Maire-info
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Édition du vendredi 28 avril 2023
Accessibilité

Accessibilité : les ascensoristes relancent l'idée d'une aide à la rénovation des ascenseurs

À la suite des annonces faites hier lors de la Conférence nationale du handicap, la Fédération des ascenseurs se félicite de la volonté gouvernementale d'accélérer le développement de l'accessibilité et demande que son secteur, essentiel sur ce thème, ne soit pas oublié des pouvoirs publics et des élus. 

Par Franck Lemarc

Le chef de l’État a souhaité hier donner un coup d’accélérateur à l’accessibilité, aussi bien dans les transports que dans les établissements recevant du public (lire Maire info d’hier). Il a notamment annoncé la création d’une nouvelle dotation, la Dsil-accessibilité, destinée aux communes « les plus fragiles »  ayant des difficultés à mettre en accessibilité leurs bâtiments publics. 

Lorsque l’on pense à l’accessibilité, c’est souvent l’image de la rampe qui vient à l’esprit, permettant aux usagers en fauteuil roulant de pouvoir éviter quelques marches. Mais un autre outil essentiel de l’accessibilité est évidemment l’ascenseur : sans lui, les personnes en fauteuil ne peuvent ni habiter ailleurs qu’en rez-de-chaussée, ni accéder, pour ne prendre que cet exemple, aux stations de métro. Pour mémoire, à Paris, 97 % des stations de métro n’ont pas d’ascenseur, ce qui rend de facto le plus grand réseau métropolitain de France inaccessible aux personnes en fauteuil roulant. 

Vétusté

Les ascensoristes rappellent qu’au-delà de la question du handicap, il y a celle du vieillissement de la population : un récent sondage a ainsi révélé que «si deux tiers des plus de 60 ans (67 %) souhaiteraient passer le reste de leur vie dans leur logement, ils sont une moitié (49 %) à considérer que leur habitat n’est pas adapté à une personne âgée, principalement du fait de la présence de marches ». La présence d’ascenseurs dans les immeubles est donc, également, un enjeu crucial dans le dossier du maintien à domicile. 

Autre enjeu majeur : celui de la vétusté du parc d’ascenseurs français, dénoncée depuis des années. Parmi les presque 640 000 ascenseurs existant en France, « 25 % ont plus de 40 ans ». Outre le danger potentiellement mortel que cela représente (il y a environ un mort par an dans des accidents liés à des ascenseurs), la vétusté du parc, en particulier dans certains immeubles HLM, rend la vie impossible à un certain nombre d’habitants. Témoins, tout récemment, ces habitants d’une tour HLM de 17 étages à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), dont l’un des deux ascenseurs est en panne depuis 5 mois et l’autre connaît « une panne par jour ». Dans un reportage paru dans la presse il y a quelques jours, des personnes âgées habitant cet immeuble racontaient ne plus sortir de chez elles, l’une d’elles expliquant qu’il lui fallait 35 minutes pour descendre et autant pour monter ses 16 étages.

Ma PrimeRénov’ ascenseurs

C’est pourquoi la Fédération des ascenseurs demande, depuis l’année dernière, la création d’une aide spécifique qu’elle a baptisée « Ma PrimeRénov’ ascenseurs ». Cette aide serait dédiée aux propriétaires bailleurs ou occupants, et permettrait notamment aux copropriétaires de procéder à des travaux que, sans elle, ils ne pourraient pas financer (une rénovation d’ascenseur coûte, selon la Fédération, entre 20 000 et 50 000 euros). Les ascensoristes rappellent également que la démarche est « vertueuse », dans la mesure où un ascenseur de plus de trente ans rénové permet une économie d’énergie de plus de 60 %. Cette revendication d’une aide spécifique pour les ascenseurs n’a, pour l’instant, pas été reprise par le gouvernement. 

Les ascensoristes s’adressent également aux élus pour leur demander de consacrer davantage de moyens à aider les copropriétaires : l’an dernier, la Fédération a négocié avec la région Île-de-France une aide de 2 millions d’euros pour aider les copropriétés à rénover les ascenseurs dans le parc privé. 

Rappelons que depuis la loi Elan (et un décret d’application du 11 décembre 2019), l’installation d’un ascenseur est désormais obligatoire dans le neuf pour tout immeuble de plus de deux étages. Cette même loi Elan, au grand désarroi des associations défendant les personnes handicapées, a en revanche abaissé la part de logements neufs devant obligatoirement être accessibles dans le neuf : fixée à 100 % par la loi handicap de 2005, cette part est passée à 20 % en 2018. Les autres logements doivent seulement être « évolutifs », c’est-à-dire pouvoir être rendus accessibles par des travaux simples. 

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