Édition du lundi 23 mai 2022

Gouvernement
Gouvernement Borne : quels interlocuteurs pour les collectivités locales ?
La Première ministre, Élisabeth Borne, a dévoilé vendredi son premier gouvernement, qui fait la part plus belle aux hauts fonctionnaires qu'aux élus de terrain. Premières analyses sur un gouvernement où l'écologie sera traitée à plusieurs étages. 

Comme à chaque changement de gouvernement, il faudra attendre la parution de ce qu’on appelle les « décrets d’attribution » pour savoir précisément qui fait quoi dans la nouvelle équipe choisie par Élisabeth Borne. Mais il est d’ores et déjà possible de dégager quelques conclusions de l’architecture – originale à plus d’un titre – de ce gouvernement. En sachant qu’il est, sans doute, provisoire : tout indique que l’équipe sera modifiée après les élections législatives, d’une part parce que l’Élysée a confirmé, ce week-end, que les ministres battus ne pourraient pas rester et, d’autre part, parce que de nouveaux entrants pourraient être désignés après le renouvellement de l’Assemblée nationale. 

Un maire chargé des collectivités locales

Comme dans le tout premier gouvernement nommé en 2017 par Édouard Philippe, il n’y a pas de ministre de plein exercice chargé des collectivités territoriales – mais un ministre délégué. Il s’agit, toutefois, d’une personnalité qui connaît la question puisque le poste a été confié à Christophe Béchu, maire d’Angers et président d’Angers Loire métropole. Christophe Béchu – membre du nouveau parti Horizons d’Édouard Philippe – est un spécialiste des finances locales, sujet qu’il a enseigné au CNFPT, des questions sociales – il a présidé l’Odas (Observatoire nationale de l’action sociale) entre 2015 et 2018 – et des questions de transport – il a également été élu président de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (Afitf) en 2018. 

Christophe Béchu a l’expérience de tous les niveaux de collectivités locales, puisqu’il a été conseiller départemental et président du conseil départemental du Maine-et-Loire, conseiller régional, et également sénateur et député européen. 

Le maire d’Angers est le seul ministre délégué de ce nouveau gouvernement à être sous une double tutelle : celle du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et celle de la nouvelle ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin. Ce qui n’est pas illogique dans la mesure où, depuis le remaniement ministériel de 2018, la Direction générale des collectivités locales (DGCL), auparavant sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, est passée sous la coupe du ministère de la Cohésion des territoires. 

Écologie bicéphale

Le ministère confié à Amélie de Montchalin (jusqu’à présent chargée de la Fonction publique) est une nouveauté, puisqu’elle va chapeauter à la fois la « transition écologique » et la « cohésion des territoires ». C’est la première fois depuis bien des années qu’un ministre chargé de l’écologie est responsable d’un autre portefeuille, en même temps ; mais la chose est cohérente avec la volonté du chef de l’État de voir piloter la transition écologique à l’échelle des territoires. 

Autre nouveauté : la question de la transition écologique a été séparée de celle de la transition énergétique – ce poste de ministre de la Transition énergétique ayant été confié à Agnès Pannier-Runacher, chargée auparavant de l’industrie à Bercy. 

Reste que la question de la transition écologique sera pilotée directement par la Première ministre elle-même, là encore selon les vœux d’Emmanuel Macron. Élisabeth Borne a annoncé, dès vendredi, la nomination d’un « secrétaire général à la Planification écologique », placé directement à Matignon et « chargé de coordonner l’élaboration des stratégies nationales en matière de climat, d’énergie, de biodiversité et d’économie circulaire ». Ce poste a été confié à Antoine Pellion, jusqu’alors conseiller en matière d’environnement à Matignon. Ce poste très stratégique fera de lui une personnalité clé du nouveau gouvernement – il est déjà surnommé par certains commentateurs « le vrai ministre de l’Écologie ».

Les autres noms à retenir

Parmi les autres ministres auxquels les associations d’élus vont maintenant avoir à faire, on peut noter la montée en grade de Gabriel Attal, qui passe de porte-parole du gouvernement à ministre délégué chargé des Comptes publics (c’est-à-dire ministre du Budget). C’est donc lui qui sera chargé de porter les lois de finances. 

Nouveau ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse : Pap Ndiaye. Cet historien de 56 ans, normalien et agrégé d’histoire, spécialiste de « la condition noire en France », est déjà considéré comme « l’anti-Blanquer » – rappelons que Jean-Michel Blanquer était directeur général de l’enseignement scolaire quand il a pris son poste, tandis que Pap Ndiaye a davantage un profil d’intellectuel et de chercheur. 

