne pas l’être », que « notre assurance maladie dépense plus de 20 milliards chaque année à soigner des pathologies évitables à la condition de manger mieux », Familles rurales reproche l’absence de réactions des pouvoirs publics. « Aucune annonce ni du président de la République lors de sa dernière conférence de presse, ni de son nouveau chef du gouvernement pour s’attaquer à ce mal qui ronge tant les corps », tacle l’association.

Pour cette édition, le Mouvement appelle donc à un « sursaut politique »  et demande la mise en place d’un « plan alimentaire »  consacrant « une allocation alimentaire mensuelle, ciblant les seuls produits bons pour notre santé à destination de l’ensemble des consommateurs vivant avec ou sous le seuil de pauvreté ».

Familles rurales souhaite aussi « une transparence des marges et la modération de celles manifestement excessives », « l’abandon des « sur-marges »  imposées par la loi »  et « la mise en place d’un « Bouclier Qualité Prix »  y compris en métropole afin de sacraliser un panier composé d’une cinquantaine de produits sains ».

Consulter l’Observatoire des prix.
 

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