Maire-info
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Édition du mardi 19 novembre 2019
Commerce

Commerce de proximité : des effectifs salariés en baisse dans 82 % des centres-villes

Le mot est lâché par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) : les années 2009-2015 ont marqué la « déprise »  du commerce de proximité dans les centres-villes des villes de taille intermédiaire (VTI). Les effectifs salariés du commerce de proximité en centre-ville ont « diminué annuellement de plus de 1,4 % dans la moitié des villes de taille intermédiaire (VTI) »  au cours de la période. Pour 82 % des centres-villes des VTI, l’évolution tendancielle est négative. Aucune région métropolitaine n’échappe à la tendance mais l’emploi salarié du commerce de proximité en centre-ville est particulièrement « en fort déclin »  dans les VTI de Bourgogne-Franche-Comté, du Grand Est et des Pays de la Loire. Dans neuf cas sur dix, les VTI en déprise démographique ont un centre-ville en décroissance.
Certaines communes, à l’image de Pontarlier (Doubs), Marmande (Lot-et-Garonne) ou Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique), parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu avec une évolution annuelle positive. Logiquement, le commerce de centre-ville résiste mieux dans les VTI « qui sont attractives en matière de démographie, d’emploi ou de tourisme ». C’est le cas, par exemple, à Capbreton (Landes), Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône) et Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie), qui « se structurent autour de centres-villes plus importants, avec plus de restaurants et de débits de boissons et sont en croissance dans 22 % des cas ».

Des effectifs en hausse dans l’agglomération
Autre tendance, selon l’Insee : dans 37 % des VTI, la baisse des effectifs salariés du commerce de proximité en centre-ville se conjugue avec une augmentation de ces effectifs dans l’agglomération. « L’activité hors centre-ville (zones peu denses en magasins, ou zones périphériques) soutient l’augmentation des effectifs salariés du commerce de proximité dans les VTI dans les régions Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, où les effectifs salariés augmentent modérément dans les VTI dans leur ensemble (entre + 0,5 % et + 1,0 % par an) tout en diminuant dans leurs centres-villes (entre - 0,5 % et - 0,8 %) ». L’écart entre le dynamisme des villes et celui de leurs centres-villes est « particulièrement élevé dans les Pays de la Loire, en Nouvelle-Aquitaine ou en Bretagne ».
Sur le front de l’emploi, le recul des centres-villes de proximité ne met pas à mal les activités commerciales dans les VTI : « à l’échelle de la France métropolitaine, 600 établissements et 3 500 emplois salariés sont détruits dans les centres-villes de l’ensemble des VTI chaque année entre 2009 et 2015. Sur la même période, ces agglomérations connaissent une augmentation de 100 établissements et 1 600 salariés par an », indique l’Insee.

Des activités différentes en centre-ville et en agglomération
Les centres-villes et les agglomérations se distinguent aussi par les activités commerciales qu’ils proposent. « Les centres-villes des VTI sont principalement structurés autour des activités commerciales de l’équipement de la personne (habillement, chaussures, optique, pharmacie), de la restauration et des débits de boissons, des commerces alimentaires et des agences bancaires et immobilières. Les trois quarts des salariés du commerce de proximité en centre-ville travaillent dans l’un de ces domaines », détaille l’étude. « À l’échelle de l’agglomération entière, l’importance de ces différents secteurs n’est plus la même. Les agences bancaires et immobilières représentent une proportion des effectifs salariés du commerce de proximité bien plus importante dans le centre-ville (17 %) que dans l’agglomération toute entière (7 %) (…) Ces disparités s’expliquent par la plus ou moins forte propension de ces secteurs à localiser leurs salariés en centre-ville. » 

Ludovic Galtier

Accéder à l’étude de l’Insee.

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