Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 15 décembre 2021
Crise sanitaire

Désactivation de certains pass sanitaires et vaccination des enfants à risque : ça commence aujourd'hui 

C'est ce 15 décembre qui marque la date butoir pour l'injection de la dose de rappel pour les plus de 65 ans. Ceux qui ne l'ont pas fait verront leur pass sanitaire désactivé. Les enfants « Ã  risque » de moins de 12 ans vont commencer à être vaccinés à partir d'aujourd'hui également. 

Par Franck Lemarc

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Première étape aujourd’hui du « tour de vis »  destiné à inciter les personnes de plus de 65 ans à se faire administrer une dose de rappel de vaccin. Les quelque 400 000 personnes de cette tranche d’âge qui ne l’ont pas encore fait (selon les estimations du gouvernement) ne pourront plus utiliser leur pass sanitaire pour aller au musée, à la bibliothèque, dans un café, un restaurant ou d’autres établissements recevant du public. 

Désactivation : comment ça marche

C’est le décret du 1er juin 2021, plusieurs fois révisé depuis, qui fixe précisément les règles : les personnes de 65 ans ou plus doivent, « pour que leur schéma vaccinal reste reconnu complet à partir du 15 décembre 2021 », avoir reçu une dose complémentaire, uniquement d’un vaccin à ARN messager, « entre 5 et 7 mois suivant l’injection de la dernière dose requise ». 

Le 15 décembre n’est pas une date butoir qui tombe comme un couperet pour toutes les personnes de plus de 65 ans. Elle ne concerne que celles qui se sont fait vacciner jusqu’à 7 mois avant, c’est-à-dire jusqu’au 15 mai 2021. Par la suite, le pass sera désactivé au fil de l’eau pour celles qui ont été vaccinées après cette date, toujours en tenant compte du délai de 7 mois maximum : il sera désactivé demain pour les personnes vaccinées le 16 mai, le 20 décembre pour les personnes vaccinées le 20 mai, etc. 

Cette désactivation n’a évidemment rien de définitif : le pass sanitaire de ces personnes sera réactivé dès qu’elles auront reçu la dose de rappel – ou, pour être précis, sept jours après l’injection. 

Cette mesure de désactivation du pass sanitaire sera étendue à toute la population entre 18 et 64 ans à partir du 15 janvier 2022, a annoncé le gouvernement. Mais il faut remarquer que pour l’instant, cette décision n’a fait l’objet d’aucun texte officiel et ne figure nulle part dans le décret « prescrivant les mesures générales à la gestion de la sortie de la crise sanitaire ». Tant que la mesure n’est pas inscrite dans un texte réglementaire, elle n’a pas d’existence officielle. On peut penser que le gouvernement va, rapidement, remédier à ce léger vide juridique, au moment où des centaines de milliers de Français font la queue devant la porte des centres de vaccination pour se faire administrer une dose de rappel avant le 15 janvier. 

Vaccination des enfants

C’est également aujourd’hui que débute la campagne de vaccination des enfants de 5 à 11 ans jugés à risque. 

Ce sont, là aussi, environ 400 000 personnes qui sont concernées : d’une part, les enfants eux-mêmes atteints de pathologies les mettant en danger de développer une forme grave du covid-19 (maladies hépatiques chroniques, maladies cardiaques, respiratoires et neurologiques, obésité, diabète, immunodéficience primitive, trisomie 21) ; et d’autre part, ceux qui vivent auprès d’un parent lui-même immunodéprimé ou allergique à la vaccination. 

La vaccination de ces enfants commencera « dans les établissements de santé et les services spécialisés », précise un « DGS urgent »  de la Direction générale de la santé : « CHU, CH, hôpitaux pédiatriques, établissements spécialisés, centres d’accueil moyens et longs séjours, ESMS accompagnant des enfants en situation de handicap ». Les premières doses y ont été livrées hier et les suivantes arriveront demain. Ces établissements ne vaccineront que les enfants qui y sont suivis. Pour les enfants éligibles mais qui ne sont pas suivis dans un établissement (enfants obèses ou vivant auprès d’une personne à risque), « une offre de vaccination en centre de vaccination sera proposée ». « Des lignes pédiatriques dédiées »  devraient être mises en place dès aujourd’hui dans certains centres de vaccination identifiés par les ARS. 

La vaccination pourra également se faire, à terme, auprès des médecins de ville, mais ils ne recevront les doses que dans un deuxième temps. 

Ces enfants ne peuvent être vaccinés qu’en présence d’au moins un de leur parent, et sous réserve de la remise par celui-ci d’une autorisation signée

La DGS indique également qu’elle attend l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) et d’autres autorités permettant, ou non, l’ouverture de la vaccination à tous les enfants de 5 à 11 ans. Elle invite toutefois les professionnels à « s’y préparer », afin que les choses se mettent en place « dans les plus brefs délais »  en cas d’avis positif. Dans ce cas, « à partir du 20 décembre », soit lundi prochain, « chaque centre de vaccination devra être en mesure d’ouvrir au moins une ligne de vaccination pédiatrique, à l’exception des centres présentant des difficultés organisationnelles manifestes ». 

Omicron : une vitesse « jamais vue » 

Pendant ce temps, des nouvelles peu réjouissantes continuent d’arriver sur le front du variant Omicron. Lors d’une conférence de presse diffusée hier, les responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont déclaré que ce variant se diffuse « à une vitesse que nous n’avons jamais vue avec aucun autre variant ». Si seulement 77 pays ont pour l’instant déclaré avoir repéré au moins un cas, l’OMS estime que « Omicron se trouve probablement dans la plupart des pays même s’il n’a pas encore été détecté ». Dans certains pays, ce variant pourrait devenir dominant dès la fin décembre, y compris en Europe : c’est en Grande-Bretagne où la situation est la plus inquiétante. Selon le secrétaire d’État à la Santé britannique, il est probable que le variant Omicron devienne majoritaire dans l’agglomération de Londres « dans les 48 heures ». Toujours selon cette source, le nombre de contaminations quotidiennes en Grande-Bretagne pourrait rapidement atteindre les 200 000. 

Pour l’instant, le variant Omicron ne semble pas provoquer de cas plus graves que le variant Delta. Néanmoins, l’OMS alerte : « Nous sommes préoccupés par le fait que les gens considèrent Omicron comme bénin », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus. Or, « même si Omicron provoque des symptômes moins graves, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés ». 

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