Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 3 février 2016
Emploi

Emploi : un nouveau partenariat entre l'État et les régions

À l’issue d’un séminaire de travail à Matignon et d’un déjeuner à l’Élysée, le gouvernement et la quasi-totalité des présidents de région ont décidé de mettre en place un nouveau partenariat pour lutter contre le chômage. Manuel Valls a ainsi affirmé hier faire « confiance »  aux régions pour « assumer pleinement »  leurs responsabilités en matière d’emploi, de formation ou d’apprentissage, appelant de ses vœux « une nouvelle donne »  dans les relations entre l'État et les régions. « L'État doit faire confiance aux régions, c'est-à-dire à la proximité, au terrain, à ceux et celles qui connaissent parfaitement le monde économique, les entreprises, les PME, les TPE, les start-up », a souligné le Premier ministre.
L'exécutif compte sur les patrons de région pour préparer la mise en œuvre du plan d'urgence pour l'emploi annoncé le 18 décembre, qui doit notamment porter de 150 000 à 500 000 le nombre de chômeurs supplémentaires bénéficiant d'une formation en 2016.
Le président de l'Association des régions de France (ARF), Philippe Richert (LR), a expliqué que l'État, comme les régions, doivent travailler avec « le souci de regarder comment on peut gagner en efficacité ». « C’est une nouvelle façon de voir l’organisation de la politique dans notre pays », a-t-il ajouté. Le président de la région Grand Est s'est notamment félicité d'un « engagement très net »  de l'exécutif, favorable selon lui à ce que « les régions puissent être les pilotes »  de la formation de ces 500 000 chômeurs.
Première condition à la « nouvelle donne »  dans les relations entre l'État et les régions qu'il appelle de ses vœux, Manuel Valls a souhaité que les lois en vigueur, notamment la loi Notre, qui donne de nouvelles compétences aux régions en ce qui concerne la formation et l'apprentissage, soient « pleinement appliquées ». Mais il s'est également dit prêt à soutenir les expérimentations des régions contre le chômage. Il a insisté sur le fait que les régions devront « assumer pleinement leurs responsabilités voire de nouvelles responsabilités ».
Dans quelques semaines, a indiqué Manuel Valls, « un document précis »  devra être établi « sur la base du travail entre les régions et le gouvernement », « pour aller encore plus loin dans ces domaines-là ». Selon l'ARF, cette « plate-forme commune »  sera rédigée « d'ici le mois de mars pour préciser les engagements des deux parties ».
Les régions qui aident actuellement environ 20 000 PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) souhaitent notamment accroître leur aide pour passer à 40 000 entreprises. Mais si les nouvelles régions ont gagné en taille et en compétences, leur budget reste limité et la question du financement doit être discutée.
À l'issue de la rencontre à l'Élysée, Christian Estrosi (LR), président de la région Paca, a salué « l'écoute particulièrement attentive »  de l'exécutif. Mais il dit attendre des réponses aux demandes des régions « et que nous soyons tout simplement les vrais pilotes des politiques et de la formation et de l'emploi ».
Sur les 18 présidents de région invités (13 de métropole, cinq d'outre-mer), seul Laurent Wauquiez (LR), président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a boycotté la réunion. Le plan d'urgence pour l'emploi discuté mardi entre l'exécutif et les présidents de région est « un plan d'assistanat », a jugé ce matin ce dernier, qualifiant de « mascarade »  le séminaire.
Le 18 février, une réunion sur le plan emploi doit cette fois se tenir au ministère du Travail avec les régions, les partenaires sociaux et Pôle Emploi (Avec Afp).
 

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