Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 21 novembre 2001
Congrès des maires et présidents de communautés

Election au suffrage universel des EPCI : Jacques Chirac s'est prononcé, si elle devait être mise en Å“uvre, en faveur d'une circonscription communale et non intercommunale

" J'ai moi aussi confiance dans l'avenir de la commune ", a lancé hier Jacques Chirac après l'intervention de Jean-Paul Delevoye (voir nos autres informations de ce jour) devant les quelque 8 000 maires venus les entendre ouvrir le 84 ème congrès. Le président de la République a rendu un hommage appuyé aux maires : l'être " c'est un honneur, a-t-il souligné, mais c'est aussi une exigence et une servitude. Vous les assumez parce que vous avez choisi de vous mettre au service de la collectivité. C'est la noblesse de tout engagement public. La République vous doit beaucoup parce que lui donnez beaucoup. " Jacques Chirac a par ailleurs estimé que l'on raisonne souvent comme si l'affirmation des libertés locales passait par l'étape préalable que serait le déclin de l'Etat. Mais c'est l'inverse qui est nécessaire ; il faut que l'Etat soit fort et respecté. En matière de sécurité, le président a rappelé que les maires ne demandent à se substituer à l'Etat mais qu'ils veulent que " les responsabilités que leur attribuent déjà nos concitoyens dans la mise en œuvre d'une politique globale de sécurité soient pleinement reconnues. Ils veulent avoir les moyens de les exercer. Ils demandent à être pleinement informés de l'évolution de la délinquance et de l'action des forces de l'ordre. Pour l'ancien maire de Paris, " L'Etat doit aussi assumer une politique d'aménagement du territoire qui passe par l'organisation de la solidarité financière. " Il a alors estimé que cette politique doit faire une " place élargie à l'initiative locale afin d'assurer en milieu rural la pérennité des services publics avec lesquels la population est directement en relation ". Même exigence, selon lui, avec l'aide que les services techniques de l'Etat - agriculture et équipement, a-t-il cité - doit apporter aux communes. Evoquant le principe de subsidiarité qui " doit guider notre action ", et permet d'agir au niveau le plus efficace, le président a estimé que la proximité n'est pas pour autant une " fin en soi ". D'où le recours à l'intercommunalité. "Beaucoup plus de responsabilités devront désormais relever des communes, des départements et des régions, en veillant toujours à ce que toute compétence nouvelle soit assortie des moyens humains, financiers et techniques nécessaires à son exercice. " Répondant à l'inquiétude de nombreux élus, qu'un sondage Sofres semble confirmer - voir nos infos de ce jour -, le président a indiqué que l'intercommunalité " ne doit pas être vécue comme un signe de déclin de la commune mais comme la marque de sa capacité à évoluer pour mieux répondre aux attentes de ses habitants. " A cette occasion, il a repris à son compte, la trouvant " excellente ", la proposition du président de l'AMF, qui suggère de voir " la commune trouver une place accrue en assumant, pour le compte des autres, une partie des compétences mises en commun. " Quant à la question, centrale dans ce congrès, de l'élection au suffrage universel des exécutifs intercommunaux, le président de la République s'est prononcé, si elle devait être mise en œuvre, en faveur d'une circonscription communale et non intercommunale - Jean-Paul Delevoye s'est prononcé avec force contre cette dernière.

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