Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 13 décembre 2021
Crise sanitaire

En attendant la sixième vague

Les nouvelles mesures sanitaires dans les cantines à l'école entrent en vigueur aujourd'hui, alors que la cinquième vague marque le pas. Mais les experts sont peu optimistes sur les mois à venir, Omicron oblige.

Par Franck Lemarc

La France s’approche, peu à peu, du pic de la cinquième vague. C’est le ralentissent du taux de croissance du nombre de cas qui permet de le savoir : ces derniers jours, le nombre de cas continue d’augmenter, mais à un rythme moindre que ces dernières semaines. Le nombre de cas positifs a augmenté de 21 % la semaine dernière, alors que les semaines précédentes avaient été marquées par un rythme de quasi-doublement hebdomadaire ; et l’indicateur R0, le taux de reproduction de l’épidémie, est à la baisse, à 1,39 (100 personnes infectées en contaminent 139), alors qu’il était monté à 1,6 il y a une dizaine de jours. 

Les autorités tablent donc sur un pic qui serait atteint dans les prochains jours, en tout cas d’ici aux fêtes de fin d’année, et ensuite une décrue plus ou moins rapide du nombre de cas. Mais l’expérience en la matière permet de savoir que le pic des contaminations ne signifie pas le pic des hospitalisations, celui-ci étant décalé de 10 à 15 jours : les contaminés d’aujourd’hui sont potentiellement les cas graves de demain. 

En attendant, le nombre de décès continue d’augmenter fortement (+ 45 % en une semaine) et la tension hospitalière (taux d’occupation des lits de réanimation) a dépassé les 50 % cette semaine, pour la première fois depuis le printemps dernier. 

Les taux d’incidence continuent de grimper dans tous les départements, et la situation reste particulièrement tendue dans la Drôme et en Ardèche, où les taux d’incidence sont ce matin de 979 et 924. 

Cantines

Côté mesures sanitaires, un changement prend effet aujourd’hui : c’est ce lundi qu’entrent en vigueur les règles renforcées dans les cantines de l’école élémentaire. Le brassage doit être évité, ce qui signifie que « dans la mesure du possible, les mêmes élèves déjeunent tous les jours à la même table (…) en maintenant une distanciation d’au moins deux mètres avec ceux des autres classes » , peut-on lire dans le protocole de l’Éducation nationale. « Un service individuel est mis en place (plateaux, couverts, eau, dressage à l’assiette ou au plateau), les offres alimentaires en vrac sont proscrites. » 

« Raz-de-marée » 

Si la 5e vague s’apprête à entamer son reflux, tous les regards sont maintenant tournés vers le variant Omicron, qui s’est à présent installé dans 63 pays et dont toutes les études montrent qu’il est nettement plus contagieux que le variant Delta responsable de cette cinquième vague. Au point que plusieurs médecins alertent déjà sur le risque élevé d’une sixième vague, qui pourrait être « de très forte ampleur » , dès le début de l’année 2022. 

Sur le variant Omicron, les experts soufflent le chaud et le froid : côté bonnes nouvelles, il apparaît que pour l’instant, il ne provoque que peu de cas très graves. Aux États-Unis par exemple, un seul des 43 patients « Omicron »  repérés a été hospitalisé. Et pour l’instant, seul un décès lié à ce variant est à déplorer. 

Mais de fortes interrogations subsistent : les experts sont formels pour dire que le variant Omicron va rapidement supplanter le variant Delta, et que l’efficacité des vaccins contre cette souche est moins bonne. Selon les autorités de santé du Royaume-Uni, « les premiers éléments montrent qu’Omicron se propage beaucoup plus rapidement que Delta et que la protection vaccinale contre les maladies symptomatiques d’Omicron est réduite »  ; selon elles, il est « probable »  que le nombre d’hospitalisations « augmente rapidement » . Il semble néanmoins que la dose de rappel constitue une protection supplémentaire, d’où le branle-bas de combat, dans plusieurs pays, pour organiser cette nouvelle campagne de vaccination de masse. 

Hier, en Grande-Bretagne, le Premier ministre s’est montré particulièrement alarmiste, en évoquant « un raz-de-marée Omicron qui arrive » . Face à cette situation, le pays qui, depuis le mois de juillet dernier, avait renoncé à toutes les mesures de restriction sanitaire, a décidé de réactiver le télétravail et de mettre en place un pass sanitaire. 

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