Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 13 juin 2017
Assemblée nationale

La prochaine Assemblée comptera bien peu d'acteurs de terrain des collectivités locales

Le premier tour de l’élection législative de dimanche, contrairement à d’autres scrutins du passé, a rompu avec une vieille tradition de « prime au sortant » : bien au contraire, les « sortants »  ont été souvent sanctionnés.
Quel que soit le résultat du second tour, une chose est déjà certaine : la prochaine Assemblée nationale sera profondément renouvelée par rapport à la précédente. On le savait déjà avant l’élection, puisque seuls 352 députés sortants, sur 577, se sont représentés. Mais après le premier tour, l’écrémage est encore plus net : 127 députés sortants ont été éliminés dimanche. Il ne reste donc que 98 députés sortants en lice – et tous, loin de là, ne sont pas assurés d’être réélus. Même à supposer qu’ils soient tous réélus dimanche prochain, ce serait donc au minimum 83 % des sièges du Palais Bourbon qui seraient renouvelés.
Cette vague, que l’on désigne depuis quelques semaines par le néologisme de « dégagisme »  n’épargne pas les maires qui avaient choisi de se présenter – et qui, rappelons-le, auraient automatiquement perdu leur mandat de maire en cas d’élection à l’Assemblée nationale, comme l’exige la loi sur le non-cumul des mandats. Et au-delà des maires, les députés sortants qui connaissent le mieux les collectivités territoriales sont, pour certains d'entre eux, en difficulté.
Un seul maire a été réélu député dès le premier tour : il s’agit de Stéphane Demilly, maire d’Albert dans la Somme, assez confortablement réélu avec presque 54 % des voix. Il fait partie des quatre candidats seulement élus dès le premier tour. 
Des maires sont en ballottage plutôt favorable et peuvent espérer être élus dimanche. Citons parmi eux François Pupponi, maire de Sarcelles, qui a 24 points d’avance sur le second ; Jean-Christophe Lagarde (Drancy), avec 15 points d’avance ; Franck Riester (Coulommiers), 20 points d’avance. Autres maires en position favorable pour le second tour : Yves Jégo (Montereau-Fault-Yonne), Charles de Courson (Vanault-les-Dames), Pierre Morel-À-L’Huissier (Fournels), Marc Fesneau (Marchenoir), Geneviève Darrieussecq (Mont-de-Marsan), Annie Genevard (Morteau), ou encore Bruno Joncour (Saint-Brieuc)…
D'autres maires sont en situation plus délicate, parce qu’ils n’ont qu’une faible avance au premier tour ou sont arrivés deuxièmes, et vont devoir affronter un second tour difficile. Parmi eux, le maire d’Annonay et président de l’APVF, Olivier Dussopt, Sébastien Leclerc (Livarot), Bernard Combes (Tulle), Michaël Quernez (Quimperlé), Cécile Gallien (Vorey), Nicolas Forissier (La Châtre), Jean Dyonis du Séjour (Agen), Philippe Gosselin (Reuilly-sur-Lozon), Éric Woerth (Chantilly), Jérôme Nury (Tinchebray-Bocage), Daniel Fasquelle (Le Touquet), Louis Giscard d’Estaing (Chamalières), Jean Lassalle (Lourdios-Ichère), Bernard Perrut (Villefranche-sur-Saône), Gilles Platret (Chalon-sur-Saône), Nicolas Dupont-Aignan (Yerres) ou encore Luc Carvounas (Alfortville).
Parmi les présidents d’EPCI, deux des plus éminents sont également en difficulté : Charles-Éric Lemaignen, président d’Orléans métropole et président de l’AdCF, et Catherine Vautrin, présidente du Grand Reims.
Enfin, un certain nombre de maires ont été écartés après le premier tour. Citons parmi eux Michel Vergnier (Guéret), Pierre Jarlier (Saint-Flour), Patrick Molinoz (Venarey-les Laumes), Stéphanie Grimaldi (La Porta), Michaël Vallet (Marennes), Michel Py (Leucate), Philippe Calléja (Saverdun), Rachel Paillard (Bouzy), ou encore Noël Faucher (Noirmoutier-en-l’Île). 
Notons enfin que certains députés sortants parmi les meilleurs connaisseurs des collectivités territoriales sont battus : c’est le cas d’Estelle Grelier, ancienne secrétaire d’État en charge des collectivités territoriales, battue. On pourrait ajouter Michel Destot, ancien président de l’AMGVF et du Gart, éliminé, ou en difficulté comme Gilles Carrez, ancien président du Comité des finances locales ou Christine Pires Beaune, grande spécialiste des collectivités et de la question de la DGF, dans la 2e circonscription du Puy-de-Dôme. 
Cependant, d'autres maires ou élus locaux pourraient être élus la semaine prochaine. Maire-info reviendra sur ces résultats.
F.L.

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