Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 16 septembre 2020
Coronavirus

Covid-19 : 2 100 classes fermées, les conditions de réouverture bientôt précisées

Aux décomptes des cas de covid par les ARS au printemps dernier se substituent les décomptes par les rectorats des classes et établissements scolaires fermés… Le rythme s'accélère nettement depuis quelques jours, alors que 42 départements sont désormais classés en zones de circulation active du virus depuis samedi 12 septembre – soit douze de plus en une semaine. 
L'augmentation est rapide : une semaine après la rentrée, lundi 7 septembre, le ministère de l'Éducation nationale annonçait que 28 établissements scolaires et 262 classes étaient fermés en France. Mercredi 9 septembre, le chiffre était de 32 établissements et surtout 524 classes, soit quasiment le double. Et ce matin, sur LCI, le ministre de l'Éducation nationale a annoncé que 81 établissements étaient fermés, et 2 100 classes. Proportionnellement au nombre d'établissements scolaires, ces chiffres restent modestes, comme le fait remarquer le ministère. Mais tous les jours, la presse quotidienne régionale se fait l'écho de nouvelles décisions. 

Inquiétude
À Avranches, après qu'un écolier a été testé positif dans une école, l'Agence régionale de santé a déclenché la recherche de cas contacts, et les enfants de sa classe ont été invités à rester à leur domicile 14 jours. « Cette situation ne remet pas en cause le fonctionnement et l'ouverture de l'école », explique la préfecture de la Manche. Dans l'est, une école maternelle, à Valdoie, est fermée depuis jeudi dernier et jusqu'au 18 septembre. Cette fois, ce sont deux enseignants et deux agents territoriaux (Atsem) qui ont été contrôlés positifs. Dans le Rhône, la commune de Tarare a été informée jeudi 10 septembre à 7 h 30 par les services académiques d'un cas positif au sein d'une école maternelle. Les enseignants ont été remplacés et le personnel municipal mis en quarantaine « et en cours de dépistage »  indique la mairie. La ville procède « à la désinfection des locaux à la fin de toutes les journées », précise-t-elle dans son communiqué, pour rassurer les parents. 
Car l'inquiétude gagne, comme en ont témoigné des élus mardi 15 septembre, en commission Éducation de l'AMF. En Haute-Garonne, par exemple, les cas se multiplient, chacun vit dans un « entre-deux d’incertitudes, avec des parents tendus, des enseignants avec des marges d’action difficiles », selon les mots d’une maire. Comme le résume Agnès Le Brun, rapporteure de la commission Éducation de l'AMF qui présidait cette première réunion depuis la rentrée, les maires sont « dans l'attente d’un protocole précis sur les conditions de réouverture. On sait quand on ferme, mais c'est plus flou pour la réouverture… ». D'autant que la rapidité des tests n'est pas toujours de mise. Ce qui retarde les réouvertures, comme à Versailles où les délais s'allongent à 14 jours, quand le Premier ministre annonçait la semaine dernière la septaine. « Les parents ne comprennent plus », glisse une élue. Les enseignants hésitent à basculer sur de l'apprentissage à distance pour quelques jours. Le ministère prévoit justement d'actualiser le protocole sur ce point, et la mise à jour devrait intervenir d'ici à jeudi, ont appris les élus hier.
Pour le reste, le ministère de l'Éducation nationale renvoie au protocole et à la foire aux questions (FAQ)  mise en ligne sur son site. Car pour ces décisions, ce sont les préfets qui prennent la décision, sur avis des agences régionales de santé et en relation avec les services académiques. « Compte tenu de la situation sanitaire actuelle, des mesures de fermeture de classes et d’établissements ont été prises en concertation entre l’académie de Poitiers, les préfectures de département, l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine et les collectivités territoriales », indiquait ainsi la rectrice de Poitiers le 11 septembre. « Durant cette période de fermeture, les élèves concernés bénéficient de la continuité pédagogique à distance avec la mobilisation de toutes les ressources en la matière », précisait le rectorat.

Solutions locales
Dans certains cas, les communes mettent en place des solutions d'accueil. Comme à Habas, dans les Landes, où le maire, le personnel municipal, deux Atsem et trois personnes dédiées à la cantine, ont organisé un accueil pour recevoir quand même les quelques enfants sans solution de garde suite à la fermeture de l'école élémentaire une semaine. 
Les communes prennent aussi de plus en plus de mesures de précaution. Certaines procèdent au test des agents municipaux. Comme aux Essars, dans le Nord, où après ces tests, la garderie et la cantine ont rouvert après deux jours de fermeture. 
Des maires signent également des arrêtés de port du masque obligatoire aux abords des écoles. Comme à Limoges, à partir de jeudi, ou à Béthune, dans le Nord, un département en zone rouge depuis le 5 septembre. Le maire y a décrété le port du masque obligatoire à moins de 50 mètres des écoles, des accueils de loisirs, crèches, depuis le 11 septembre... jusqu'au 31 décembre. Le maire se réserve la possibilité de « réévaluer »  cet arrêté « en fonction de l'évolution de la situation sanitaire ». 
Le gouvernement a lui-même pris les devants en décidant le 9 septembre de prolonger des mesures d'indemnisation (sous conditions) pour les parents sans solution de garde de leurs enfants sur leur commune. L'indemnisation est rétroactive au 1er septembre.

Emmanuelle Stroesser

Télécharger la FAQ du ministère, mise à jour le 15 septembre.


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