Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 7 juillet 2015
Développement économique

Quels modèles de croissance pour les pôles métropolitains ?

Quatre ans après leur création par la loi RCT de décembre 2010, les pôles métropolitains étaient réunis hier à Lyon pour leur cinquième journée nationale. Dans le contexte actuel de réforme territoriale, les quelque 400 participants étaient notamment appelés à s’interroger sur les modèles de croissance de ces pôles. La question de la solidarité entre les territoires en matière de développement économique a donc été longuement débattue. Pour Jean-Claude Boulard, président du pôle métropolitain G8 Le Mans et du Mans Métropole, « la question fondamentale reste celle des territoires ruraux face aux grandes métropoles ». Ce pôle qui regroupe notament quatre grandes communautés de communes rurales est le fruit d’une volonté clairement exprimée. Il s’agit, selon son président « de se mettre en réseau pour permettre à l’espace rural d’exister avec des projets à géographie variable essentiellement axés sur la mobilité y compris numérique, base du développement ».
Les élus présents ont également évoqué la difficulté pour certains territoires de garder sur place des jeunes bénéficiant de formations de haut niveau dispensées sur leurs communes mais qui, une fois leur diplôme en poche s’envolent vers de nouveaux horizons. Ainsi, Jean-Louis Fousseret, président du pôle métropolitain Centre Franche-Comté et du Grand Besançon a souligné que toute la question est « celle de l’attractivité pour des jeunes ». La solution passe pour lui par des politiques culturelles harmonisées permettant une offre globale attractive et des investissements dans le numérique.
Ces préoccupations rejoignent celles de Dominique Adenot, premier vice-président du syndicat Métropole Clermont-Vichy-Auvergne qui doit faire face à « une démographie faible qui pourrait à moyen terme créer de réelles difficultés ». Ce pôle regroupe actuellement 680 000 habitants et s’est donné pour objectif d’augmenter sa population de 65 000 habitants d’ici à 2030. 46 000 étudiants se forment sur ce territoire « et puis s’en vont ». Il faut alors « être pragmatique et densifier l’offre d’emploi des 35-65 ans », a affirmé Dominique Adenot. Deux secteurs sont particulièrement privilégiés. L’emploi industriel encore important sur ce secteur avec notamment l’entreprise Michelin implantée à Clermont-Ferrand et celui des biotechnologies pour lesquelles ce territoire dispose de centres de formation pointus.
De son côté, le pôle métropolitain de la Côte d’Opale « doit faire face à un enjeu majeur, celui de la submersion marine et se positionne clairement comme un maître d’ouvrage pour coordonner les différentes actions et recherches en la matière », a expliqué Patrice Vergriete son président, président de la communauté urbaine de Dunkerque. Le tourisme est aussi une source de développement important avec une marque commune « Côte d’opale ». Même démarche pour le pôle métropolitain Caen Normandie Métropole avec la valorisation de la vallée de l’Orne en tant que territoire touristique. « Notre territoire a également été lauréat de l’appel à projets Territoire à énergie positive pour la croissance verte lancé par le ministère de l’Ecologie », a rappelé Sonia de la Provôté, présidente du pôle et vice-présidente de Caen-la-Mer.
Si les différents intervenants ont mis hier en évidence la diversité des usages des pôles métropolitains en faveur du développement de leurs territoires, ils ont surtout souligné l’efficacité du travail en commun à cette échelle.
Catherine Payen à Lyon

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2