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Édition du jeudi 23 avril 2020
Coronavirus

Confinement : réduite de 35 %, l'économie française n'assure plus que « ses fonctions vitales », selon l'Insee

« Sous anesthésie, l’économie française n’assure plus que ses fonctions vitales. »  C’est le constat fait, ce matin, par l’Insee dans sa troisième note de conjoncture réalisée depuis le début de la crise sanitaire et qui mesure les conséquences économiques du confinement sur l’activité française.

L’activité du secteur marchand réduite de moitié
Selon ses données, l’économie française fonctionnerait ainsi « 35 % en-dessous de la normale »  alors que, pour « le seul champ marchand, la perte est estimée à - 41 %, et même à - 49 % en excluant les loyers », composante peu sensible à court terme aux évolutions de l’activité. 
Finalement, « la situation a très peu évolué depuis le début du confinement »  bien que la perte d’activité augmenterait légèrement dans les branches agricoles (-13 % contre -10 % au 9 avril dernier) et que, à l’inverse, elle se réduirait dans l’industrie et la construction (- 39 % contre - 43 % dans l’industrie et - 79 % contre - 88 % dans la construction), sous l’effet notamment de la « réouverture de certaines usines et chantiers ». Dans les services marchands, la perte d’activité demeurerait stable (autour de 38 %). 
Parmi les secteurs les plus touchés, le cas de l’hébergement-restauration est particulièrement marquant puisque sa perte d’activité économique est estimée à 91 % avec « une part de salariés en chômage partiel complet, en arrêt maladie, congés ou exercice du droit de retrait de 86 % ». À l’inverse, la perte d’activité est plus modérée dans les services financiers, l'industrie agro-alimentaire, l’énergie, la cokéfaction et le raffinage, l’enseignement et la santé, ou encore l’information-communication.
Concernant les perspectives d’activité, elles sont loin d’être réjouissantes puisque celles-ci « approchent voire atteignent leur plancher théorique, c’est-à-dire que les entreprises sont unanimement pessimistes », observe l’Insee.

La consommation des ménages réduite d’un tiers
La consommation des ménages, « principale composante du produit intérieur brut », serait elle « inférieure de 33% à sa normale »  (contre - 35 % fin mars), relève encore l'Institut, constatant toutefois un « très léger regain d’activité ces dernières semaines », lié aux secteurs de l’industrie et du bâtiment.
En cause, la chute des achats de carburant, de véhicules automobiles et d’autres biens manufacturés tels que l’habillement, mais aussi des services d’hébergement, de restauration ou de loisir. « La consommation en produits manufacturés et en services marchands contribue pour respectivement 16 points et 15 points à la perte globale, les services non marchands, la construction et les produits agricoles ayant une contribution nettement plus faible », détaille l’Insee.

Pas de rebond économique rapide attendu
« Pendant la période de confinement, la perte de revenu national aura été considérable : la majorité sera absorbée par la hausse du déficit public, mais une part non négligeable restera au compte des entreprises », estiment les auteurs de la note qui précisent que « les ménages seront également affectés ». 
D’autant que le « réveil »  économique ne sera que « très progressif ». « À l'incertitude sur le scénario sanitaire, qui n'augure pas d’un rebond économique rapide, s'ajoute l'incertitude sur le comportement des ménages et des entreprises dans ce contexte inédit », prévient l'Institut alors que l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a indiqué, en début de semaine, que le rebond de la consommation serait crucial pour la reprise économique lors du déconfinement prévu à compter du 11 mai.

A.W.

Consulter la note de conjoncture.

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