Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 23 novembre 2018
Ecole

Rythmes scolaires : la semaine de quatre jours plébiscitée, contrairement au Plan mercredi

Dans une enquête sur « les temps périscolaires après les réformes successives »  révélé mercredi et portant sur 3 000 communes et EPCI, l’AMF constate que le retour de la semaine de quatre jours s’accélère. Le Plan mercredi qui doit l’accompagner est loin d’être aussi sollicité par les élus locaux.
L’enquête confirme que seules 13 % des communes sont restées à la semaine de quatre jours et demi. Et parmi celles-ci, la moitié s’interroge et envisage de revenir à la semaine de quatre jours, rendant « les perspectives de maintien des écoles à la semaine de quatre jours et demi à la rentrée 2019 incertaines », selon les auteurs de l’étude. Reste que « de nombreux élus ont cependant dénoncé l’absence de véritable évaluation sur les bienfaits de la semaine de quatre jours et demi ».
Si 80 % des élus sont « pleinement satisfaits »  du retour à la semaine de quatre jours, 39 % d’entre eux disent avoir subi des pressions de la part des enseignants ou des familles pour revenir sur la réforme mise en place en 2013 par l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon.

Un Plan mercredi « peu ou pas accessible » 
Dans ce cadre, le Plan mercredi n’apparaît pas comme un grand succès. Censé encourager la mise en place des activités périscolaires le mercredi pour les élèves qui n’ont plus classe, il semble proportionnellement davantage intéresser les communes dont les écoles sont restées à la semaine de quatre jours et demi que celles concernées par le retour aux quatre jours. Globalement, plus de la moitié des communes ne prévoient pas de mettre en œuvre le Plan mercredi.
Actuellement, aucune activité n’est proposée pour « 39 % des collectivités dans le cas de la semaine de quatre jours »  – et jusqu’à 55 % pour les communes de moins de 2 000 habitants – et pour « 24 % dans celui de la semaine de quatre jours et demi », selon l’enquête.
Autre enseignement, les auteurs de l’enquête constatent que le Plan mercredi est « peu adapté aux zones rurales et aux petites communes », l’obligation d’ouvrir un accueil de loisirs déclaré étant « dissuasive pour certaines ».
Les incertitudes autour du financement de ce plan, le manque d’informations et son annonce tardive ont fini de décourager certains maires et expliqueraient le « lent démarrage »  du dispositif imaginé par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, souvent perçu comme « peu ou pas accessible ».
Résultat, les accueils du mercredi ont bien moins de succès que les « nouvelles activités périscolaires »  (NAP), issus de la réforme de 2013. Moins de 25 % des élèves scolarisés étaient pris en charge le mercredi tandis que les NAP connaissaient un taux de fréquentation d’au moins 70 % pour les écoles élémentaires et 53 % pour les écoles maternelles en 2016.
D’autant que, rappellent les auteurs de l’enquête, « les accueils du mercredi sont quasiment systématiquement payants dans le cas de la semaine de quatre jours, alors qu’ils ne le sont qu’à 31 %, et 20 % selon le type d’accueil, dans le cas de la semaine de quatre jours et demi pour les accueils périscolaires hors mercredi ».
De plus, selon l'étude et bien que de tels calculs restent difficiles à effectuer, le coût annuel brut par enfant inscrit en accueil du mercredi est plus élevé qu’en NAP : 316 euros contre 281 euros pour les communes et 363 euros contre 341 euro pour les intercommunalités.
A.W.

Télécharger l’enquête exclusive de l'AMF.



L'interview du ministre Jean-Michel Blanquer  par Maire info pendant le congrès des maires, le 22 novembre 2018.

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