Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 6 novembre 2019
Congrès des Maires de France

Tout savoir sur le 102e congrès de l'AMF

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© V. Viennet

La traditionnelle conférence de presse de présentation du congrès de l’AMF a eu lieu hier dans les locaux parisiens de l’association, en présence de plusieurs de ses dirigeants, François Baroin, André Laignel et Philippe Laurent, du directeur général du groupe Infopro Digital (organisateur du Salon des maires et des collectivités locales) Julien Elmaleh. Après avoir brièvement décrit les temps forts de ce congrès, les dirigeants de l’AMF en ont détaillé les enjeux politiques.

L’exécutif très présent
Intitulé cette année « Les maires au cœur de la République », le 102e congrès des maires et présidents d’intercommunalité, qui se déroulera du 18 au 21 novembre, ne sera pas seulement l’occasion d’un bilan de l’année mais aussi du mandat qui s’achève. Il sera marqué par la présence du président de la République, en ouverture du congrès le mardi 19, et du Premier ministre, qui clôturera les débats le jeudi 21. Pas moins de treize ministres ou secrétaires d’État devraient également faire le déplacement à la Porte de Versailles pour participer à l’un des cinq débats en plénière au Grand auditorium ou de vingtaine de forums consacrés à tous les sujets d’actualité touchant les collectivités, de l’urbanisme après la loi Élan aux hôpitaux en passant par l’intercommunalité, l’accompagnement numérique, l’école, la place des femmes, les dépôts sauvages, l’habitat indigne, la mobilité (voir programme complet en téléchargement ci-dessous). 
Parmi les autres temps forts de ce congrès, on peut retenir la présentation de la nouvelle enquête du Cevipof sur l’état d’esprit des maires à la veille des élections municipales, la projection en avant-première d’un documentaire de Public Sénat, Les maires, sentinelles de la République, ou encore un hommage solennel à Jacques Chirac. 

Questions sans réponse
Le congrès sera l’occasion de débats très politiques sur des sujets cruciaux. Comme l’a rappelé André Laignel, premier vice-président délégué de l’AMF, « l’ambiance s’est détendue »  depuis l’an dernier entre le gouvernement et les maires, mais « le fond est resté le même ». « Aucune des demandes formulées dans la résolution adoptée par le dernier congrès n’a reçu de réponse », poursuit le maire d’Issoudun. Le 102e congrès sera donc l’occasion de répéter la « position constante de l’AMF » : « Nous voulons la construction d’un véritable partenariat avec l’État. On ne réussira pas la France sans les communes. » 
Philippe Laurent, maire de Sceaux et secrétaire général de l’AMF, a dressé un bilan inquiétant du mandat 2014-2020, « marqué par des bouleversements institutionnels qui n’ont pas été voulus par les maires ». Alors que les conséquences de la baisse des dotations continuent de se faire sentir, Philippe Laurent observe « une dégradation permanente de la relation respectueuse du passé entre l’État et les maires. Il y a là quelque chose qui se délite et se détruit. »  Pour le maire de Sceaux, « la réflexion politique a été abandonnée [par l’État] au profit d’une gestion budgétaire à court terme ».
Le congrès se déroulera par ailleurs au moment même où le projet de loi Engagement et proximité sera discuté en séance publique à l’Assemblée nationale. Les dirigeants de l’AMF espèrent que cet examen ne sera pas l’occasion d’un « saut en arrière »  (André Laignel) sur les ajouts du Sénat. François Baroin a rappelé que le texte initial provenait déjà, « à 70 % », de propositions de l’AMF, et a lui aussi salué les apports du Sénat. « Il reste deux points durs », a conclu le président de l’AMF : la question de l’eau et de l’assainissement, devenue « un totem ou un tabou ». Le Sénat, avec le plein soutien de l’AMF qui le demande depuis des années, a rétabli le caractère facultatif du transfert aux intercommunalités des compétences eau et assainissement. On sait que le gouvernement et la majorité, en l’état actuel des choses, y sont opposés. Deuxièmement : l’AMF demande – et le Sénat l’a entendue – la suppression des compétences optionnelles. « Cela ne veut absolument pas dire que nous voulons déshabiller l’intercommunalité, a précisé le maire de Troyes. Nous voulons seulement rendre un peu de liberté aux maires. » 
Nul doute que ces sujets seront au cœur du 102e congrès.

F.L.

Accéder au programme complet du congrès de l’AMF.

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