Maire-info
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Édition du mardi 25 mai 2021
Coronavirus

Covid-19 : les modélisations encourageantes de l'Institut Pasteur pour cet été

Alors que l'Institut Pasteur envisage la possibilité d'un été presque normal si les infections et les hospitalisations ne rebondissent pas d'ici le 9 juin, la campagne de vaccination a été ouverte hier à un nombre important d'agents territoriaux, sans limite d'âge.

Par A.W.

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« L’accélération de la décrue de l’épidémie et de la vaccination observée ces dernières semaines nous place dans des conditions favorables pour l’été. »  La reprise épidémique tant redoutée pour cet été pourrait bien ne pas avoir lieu, selon les dernières modélisations de l’Institut Pasteur mises à jour et publiées samedi. Un optimisme poussé par les chiffres de circulation du virus dans le pays et son impact dans les hôpitaux. 

Maintenir la décrue jusqu'au 9 juin

Seule condition pour éviter qu’une quatrième vague épidémique ne vienne gâcher l’été : maintenir la baisse des hospitalisations grâce, notamment, à une campagne de vaccination dont le rythme actuel doit être « maintenu voire augmenté ».
« Si l’on réussit à maintenir le rythme actuel de décrue des infections et hospitalisations jusqu’au 9 juin tout en maintenant ou augmentant le rythme de vaccination, on ne s’attend pas à observer cet été de reprise importante de l’épidémie liée au variant B.1.1.7 », actuellement dominant, explique l’institut alors qu’un cluster d’une cinquantaine de personnes positives à un variant jugé « préoccupant »  a été détecté dans le quartier Bacalan de Bordeaux (Gironde), où un centre éphémère de vaccination doit ouvrir mercredi.
En revanche, « si la décrue s’arrête »  et que les taux de transmission repartent à la hausse d’ici au 9 juin, la situation épidémiologique durant l’été serait « plus incertaine ». Dans ce cas de figure, un rebond épidémique « ne pourrait être exclu »  dès cet été, celui-ci restant toutefois « plus petit que la troisième vague ».
Bien moins pessimiste que lors de ces précédentes modélisations, l’Institut Pasteur n’en reste pas moins très prudent et « n’écarte pas le risque de reprise cet automne », « l’automne et l’hiver (étant) plus propices à la transmission de SARS-CoV-2 que l’été ». Et l’institut d’insister : « Pour limiter ce risque, il est important de maintenir l’effort de vaccination cet été et s’assurer qu’on atteigne un niveau de couverture vaccinale élevé à la rentrée ».

Vaccination : de nombreux territoriaux désormais prioritaires

Dans ce cadre, l’ouverture de la vaccination pour tous les Français âgés de plus de 18 ans a été avancée au 31 mai prochain, a annoncé Jean Castex, en fin de semaine dernière. Il a également fait savoir que, « dès le 24 mai, les membres des professions publics ou privés qui sont les plus exposés au virus pourront se faire vacciner quel que soit leur âge ». 
Ainsi, depuis hier, de nombreux territoriaux, sans limite d’âge, sont passés prioritaires. Parmi ceux-ci, on compte notamment les professionnels liés à l’éducation, comme les Atsem et les « agents au contact des élèves », mais aussi les professionnels de la petite enfance et les assistants familiaux. Sont également concernés les policiers municipaux, les agents de ramassage de déchets ou encore les professionnels des services funéraires et mortuaires… La liste complète est consultable sur le site du ministère de la Santé.
« A partir du 31 mai, nous allons, dans toute la mesure du possible, essayer de leur offrir des créneaux ou des centres spécialisés pour qu’ils puissent accéder le plus vite possible à la vaccination », a également indiqué le Premier ministre.

Discothèques : une fermeture « justifiée », selon le Conseil d’Etat

Pas de réjouissance, du côté des exploitants de discothèques. Le conseil d’Etat a jugé que le maintien de la fermeture des établissements de nuit « n’est pas disproportionné »  et reste « pour l’instant justifié ». La plus haute juridiction administrative a ainsi rejeté, dans une ordonnance publiée vendredi, les demandes d’exploitants de discothèques qui réclamaient leur réouverture au plus tard le 30 juin.
Le juge des référés a estimé que, devant une situation sanitaire toujours « préoccupante », il était « très difficile »  de « garantir le respect des gestes barrières et le port du masque »  dans ces espaces. « Aucune mesure autre que la fermeture, ni même la réouverture en format bar de nuit, ne peut apporter de garanties équivalentes pour maîtriser le risque de contamination », a assuré le Conseil d’Etat, reconnaissant toutefois « des conséquences majeures, financières autant qu'humaines »  alors que 152 de ces établissements - sur les 1 600 recensés - avaient déjà fermé définitivement fin mars de 2021, selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih).
Le Conseil d'Etat a, en outre, souligné que « l’autorisation éventuelle, à brève échéance, de concerts accueillant plus de 5 000 personnes, de rassemblements de plus de 1 000 personnes, des fêtes de mariage ou encore des bars à ambiance musicale n’est à ce jour qu’une annonce, sans effet juridique ». Si leur application était confirmée par l'exécutif, indique-t-il, « il reviendrait au gouvernement (...) d'assurer la cohérence de son appréciation des risques ». 
Les exploitants de discothèques devraient être fixés le « 15 juin au plus tard »  sur une date prévisionnelle de réouverture, a affirmé il y a une quinzaine de jours le ministre délégué aux PME, Alain Griset, sur BFM Business

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