Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 25 octobre 2021
Crise sanitaire

Les organisateurs de festivités font des propositions pour la saison 2022

Dans la foulée des États généraux des festivités populaires et culturelles, qui se sont tenus fin septembre, la Fédération nationale des comités et organisateurs de festivités vient d'adresser un courrier à la ministre de la Culture pour défendre ses propositions, dans un secteur particulièrement malmené par la crise épidémique.

Par F.L.

La Fédération nationale des comités et organisateurs de festivités (FNCOF) regroupe plus de 2 800 structures, qui peuvent être aussi bien des comités des fêtes que des collectivités locales, offices du tourisme ou organisateurs de festivals. Elle a organisé, le 30 septembre dernier – avec notamment le soutien de l’AMF et de l’AMRF –, à Montargis, les deuxièmes États généraux des festivités populaires et culturelles, afin de faire le point sur les conséquences de la pandémie sur le secteur. 

Encore une saison très perturbée

Sans surprise, le constat n’est guère enthousiasmant. Pendant l’été 2021, selon une enquête réalisée par la fédération, moins de la moitié des événements prévus (44 %) se sont effectivement déroulés. Et ce pour des causes diverses : interprétation plus ou moins rigoureuse des textes par les préfectures, « manque de visibilité »  du fait des fréquents changements des règles sanitaires, manque de bénévoles. Le pass sanitaire et les contraintes qu’il impose en matière de contrôles a provoqué l’annulation de 10 % des événements. 

Autre chiffre très révélateur : alors qu’en année normale, environ 70 000 cachets sont versés par l’intermédiaire du Guso (guichet unique du spectacle occasionnel), ce chiffre est tombé à 25 000 en 2021. 

Les annulations de festivals, de fêtes votives, de feux d’artifice (le syndicat des artificiers et de créateurs de spectacles pyrotechniques a fait état d’une situation « alarmante » ) ont été légion. Avec pour conséquence une forte « démotivation des membres bénévoles »  et une frustration de la population habituée, l’été, à profiter de festivités devenues traditionnelles. Quant aux artistes, ils ont témoigné de leurs difficultés face à des organisateurs qui hésitent, depuis 18 mois, à signer des contrats, vu l’incertitude de la situation. Malgré l’absence de contrats, les artistes sont pourtant bien obligés d’engager des frais (répétitions, entretien ou achat de matériel, etc.). 

Propositions concrètes

La FNCOF a donc pointé, pendant les États généraux, le risque réel « de voir disparaître un grand nombre d’associations ». Et ses membres ont insisté sur la nécessité de travailler dès maintenant à l’organisation de la saison 2022, dont la vigueur sera déterminante pour l’avenir de toute une filière. 

Certes, l’État a été en partie au rendez-vous, avec la mise en place de plusieurs dispositifs représentant une véritable bouffée d’oxygène : l’aide de 600 euros par employeur (valable jusqu’au 31 décembre prochain), sur les contributions et cotisations dues au Guso (lire Maire info du 14 septembre). Et le déploiement sur la même période, par le GIP Café-Culture, de la prise en charge d’une partie des cachets, dans la limite de 2000 euros par structure. Ces deux aides ont représenté un effort de quelque 20 millions d’euros par l’État. 

La FNCOF demande d’abord, à l’issue de ses États généraux, que ces deux dispositifs soient prolongés sur l’année 2022. Dans le courrier que la fédération a adressé à la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, les dirigeants de la fédération demandent également qu’une discussion soit ouverte sur d’autres sujets, dont le renforcement du budget FDVA (fonds pour le développement de la vie associative, qui a notamment pour tâche, depuis quelques années, de pallier la suppression de la réserve parlementaire). La FNCOF demande également « la création d'un fonds de garantie permettant aux organisateurs occasionnels de ne plus devoir prendre les dépenses des événements annulés pour raison sanitaire sur fonds propres », ceux-ci ayant « dangereusement baissé depuis deux ans ». La fédération note que là où des collectivités locales ont mis en place un tel dispositif (département de l’Ain ou région Hauts-de-France), les résultats ont été très positifs.

Enfin, la fédération demande que le ministère réfléchisse à la création d’une « plate-forme de développement des festivités populaires » : sous l’égide du ministère de la Culture, cette plate-forme réunirait « les représentants des associations culturelles et festives, des associations d’élus, les organisations d’artistes et de prestataires et les services de l’Etat concernés ». 

Il reste maintenant à attendre l’accueil qui sera fait par la ministre à ces propositions concrètes et plutôt simples à mettre en œuvre. La FNCOF a rappelé, lors de ses États généraux, que les associations qui la composent « jouent un rôle majeur dans la cohésion et le bien-être de la population ». « Ne pas leur permettre d'avoir un minimum de reconnaissance et de visibilité dans l'avenir en leur fournissant les éléments pour rassurer l'ensemble de la filière, acteurs et publics, nuirait gravement à l'unité de tout le pays », conclut la fédération.

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