Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 27 janvier 2021
Agriculture

Recensement agricole : le gouvernement souhaite l'appui des élus ruraux pour atteindre les personnes les plus isolées

La campagne de recensement agricole, lancée l'automne dernier, peine à atteindre « les personnes les plus isolées en zone rurale ». Afin d'amplifier la collecte d'informations, le ministère de l'Agriculture demande aux collectivités les plus rurales qui le souhaitent de relayer « l'importance de cette démarche auprès de leurs administrés ».

C’est une enquête gigantesque qui n’a lieu qu’une fois tous les dix ans et dont l’objectif est de dessiner les contours de l’agriculture française au sein de l’Europe. Lancée en octobre dernier, l’édition 2020 du recensement agricole a déjà recueilli les données de plus de 150 000 exploitants mais peine toujours à toucher « les personnes les plus isolées en zone rurale »  qui n’y ont « pas encore participé », selon le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Un kit de communication

Pour y remédier, il demande la « médiation »  des élus locaux les plus ruraux pour relayer cette campagne - la plus grande conduite dans le monde agricole - et « faire comprendre aux administrés concernés l'importance de cette démarche », dont la phase de collecte prendra fin le 30 avril prochain. 
Un kit de communication - comprenant des infographies sur le recensement (« à quoi ça sert ? », « comment ça marche ? », etc.), des dépliants, flyers et l’affiche de campagne, mais aussi des bannières et des vignettes - est notamment mis à disposition des maires. Tout comme un dossier de présentation de la campagne résumant les tenants et aboutissants de cette enquête.

Cartographier l’agriculture française 

Ce recensement agricole concerne toutes les exploitations de la métropole et des départements d’Outre-mer (environ 450 000 exploitations agricoles, dont 30 000 dans les DOM) et doit ainsi permettre de « cartographier l’agriculture française avec une grande précision dans toutes les régions et pour toutes les filières, des grandes cultures à l’élevage en passant par le maraîchage et la viticulture », indique le dossier de presse publié l’an passé par le ministère. Il servira, en outre, à actualiser les données sur l'agriculture française et à mesurer son poids dans l'agriculture européenne, des données qui doivent également permettre de « définir et d'ajuster des politiques publiques au niveau national et local ». 
« Un tel recensement est indispensable pour relever les défis qui nous attendent », expliquait lors de son lancement le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, qui précisait avoir « besoin de recueillir des données précises pour observer les mutations des systèmes agricoles français, mesurer l’importance de notre agriculture française au sein de l’Union européenne et déployer toutes les mesures nécessaires pour préparer l’agriculture de demain ».

Une collecte essentiellement en ligne

Réalisé par le service de la statistique et de la prospective et les services statistiques régionaux du ministère de l'Agriculture, ce recensement est une opération européenne obligatoire pour tous les Etats membres de l’Union qui doivent le réaliser à la même période avec un socle commun de données. C’est pour cette raison que le ministère « invite »  toutes les exploitations à y répondre.
Mais, celui-ci comporte cette année une nouveauté de taille : une grande partie de la collecte s'effectue par internet. Chaque agriculteur a ainsi reçu un courrier dans lequel figure le lien vers le site internet lui permettant de répondre au questionnaire, avec son identifiant et son mot de passe pour y accéder. « Pour les personnes sans accès internet ou rencontrant des problèmes informatiques, il est possible de prendre rendez-vous pour effectuer le recensement par téléphone », assure toutefois le ministère. 
En parallèle, un échantillon représentatif d'environ 70 000 exploitations métropolitaines a reçu ou recevra la visite d'un enquêteur du ministère qui les interrogera sur la base d'un questionnaire plus détaillé afin d'approfondir certaines thématiques (main d'œuvre et bâtiments d'élevage, par exemple).
Les réponses des agriculteurs doivent contribuer à « connaître les productions des exploitations, avec la description des superficies cultivées et des cheptels, ainsi que les principaux facteurs de production mobilisés en agriculture, en particulier le foncier avec le mode de faire-valoir et la main-d’œuvre occupée ». Certaines questions portent également sur l'engagement dans des démarches spécifiques (démarches de qualité et ou environnementales), sur la diversification des activités et les modalités de commercialisation des produits.

A.W.



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