Pour gérer le dossier brûlant de l’hôpital, alors que les fermetures des services d’urgence se succèdent jour après jour, Élisabeth Borne a choisi de placer Brigitte Bourguignon à la tête d’un « ministère de la Santé et de la Prévention ». Jusqu’alors chargée de l’autonomie dans le gouvernement précédent, Brigitte Bourguignon, socialiste jusqu’à son ralliement à Emmanuel Macron en 2017, est davantage une spécialiste des affaires sociales que des purs sujets de santé : elle a été adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer chargée de la lutte contre les exclusions et surtout présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, en 2017. 

Un certain nombre de très fidèles du président de la République, sans expérience d’élus locaux, font leur entrée au gouvernement : notamment Stanislas Guerini, jusqu’à alors patron du parti La République en marche (devenu Renaissance), qui hérite du portefeuille de la Transformation et de la Fonction publiques. C’est donc lui qui va gérer la très sensible question du relèvement du point d’indice. Autre fidèle du chef de l’État : Yaël Braun-Pivet, jusqu’à présent présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale, devient ministre des Outre-mer. 

Olivier Dussopt, ancien maire d’Annonay et président de l’APVF, chargé du budget dans le précédent gouvernement, hérite du poste de « ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion ». Il sera donc chargé de gérer rapidement la mutation annoncée par Emmanuel Macron de Pôle emploi en « France travail » – réforme qui inquiète les élus car elle pourrait se traduire par une fusion de l’ancien Pôle emploi avec les missions locales. 

Notons enfin que la culture a été confiée à Rima Abdul Malak. Relativement peu connue du grand public, cette franco-libanaise de 43 ans est une véritable spécialiste des questions culturelles : elle a notamment été la conseillère culture de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris avant de devenir attachée culturelle à l’ambassade de France à New York. 

C’est également une experte qui a hérité du portefeuille des sports : après la championne de natation Roxana Maracineanu, c’est l’ex-directrice générale de la Fédération française de tennis – et par ailleurs magistrate à la Cour des comptes – Amélie Oudéa-Castéra, qui devient ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Contrairement au gouvernement précédent, il s’agit d’un ministère de plein exercice, qui n’est plus sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale. 

Les absents

Plusieurs grands portefeuilles sont totalement absents de ce gouvernement, ce qui ne laisse pas de surprendre. Le numérique, qui n’a plus ni ministre de tutelle ni même secrétaire d’État – la seule référence au « numérique » étant dans le complexe intitulé du nouveau portefeuille de Bruno Le Maire, « ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ». Ou encore le logement, dont on ignore s’il entrera dans les attributions d’Amélie de Montchalin à la Cohésion des territoires, de Christophe Béchu aux Collectivités territoriales ou d’Agnès Pannier-Runacher à la Transition énergétique… ou de tous à la fois. 

Aucun portefeuille non plus pour la politique de la ville, ce qui n’est guère encourageant pour ce sujet pourtant crucial. Et, plus surprenant encore, aucun ministre ou secrétaire d’État n’est chargé des transports, ce qui a fait immédiatement réagir le Gart (Groupement des autorités responsables du transport), qui a fait état dès vendredi de son « regret » et de son « étonnement certain » : « Nous ne pouvons que déplorer que la mobilité soit ainsi passée sous silence, alors qu’il s’agit, et la crise des gilets jaunes nous l’a suffisamment prouvé, d’une des préoccupations majeures de nos concitoyens. » Le Gart émet cependant l’hypothèse que la question des transports soit « directement traitée par la Première ministre, dont elle connaît tous les tenants et aboutissants ». 

Une autre hypothèse, sans doute plus probable, est que les corrections qui seront apportées à cette nouvelle équipe après les élections législatives donneront la place à de nouveaux membres, chargés de ces dossiers sensibles. 

Prochain épisode : la parution des décrets d’attribution, qui permettra d’y voir plus clair dans l’architecture de ce gouvernement.

En attendant, nos lecteurs peuvent télécharger ici l’organigramme de ce nouveau gouvernement, réalisé par Maire info et imprimable au format A3. 




Cybermalveillance
La cybersécurité : une notion encore trop floue pour les communes de moins de 3 500 habitants
Cybermalveillance.gouv.fr vient de publier les résultats d'une étude réalisée en fin d'année dernière sur « la cybersécurité dans les collectivités de moins de 3 500 habitants ». Ces communes semblent être peu sensibilisées au sujet de la sécurité numérique et peuvent avoir des usages « à risques ».

Le nombre de cyberattaques ne fait qu’augmenter depuis plusieurs années. Pour preuve : le rapport d’activité 2021 du site Cybermalveillance.gouv.fr indique que la fréquentation de la plateforme a augmenté de 101 % avec près de 2,5 millions de visiteurs dont 173 000 qui sont venus chercher de l’assistance.

