L’Agence nationale du contrôle du logement social (Ancols) vient de publier les résultats du baromètre sur la satisfaction des locataires du parc social à l’égard de leur habitat et de leur cadre de vie. Les auteurs précisent que l’enquête a été menée de mai à début juillet auprès de 3 800 ménages représentatifs de l’ensemble des ménages locataires du parc social.

Des taux de satisfaction variables 

La première partie de l’étude 2022 porte donc sur la « satisfaction »   des ménages locataires du parc social vis-à-vis de leur logement et de leur quartier. « La satisfaction des ménages du parc social à l’égard de leur cadre de vie pris dans sa globalité (quartier, immeuble, logement) est stable depuis 2021 », peut-on lire dans le communiqué. Plus précisément, environ 80 % des ménages interrogés sont satisfaits. Cependant, « la satisfaction des ménages avec enfants et des ménages résidants dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV) est moindre (7 ménages sur 10 des QPV en sont satisfaits). » 

Les raisons des insatisfactions sont d’abord les problèmes d’incivilité et de délinquance puis les problèmes de voisinage. En ce qui concerne le logement, « c’est la vétusté qui pose souci. »  Parmi les ménages insatisfaits, 50 % estiment le logement en « mauvais état »  notamment les ménages ayant un logement construit avant 1972. Au contraire, « les locataires d’un logement construit récemment jugent davantage les logements sociaux comme étant de qualité équivalente ou meilleure à celle des autres logements ». 

Des difficultés financières qui repartent à la hausse

Le résultat le plus marquant du baromètre porte sur les difficultés financières des ménages du parc social. Alors qu’en 2024 59 % des ménages déclaraient déjà rencontrer régulièrement des difficultés à boucler les fins de mois, ils sont désormais 64 % en 2025. Cette proportion était passée à 68 % en 2023, année où l’inflation en moyenne annuelle s'établissait à + 4,9 % selon l’Insee.  Cette hausse des difficultés est plus marquée chez les familles monoparentales : 76 % de ces familles déclarent rencontrer régulièrement des difficultés à boucler les fins de mois en 2025, contre 70 % en 2024 et 74 % en 2023.

La perception du montant du loyer est intrinsèquement liée aux difficultés financières des ménages. Ainsi 49 % des ménages indiquant rencontrer souvent des difficultés à boucler les fins de mois déclarent avoir un loyer trop élevé, contre 23 % de ceux qui ne rencontrent jamais ces difficultés.

Un autre résultat inquiète et témoigne de l’extrême pauvreté de certains ménages. Si 6 ménages sur 10 pensent que vivre dans un logement social permet d’avoir plus d’argent (alimentation, loisirs, santé) pour d’autres c’est loin d’être suffisant. Les chiffres sur les restrictions alimentaires en témoignent : 7 % des ménages affirment qu’ils n’ont pas toujours assez à manger et 48 % qu’ils ont assez à manger mais pas toujours les aliments qu’ils souhaitent. 

Crise du logement et crise politique 

Le baromètre s’intéresse enfin à la perception des ménages sur le fait de vivre dans un logement social. D’abord, 91 % des ménages déclarent qu’avoir obtenu un logement social a été un soulagement. Ce chiffre n’est pas étonnant au regard de la crise du logement que connaît le pays actuellement. Comme le montre une autre étude publiée par l’Ancols, à peine une demande sur dix est désormais satisfaite et ce alors que le nombre de demandes ne cesse de progresser. Les attributions sont même passées sous le seuil des 400 000 en 2023, soit une chute de 13 % sur les cinq dernières années (lire Maire info du 4 septembre). Plus largement, 8 ménages sur 10 estiment que vivre dans un logement social est une chance. 

Enfin, l’Ancols a interrogé pour la première fois les ménages pour savoir comment les locataires du parc social pensent être perçus dans la société. Il apparaît que 35 % des ménages pensent que la société a une bonne image des habitants du parc social alors que 49 % estiment qu’elle en a une mauvaise image (à noter que 15 % des interrogés ne se prononcent pas). Près de la moitié des ménages pense donc que la société a une mauvaise image des habitants du parc social. Evidemment la satisfaction des locataires vis-à-vis de leur logement et quartier entre en jeu dans cette considération mais on peut s’interroger sur l’influence de facteurs extérieurs comme certains discours politiques ou certaines images véhiculées dans les médias. D’ailleurs, pour 34 % des sondés l’image des personnes vivant en HLM s’est dégradée dans la société au fil du temps. Si ces résultats ne reflètent en aucun cas la véritable perception de la société, cette autoévaluation témoigne tout de même d'un sentiment d'inégalité de la part des locataires du parc HLM. 

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