Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 25 avril 2007
Élections

Un premier bilan des machines à voter insiste surtout sur les difficultés pratiques de leur utilisation

Cinq des quatre-vingt-deux communes ayant choisi le vote électronique ont fini par jeter l’éponge et ne l’utiliseront pas lors du second tour de la présidentielle le 6 mai prochain. Il s’agit d’Amiens, Saint-Malo, Ifs (Calvados), Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) et le Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne). Une proportion assez faible (6%), mais les arguments qu’avancent leurs responsables n’en sont pas moins frappants. Le premier tient aux difficultés pratiques liées à l’utilisation des appareils. La nouveauté du système s’est conjuguée à une participation exceptionnelle, dimanche, pour créer des retards très importants. Nombre d’électeurs ont donc parfois patienté plus d'une heure avant de voter. Le code électoral impose en effet la présence, dans chaque bureau de vote, d'«un isoloir par 300 électeurs inscrits» et d'«une seule urne». Or, la machine électronique est considérée comme une urne. A la différence des bureaux de vote traditionnels, il n'y avait donc, dimanche, dans les communes équipées, qu'un seul isoloir: la machine elle-même. Dans une ville moyenne, jusqu’à 1.200-1.500 inscrits par bureau, les difficultés peuvent s’estomper, au-delà, c’est plus difficile. Dimanche, dans le plus gros bureau de la commune du Perreux, qui compte 1.896 inscrits, les derniers électeurs ont voté quelques minutes seulement avant 22 heures. Le maire de la ville, rapporte "Le Monde" (24/04), envisage donc de maintenir le vote traditionnel avec des bulletins de papier jusqu'aux élections législatives de juin. Et de ne réutiliser les machines à voter qu'à partir de 2008, lorsqu'il aura eu le temps de créer des bureaux de vote supplémentaires. Second argument: une partie des élus ont préféré ne pas prendre de risques d’invalidation des votes exprimés. Le risque n'est pas nul, même si la hauteur des écarts enregistrés ne suffit pas à déboucher sur un contentieux. Ainsi, dans un bureau de vote de Reims, lundi 23 avril, un écart de 48 voix entre le nombre d'électeurs ayant émargé et celui enregistré par la machine a été constaté. Selon la section locale du PS, qui réclame un retour au vote papier traditionnel, plusieurs autres bureaux de la ville de Reims auraient connu des incidents similaires. A Amiens, le maire, Gilles de Robien, avait pour sa part renoncé à utiliser les machines électroniques, dont le prix moyen est de 4.000 euros pièce, à cause «de la polémique sur la fiabilité». Selon l'informaticien Nicolas Barcet, animateur du site betapolitique. fr, un farouche opposant aux machines électroniques, l'argument des files d'attente pour revenir au vote traditionnel est «mauvais». «Il faudrait un moratoire sur les machines à voter, plaide-t-il, car aujourd'hui, avec mes connaissances en informatique, je serais incapable de vous dire si, avec ces appareils, les élections ont été truquées ou non.»c=http://w

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