Les collectivités sont particulièrement concernées par cet enjeu de sécurité numérique. Elles sont d’ailleurs « devenues ces derniers mois des cibles d’actes de cybermalveillance de plus en plus nombreux (systèmes d’information bloqués, missions au service de leurs administrées interrompues, etc.). »

Les cyberattaques prennent des formes particulièrement variées et les collectivités de toute taille peuvent en être la cible. Ce serait une lourde erreur de croire que seules les grandes villes sont touchées et qu’être une moyenne ou petite commune protège du danger. D’autant plus que, selon la Direction générale des collectivités locales (DGCL), les communes de moins de 3 500 habitants représentent 31 816 communes sur 34 965 au total. 

Elles sont donc majoritaires mais ces communes, dans les faits, n’ont pourtant pas réellement conscience des dangers auxquels elles sont exposées et rencontrent des difficultés pour assurer la sécurité numérique de leurs organisations. C’est ce que montrent notamment les résultats de l’enquête menée par Cybermalveillance.gouv.fr auprès de 524 répondants dont 93 % d’élus et 7 % d’agents. 

Équipement restreint et gestion externalisée 

Une commune de 1 000 habitants ne va bien évidemment pas avoir les mêmes moyens informatiques et le même fonctionnement qu’une commune de plus de 100 000 habitants. L’étude montre que le parc informatique de ces petites communes de moins de 3 500 habitants est réduit : 77 % d’entre elles disposent de moins de 5 postes informatiques et n’ont pas de responsable informatique au sein de leur administration. « Une des raisons évoquées est un faible budget dédié à l’équipement numérique », peut-on lire dans l’étude.

En termes de gestion, 64 % des petites communes interrogées ont recours à un prestataire externe contre seulement 23 % qui ont une gestion interne de leur parc informatique. « Quand elles externalisent, 64 % d’entre elles s’adressent à un prestataire informatique de proximité » qui gère l’installation des matériels, la maintenance et la mise à jour des logiciels, l’assistance en cas d’incidents ou d’actes de cybermalveillance.

Des communes peu sensibilisées 

La sensibilisation est un peu le nerf de la guerre en ce qui concerne la cybersécurité. Il est important de comprendre que toutes les collectivités peuvent être visées par une cyberattaque. Bernard Baudoux, maire d’Aulnoye-Aymeries (Nord), témoignait à l’occasion d’un Forum numérique pendant le dernier Congrès des maires, après une cyberattaque dont sa commune a été victime : « Ma commune ayant 10 000 habitants je ne me sentais pas concerné. Mais si les maires ne s’en occupent pas, il y aura beaucoup de dégâts. » (lire Maire info du 22 novembre 2021) 

Pourtant les résultats de l’étude montrent que le message n’est pas encore bien passé. 65 % des communes de moins de 3 500 habitants pensent que le risque numérique est faible, voire inexistant, ou ne savent pas l’évaluer. « Seules 35 % identifient un risque numérique élevé, voire très élevé, mais s’interrogent sur les moyens pour [y remédier] (budgets, outils, ressources humaines). »

Les élus et agents de ces communes semblent peu sensibilisés à la question de la sécurité numérique. Deux tiers des maires, adjoints, agents, directeurs généraux des services n’ont pas été sensibilisés à la sécurité numérique. D’un autre côté, 57 % des responsables informatiques interrogés ne sont pas formés à la sécurité numérique.

Des usages numériques à risques 

Ce manque d’information mène au développement de pratiques qui peuvent être potentiellement dangereuses pour la sécurité numérique de la commune. D’abord, ces communes déclarent « partager l’usage d’ordinateurs, ce qui favorise l’échange des mots de passe entre agents et élus et implique une gestion non sécurisée. »

Deuxième point critique : les élus et agents déclarent mélanger leurs usages professionnels et personnels. « En moyenne, 44 % des élus utilisent leurs outils numériques personnels (téléphone/ordinateur/messagerie) dans un cadre professionnel, notamment lorsqu’ils exercent plusieurs mandats électifs ou une activité professionnelle en parallèle. » Cette pratique peut en effet mettre en danger les données privées de l'organisation.

Enfin, les communes de moins de 3 500 habitants « n’ont pas connaissance du niveau d’expertise en sécurité numérique de leur prestataire de proximité ou de leur sous-traitant. Elles se croient sécurisées et n’ont pas le réflexe de contrôler ces compétences, surtout lorsqu’il s’agit d’une relation contractuelle de longue date. » Est-ce que le prestataire est compétent dans le champ de la sécurité informatique et peut réagir en cas d’attaque cyber ? C’est une question qu’il faut se poser. Le label ExpertCyber peut aider les communes à identifier des prestataires qualifiés.

