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Édition du mardi 5 janvier 2021
Démographie

De plus en plus de départements ont une population en baisse

Au 1er janvier 2018, 66 733 000 personnes vivaient en France hors Mayotte. Entre 2013 et 2018, l'Hexagone a ainsi gagné 233 600 habitants en moyenne chaque année. Mais cette progression annuelle (+ 0,4 %) ralentit à cause d'un solde naturel en baisse dans la plupart des régions.

Jamais depuis 1945, la population française n’avait augmenté si peu : + 0,4 % par an entre 2013 et 2018, selon l’étude de l’Insee publiée en fin d’année. « Cette baisse est due à la fois au plus grand nombre de décès (avec l’arrivée à des âges élevés des générations nombreuses du baby-boom) et au recul des naissances », explique l’Institut. Le solde naturel est, par exemple, nul, entre 2013 et 2018, en Bourgogne-Franche-Comté et en Bretagne. Plus généralement, toutes les régions sont concernées, à l’exception de la Guyane, de l’Île-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Conséquence de ce solde naturel dégradé : « Dans neuf régions, le taux de croissance annuel se détériore d’au moins 0,2 point par rapport à celui des cinq années précédentes (2008-2013), la plus forte baisse étant constatée en Guadeloupe (- 0,7 point) ». Au contraire, Provence-Alpes-Côte d'Azur gagne près de 20 000 habitants par an entre 2013 et 2018.

La population diminue dans 20 départements

Dans le détail, 20 départements, contre 11 entre 2008 et 2013, ont vu leur population baisser d’au moins 0,2 % par an. « La population diminue désormais à Paris, en Dordogne et dans le Territoire de Belfort. Ces départements font partie des six qui perdent au moins 0,6 point de croissance par rapport à la période 2008-2013 ». Paris perd des habitants du fait d’un important déficit migratoire.
En dehors de Paris, le solde naturel se détériore dans tous les départements où la population baisse. « Pour l’essentiel, ces départements sont localisés dans le quart nord-est, dans le centre, le Massif central, et en Normandie. Pour ceux situés au sud de la Loire, l’excédent migratoire est insuffisant pour compenser un déficit naturel, héritage d’une population âgée. Au centre et à l’est, les départements connaissent, à l’inverse, un déficit migratoire et un excédent naturel. La population baisse fortement dans le Cher, l’Orne, les Vosges, la Haute-Marne et la Nièvre, qui cumulent déficits naturel et migratoire », analyse l’Insee.
Neuf départements connaissent le phénomène inverse : la Haute-Savoie, l’Hérault, la Haute-Garonne, la Gironde et la Loire-Atlantique « cumulent excédents naturel et migratoire, du fait de la présence d’une grande métropole ». En Seine-Saint-Denis, la hausse de population est uniquement due au solde naturel. En Corse-du-Sud et en Haute-Corse, elle est uniquement due au solde migratoire.

Dynamisme démographique dans les aires de 700 000 habitants ou plus

Hormis celle de Paris, où la population augmente de 0,4 % par an (moyenne nationale), les autres aires de 700 000 habitants ou plus connaissent en moyenne « le plus fort dynamisme démographique, + 0,9 % par an entre 2013 et 2018 ». La croissance dépasse ou atteint 1,0 % par an pour les aires de Genève-Annemasse (partie française, + 1,8 %), Nantes (+ 1,4 %), Montpellier (+ 1,4 %), Bordeaux (+ 1,4 %), Toulouse (+ 1,3 %) et Rennes (+ 1,1 %). Le dynamisme démographique des autres aires de cette catégorie est plus faible : Strasbourg (partie française, + 0,6 %), Marseille-Aix-en-Provence (+ 0,4 %), Lille (partie française, + 0,3 %) et Grenoble (+ 0,2 %).
À l’inverse, la moitié (54 %) des aires de moins de 50 000 habitants perdent au moins 0,2 % de leur population, contre 29 % des aires de 50 000 à 200 000 habitants et seulement 4 % des aires de 200 000 habitants ou plus (Fort-de-France, Les Abymes, Dunkerque et Cannes-Antibes). 

Le nombre de décès enregistrés au dernier trimestre 2020 en hausse de 16 % par rapport à 2019

Sur un autre sujet, l’Insee publiait aussi, hier, le nombre de décès quotidiens par départements enregistrés en France entre le 1er septembre et le 21 décembre 2020. 215 187 décès, toutes causes confondues, ont ainsi été recensés sur la période : c’est, épidémie de covid-19 oblige, 16 % de plus qu’en 2019 et 19 % de plus qu’en 2018 sur la même période. « Après avoir atteint un pic le 7 novembre (2 329 décès), le nombre de décès quotidiens a continué de diminuer tout en restant toutefois toujours supérieur à 2019 jusqu’à la troisième semaine de décembre où l’on constate le même nombre moyen de décès quotidiens en 2020 qu’en 2019 », explique l’Insee.
Au total, entre le 1er mars et le 21 décembre 2020, d’après les décès enregistrés à la date du 1er janvier, 537 146 décès ont eu lieu en France en 2020, soit 12 % de plus qu’en 2019 et 2018 (+ 58 000 décès par rapport à 2019 et + 57 000 par rapport à 2018).

Ludovic Galtier

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