Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 3 mai 2018
Administration

Pascal Berteaud nommé à la tête du Cerema

Le Cerema a de nouveau un directeur. Après une longue période de turbulences commencée en septembre, le ministère de la Transition écologique et solidaire a publié hier un communiqué annonçant la nomination de Pascal Berteaud au poste de directeur général du Cerema, en remplacement de Bernard Larrouturou, démissionnaire en décembre dernier.
C’est presque depuis sa création, en 2014, que le Cerema est en difficulté : pensé à l’origine pour regrouper sous une même bannière le Certu, les Cete et plusieurs autres établissements, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement a vu au fil de ses premières années d’existence ses budgets fondre comme neige au soleil – et ça n’est pas fini, puisque ces baisses de budget sont censées se poursuivre jusqu’en 2022. Le 4 octobre dernier, le président du Cerema, Gaël Perdriau, démissionnait en expliquant publiquement qu’il refusait d’être « le fossoyeur du Cerema »  et dénonçait « la recherche quasi obsessionnelle d’économies »  de la part du gouvernement. Il avait alors reçu le soutien des associations d’élus – lesquelles avaient déjà, conjointement et dès le mois de juin 2017, dénoncé les coupes budgétaires au Cerema.
La crise s’est aggravée en octobre lorsque le directeur général de l’époque avait annoncé la fermeture pure et simple de la direction territoriale Île-de-France, déclenchant une grève touchant la moitié du personnel du Cerema à l’échelle nationale. C’est à la suite de cette grève que Bernard Larrouturou a démissionné.
Parmi les nombreux motifs d’inquiétude des personnels du Cerema – et de bien des élus pour qui cet établissement représente une aide technique indispensable – la question de sa pérennité occupe la première place. Le Cerema survivra-t-il à la création prochaine de l’Agence nationale de cohésion des territoires – alors que le président de la République, au Congrès des maires de novembre dernier, a clairement déclaré que cette nouvelle agence allait remplacer un certain nombre d’autres « qui se sont parfois multipliées » … sans préciser lesquelles.
Le communiqué du ministère publié hier se veut, sur ce sujet, rassurant. Le nouveau directeur général du Cerema ne devrait pas, pour reprendre l’expression de Gaël Perdriau, être le « fossoyeur »  du Centre, puisque sa mission est de « poursuivre le développement de cet établissement public, notamment en direction des collectivités territoriales ». Néanmoins, les mots choisis peuvent laisser à penser qu’un redimensionnement – probablement à la baisse – est prévu : Pascal Berteaud devra en effet « en renforcer l’efficience, adapter sa stratégie et son organisation ». « Renforcer l’efficience », dans le jargon managérial cher au gouvernement, ne signifie pas, en général, « donner des moyens ».
Le nouveau directeur est appelé à travailler « en coordination avec le projet de création d’une Agence nationale de la cohésion des territoires ». En clair, rien ne dit que le gouvernement n’ait pas le projet, à terme, de fusionner les deux entités.
Rappelons que la « préfiguration »  de l’Agence nationale de cohésion des territoires a été récemment confiée au préfet Serge Morvan, nouveau commissaire à l’égalité des territoires et ancien directeur général des collectivités locales.
Pascal Berteaud, polytechnicien de 52 ans, a occupé de nombreuses fonctions au sein de la haute administration. Il a été directeur de l’IGN, directeur de l’eau et directeur du BRGM, mais également président du conseil d’administration de l’Onema avant que celui-ci soit absorbé par l’Agence française de la biodiversité. Il a occupé des fonctions au cabinet de Nathalie Kosciusko Morizet, lorsqu’elle était ministre de l’Écologie et du Développement durable, entre 2010 et 2012.
F.L.


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