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Édition du lundi 5 juillet 2021
Commerce

Commerce : les affaires reprennent en 2021

Après une année 2020 morne pour le commerce, « l'activité dépasserait le niveau du premier trimestre 2019 », selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Sans surprise, les ventes en ligne explosent.

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+ 3,9 % pour le commerce de gros non alimentaire, + 7,3 % pour le commerce de détail alimentaire. « Tous les secteurs commerciaux »  sans exception ont connu une importante reprise de leur activité au premier trimestre 2021, au point de dépasser leur volume de ventes du premier trimestre 2019, révèle une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée la semaine dernière. Le jackpot revient au commerce en ligne : « Les ventes à distance des commerçants qui vendent essentiellement sur Internet culmineraient à 31 % au-dessus de leur niveau du premier trimestre 2019. » 

Sur le troisième trimestre 2020, le commerce en ligne a séduit un million de consommateurs supplémentaires, selon les chiffres de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) relayés dans La Croix. Et une bonne partie de ces nouveaux clients (46 %) entendent bien continuer à commander par Internet. À l’issue de cette crise, l’équilibre entre vente en ligne et vente en magasin pourrait donc s’en trouver modifié. » 

« Les ventes des grands magasins s’effondrent »  en 2020

Ces chiffres encourageants atténuent enfin les effets encore palpables de la crise sanitaire. En 2020, dans un contexte de baisse historique du PIB en France, rappelle pêle-mêle l’Insee, « les ventes du commerce de détail se retournent (– 3,0 % en volume) mettant fin à une décennie de croissance régulière. L’activité du commerce non alimentaire en magasin a particulièrement souffert de la crise sanitaire et des mesures prises pour lutter contre la propagation de l’épidémie (confinements successifs, fermeture des magasins non essentiels, etc.) : elle se contracte de 9,3 % en 2020. Les ventes des grands magasins s’effondrent (- 37,6 %) ». 

« Le repli des ventes est d’une ampleur comparable au commerce de détail dans le commerce de gros (- 3,2 %). Il est beaucoup plus marqué dans le commerce et la réparation d’automobiles (- 10,8 %) […] Dans le commerce de gros, l’activité a été pénalisée par la crise sanitaire dans tous les secteurs, à l’exception de celui des grossistes de produits agricoles bruts. Les ventes de marchandise en volume diminuent de 3,2 % en 2020, après + 2,4 % sur l’ensemble de l’année 2019. » 

Dans cette année cauchemar, les ventes du commerce alimentaire en magasin font toutefois exception et progressent de 1,3 % après une baisse de 1,6 % en 2019. « Les petites surfaces d’alimentation générale et magasins de produits surgelés sont favorisés par leur proximité des consommateurs (+ 9,0 % de ventes). Dans l’alimentation spécialisée et l’artisanat commercial, les boucheries-charcuteries (+ 5,2 %) et les primeurs (+ 8,9 %) ont bénéficié de la confection des repas à domicile, tandis que les boulangeries-pâtisseries (– 5,4 %) et les cavistes (– 3,0 %) ont pâti de la chute de la restauration hors domicile et des occasions festives, et de l’engouement pour le fait-maison », analyse l’Insee.

« Fort rebond du climat des affaires dans le commerce » 

Le moral était bien meilleur, en mai, pour les commerces de détail et de la réparation d’automobiles. « L’allégement programmé des restrictions sanitaires et la réouverture des commerces non essentiels le 19 mai »  a, en effet, largement contribué à un « fort rebond du climat des affaires »  dans le commerce. « Le solde d'opinion des chefs d’entreprise sur les perspectives d'activité repasse, pour la première fois depuis février 2020, au-dessus de sa moyenne de longue période. » 

Si « l’emploi salarié du commerce a fléchi de 1,0 % en 2020 avec la crise sanitaire, le secteur perd 32 200 emplois salariés sur l’année après en avoir gagné 40 800 en 2019 », signale l’Insee, « en fin d’année, l’emploi salarié du commerce revient à un niveau proche de celui de la fin du premier trimestre 2019. Il progresse dans le commerce alimentaire (+ 1,4 %) et la vente à distance (+ 11,8 %) ». Après une chute d’un tiers au premier trimestre, l’emploi intérimaire commercial se redresse et termine en baisse de 6,4 % fin 2020.

La situation s’est dégradée, en revanche, dans le commerce non alimentaire en magasin, au sein duquel l’emploi salarié chute de 3,5 %. « Les effectifs salariés du commerce de gros reculent [également] de 1,3 % en 2020. L’emploi se contracte dans tous les secteurs, en particulier dans le commerce de gros de produits alimentaires, boissons et tabac (- 3,1 %). » 

Objectif 5 % de croissance en 2021

Pour se refaire une santé économique, les commerçants, qui ont « modérément recouru aux mesures publiques de soutien de l’activité », ont fait savoir qu'ils misaient sur l’ouverture de leurs commerces le dimanche. Des dérogations au repos dominical ont été accordées en juin dans une quarantaine de départements, à l’image de l’Isère. Les ouvertures le dimanche se poursuivent en ce début juillet - les commerces ont pu ouvrir hier à Strasbourg (Bas-Rhin) ou à Nantes (Loire-Atlantique) pour le premier dimanche des soldes - au grand dam des organisations syndicales qui craignent leur banalisation. 

En mai, Bruno Le Maire espérait un retour à la situation économique d’avant la crise sanitaire au premier semestre 2022. « On est en train de sortir de la crise. La croissance est de retour [+ 0,4 % au premier trimestre 2021, ndlr] : 5 % en 2021, c'est mon objectif et le retour à l'activité de 2019, c'est-à-dire avant crise, dans le premier semestre de 2022. C'est cela nos objectifs avec le président de la République ». Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance conditionne désormais, dans Le Parisien, la dynamique de la croissance 2021 à une vaccination massive des Français.

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