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Édition du mercredi 14 décembre 2022
Ecole

Le nombre d'élèves du premier degré en baisse à la rentrée 2022

Une note d'information de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) vient d'être publiée sur le site du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Elle montre une baisse significative du nombre d'élèves du premier degré par rapport à la rentrée 2021.

Par Lucile Bonnin

À la rentrée 2022, 6,423 millions d’élèves sont scolarisés dans les écoles publiques et privées sous contrat du premier degré.

Ce chiffre représente 58 700 élèves en moins par rapport à la rentrée 2021. C’est ce que démontre une note d’information qui vient d’être publiée sur le site du ministère de l’Éducation. Ces effectifs sont en baisse de 0,9 %.

Plus précisément, 22 500 élèves manquaient à l’appel en école maternelle (- 1 % par rapport à 2021) et 37 600 dans l’élémentaire (- 0,9 % par rapport à 2021).

En revanche, les statistiques indiquent que « les effectifs d’élèves en situation de handicap bénéficiant d’un dispositif Unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) ne sont pas touchés par la baisse générale : ils sont en hausse de 2,4 % soit 1 300 élèves de plus qu’à la rentrée 2021. » 

Baisse de la démographie

Ces évolutions sont, selon la DEPP, largement liées à la démographie. « La génération des enfants nés en 2019, qui ont 3 ans en 2022 et dont la plupart entrent à l’école à la rentrée 2022, compte environ 70 000 naissances de moins que la génération 2011, qui en sort majoritairement pour rejoindre le collège à cette rentrée » , peut-on lire dans la note.

Pour ce qui concerne l’école primaire, la baisse de 0,9 % d’élèves s’explique de son côté par le fait que cette génération d’enfants nés en 2016 – qui entre donc en CP en 2022 – « est la plus petite génération sur la période considérée en élémentaire. » 

Cette baisse de la démographie s'accélère. « La génération des entrants en CE1, nés en 2015, compte près de 20 000 naissances de moins que la génération 2014 qui a alimenté les CE2 en 2022. La génération des entrants en CM1, nés en 2013, compte plus de 9 000 naissances de moins que la génération 2012 qui a alimenté les CM2 en 2022. » 

Le secteur privé sous contrat aussi concerné

Les effectifs d’élèves scolarisés dans le secteur public diminuent de 0,9 % (- 49 700 élèves) et ceux du secteur privé sous contrat diminuent de 1,1 % (- 9 000 élèves).

La baisse du nombre d’élèves s’observe donc aussi bien dans le secteur privé sous contrat que dans le secteur public. Il faut cependant noter que le poids du secteur privé sous contrat reste faible car il ne représente que 13, 4 % des effectifs globaux.

Les auteurs de la note indiquent que, selon les académies, la fréquentation du secteur privé sous contrat varie. Par exemple, dans les académies de l’ouest (Rennes et Nantes), les élèves fréquentent traditionnellement davantage les écoles du secteur privé sous contrat en comparaison aux autres académies. « Ils sont respectivement 39 % et 35 % à y être scolarisés » , peut-on lire dans l’étude.  

Différences territoriales

La baisse des effectifs d’élèves en école maternelle et élémentaire n’est pas la même en zone rurale ou en zone urbaine. En effet, il y a d’abord moins d’enfants scolarisés à la campagne qu’en ville. À la rentrée scolaire 2022, 1 216 100 enfants sont scolarisés dans l’une des 17 047 écoles situées en zone rurale (ils représentent 18,9 % des élèves). La capacité d’accueil d’une école en zone rurale est moindre par rapport à celle d’une zone urbaine : on compte en moyenne 71,3 élèves contre 167 élèves dans l’urbain.

La localisation de l’école est donc un facteur déterminant pour comprendre cette baisse des élèves en 2022. Les chiffres indiquent que depuis 2011, « les effectifs d’élèves du premier degré ont diminué de 12,3 % en zone rurale (soit 171 000 élèves de moins) et dans une moindre mesure en zone urbaine (- 1,8 %, soit 98 000 élèves en moins). » 

De plus, les écoles situées en zone urbaine connaissent une baisse des effectifs moindre que celle qu’elles avaient pu connaitre en 2021 et 2020 : - 0,8 % contre - 1,3 % les deux rentrées précédentes. En zone rurale en revanche, la baisse s’accentue et reste sensiblement plus forte que celle de la zone urbaine : - 1,4 % alors qu’elle était de -1,1 % en 2021.

Il est enfin à noter que si cette baisse est généralisée à l’ensemble du territoire national, trois académies semblent sortir du lot avec une augmentation du nombre d’élèves notamment en Guyane (+ 2,3 %), à Mayotte (+ 4,8 %) et à Nice (+ 0,7 %).

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