Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 26 mai 2023
Aménagement numérique du territoire

Connectivité des territoires : l'Arcep fait le bilan de l'effort porté par les opérateurs en 2022

L'Arcep a présenté hier les résultats de son observatoire des marchés télécoms pour l'année 2022. Le nombre d'abonnements en fibre optique continue d'augmenter et les prix des services mobiles augmentent légèrement.

Par Lucile Bonnin

Selon les chiffres présentés hier par l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), le marché français des télécoms se porte plutôt bien. Ce point annuel « Telconomics »  analyse la situation du marché en collectant les « principales données économiques du marché français des télécoms »  couplées à l’observatoire des prix des services fixes et mobiles en 2022.

Le déploiement de la fibre, la fermeture du réseau cuivre, la généralisation de la 4G, le développement de la 5G : tous ces projets ambitieux n’ont pas encore atteint 100 % de leurs objectifs et c’est pour cela que le gendarme des télécoms reste vigilent à ce que les acteurs de la filière ne relâchent pas leurs efforts à mi-parcours. 

« Une intensification des efforts en 2022 » 

Du côté des investissements, les opérateurs de communications électroniques et les opérateurs d’infrastructures de téléphonie mobile (towercos) ont engagé 14,6 milliards d’euros en 2022. « Ces montants diminuent de 1,8 % en un an, mais conservent un niveau élevé, supérieur aux investissements réalisés chaque année avant 2021 » , commente l’Arcep.

Les dépenses les plus importantes des opérateurs sont dédiées aux « déploiements des boucles locales fixes et mobiles à très haut débit représentent 8,1 milliards d’euros, en baisse de 3,7 % par rapport à 2021 » . L’Arcep justifie cette baisse en pointant un « ralentissement de la croissance du nombre de locaux raccordables à la fibre (+ 4,7 millions en 2022 contre + 5,4 millions un an auparavant) ».

Par ailleurs, il faut noter que le revenu « des opérateurs sur le marché de détail atteint 36,7 milliards d’euros en 2022, en croissance d’environ 2 % pour la deuxième année consécutive, après dix années de recul ». Cette croissance est entièrement le fruit du marché mobile et non du fixe. 

Au-delà de l’aspect financier, les chantiers avancent concrètement. Les déploiements et abonnements fibre restent élevés avec « 4,7 millions de locaux rendus éligibles à la fibre ». Encore une fois, il est rappelé que les réseaux d’initiative publique (RIP) représentent le nerf de la guerre en matière de déploiement. L’Arcep pointe d’ailleurs que, désormais, les quatre fournisseurs d'accès nationaux (Free, SFR, Orange, Bouygues) à Internet proposent leurs offres sur la quasi-totalité de ces RIP.

Concernant la connectivité mobile dans les territoires, l’Arcep recense plus de 2 412 sites équipés en 4G en moyenne par année et ce « depuis la mise en place du New Deal mobile mi 2018 (dont 2 019 en 2022 et 1 936 en 2021) » . Pour la seule année 2022, « 99,1% des sites étaient équipés en 4G contre 75 % mi 2018 » . Après des débuts difficiles, les opérateurs ont pu déployer également la 5G sur 5 600 à 16 000 sites, selon les opérateurs. 

La mutualisation des réseaux est plus fréquente 

La mutualisation des réseaux est un sujet important pour les élus. En effet, la mutualisation des réseaux permet aux opérateurs de partager une infrastructure existant et/ou de partager le coût d'achat d'un matériel pour assurer une couverture optimale. C’est aussi l’occasion d’éviter des infrastructures en doublon inutiles dans les territoires. 

L’étude de l’Arcep indique que « 75 % des locaux raccordables aux réseaux de fibre optique sont éligibles à au moins quatre opérateurs » . Il faut rappeler que la « loi impose depuis 2009 la mutualisation des réseaux FttH : tout opérateur qui déploie des lignes en fibre optique doit permettre aux autres opérateurs d’y accéder ». 

La pratique se généralise et c’est une bonne nouvelle, surtout du côté de réseaux mobiles pour les « zones grises » . En 2022, « 47 % des supports des réseaux mobiles sont mutualisés en métropole, et 60 % en zones rurales » . L’Arcep se dit « favorable à davantage de mutualisation dans les zones les plus rurales, notamment parce qu’elle contribue à l'amélioration de la couverture et de la qualité de service, ainsi qu’à la réduction de l’empreinte environnementale ».

Augmentation du prix des services 

Enfin, l’Arcep indique que comme en 2021 les prix des services mobiles ont augmenté de 0,7 % en métropole. Cette augmentation globale est liée à l’augmentation « des offres sans subvention du terminal mobile (+ 1,6 % en un an en 2022), massivement souscrites par les clients des opérateurs (82 %). En revanche, les prix des offres avec achat conjoint d’un terminal mobile diminuent depuis quatre ans, et de 3,4 % en 2022 ».

L’augmentation des prix est plus marquante pour les services fixes qui avaient déjà connu une augmentation nette de 5,1 % en 2021. Un an plus tard, les prix augmentent encore, même si ce n’est que de 1,2 %. Pourquoi cette inflation ? L’Arcep explique que « les offres sur les technologies DSL participent le plus à l’augmentation des prix en 2022 (+ 3 %), en raison de la suppression de certaines offres en zone dégroupée conduisant les clients à souscrire à des offres plus chères. Les prix des offres sur technologies à très haut débit, principalement en fibre optique, n’augmentent quant à eux que très faiblement (+ 0,6 %) ».

* La boucle locale est ce qui relie un utilisateur d'un réseau au premier niveau d'équipement du réseau auquel il est abonné.

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2