Des obstacles identifiés 

Budget insuffisant, manque de temps, autres priorités, sentiment de n’être pas concernées : les communes ont plusieurs arguments pour justifier ce manque d’implication en matière de cybersécurité.

Même pour celles qui sont conscientes des risques, elles indiquent ne pas savoir vers qui se tourner. Elles estiment aussi les communications non adaptées aux élus et aux collectivités locales et trouvent la réglementation trop complexe. 

Dans le cadre de France Relance, plusieurs outils ont été développés pour accompagner toutes les collectivités dans l’établissement de ce nouvel impératif numérique. Sont proposés notamment sur le site Cybermalveillance.gouv.fr un guichet unique accessible en ligne, une assistance en ligne, un programme de sensibilisation aux risques numériques dans les collectivités territoriales ou encore un outil d’autoévaluation, développé en partenariat avec la Gendarmerie et l'AMF, pour évaluer le niveau de cyber protection d’une collectivité.

En outre, un webinaire intitulé "cybersécurité : les collectivités toutes concernées" a été réalisé en partenariat avec l’ANCT, le commandement cyber de la Gendarmerie Nationale (COMCYBERGEND) et Cybermalveillance.gouv.fr pour sensibiliser les collectivités aux menaces cyber, les informer des risques, les aider à prévenir les attaques et leur exposer les solutions qui existent pour se protéger. 

Enfin, pour mémoire, l’AMF a publié un guide au mois de novembre 2020 élaboré conjointement avec l’Agence nationale de la sécurité et des systèmes d’information « Cybersécurité : toutes les communes et les intercommunalités sont concernées ».  

Télécharger l'intégralité de l'étude. 
 




Logement
Action Coeur de ville : l'attractivité immobilière des villes moyennes confirmée en 2021
Plus abordables, les villes moyennes ne cessent de séduire les acquéreurs et leur « attractivité nouvelle » s'est confirmée après le déclenchement de la crise sanitaire. L'an passé, elles ont encore connu une augmentation de 12 % du volume de leurs ventes immobilières. L'ensemble des régions est concerné.

« Une reprise post-Covid », couplée à une progression du prix de l’immobilier l’an passé. Avec un prix médian au mètre carré qui reste toujours beaucoup plus accessible que celui des grandes villes (pour des biens de plus grande surface), le dynamisme immobilier des villes moyennes se confirme, et notamment celui des 234 bénéficiaires du programme Action Cœur de ville (ACV). 

C’est le constat réalisé par le Conseil supérieur du notariat (CSN) et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) lors de la publication, vendredi, des premiers résultats de leur troisième « baromètre de l’immobilier des villes moyennes – Notaires de France / Action Cœur de Ville ». Les bons résultats mis en avant lors des deux premières éditions continuent donc de se vérifier.

Agglomérations : des ventes en hausse de 20 % depuis 2018

Cet outil d’analyse et de suivi annuel de l’évolution du marché de l’immobilier dans les villes bénéficiaires du programme de revitalisation urbaine montre ainsi une augmentation des ventes de 20 % dans l’ensemble des agglomérations du programme entre 2018 et 2021 (+ 52 540 ventes), contre 14,5 % à l’échelle nationale. Dans les villes-centres, la tendance est similaire, quoique légèrement inférieur, avec une hausse des achats immobiliers de 17 % sur la même période (+ 19 470 ventes).

Ce que l’on peut également retenir, c’est que cette tendance s’accélère et est plus marquée qu’avant le déclenchement de la crise sanitaire. En 2021, les villes-centres ont vu leur volume de ventes immobilières progresser de 12 % par rapport à 2020, ce qui représente 14 560 ventes supplémentaires, contre 11 140 en 2019. « L’ensemble des régions sont concernées par cette augmentation des volumes de ventes dans les villes bénéficiaires du programme entre 2020 et 2021 », soulignent les auteurs du baromètre.

Cette « reprise post-Covid » se confirme également pour les agglomérations ACV qui ont vu leur volume de vente progresser de 36 130 en 2021, contre 23 750 ventes supplémentaires en 2019 dans ces agglomérations.

Le dynamisme du marché de l’immobilier dans ces agglomérations confirme « une volonté de plus en plus soutenue d’habiter, de travailler et d’évoluer dans des villes à taille humaine offrant un cadre de vie agréable et une offre de logements accessibles », soulignent les auteurs du baromètre, qui rappellent que les villes moyennes offrent « la possibilité d’accéder à des biens de qualité, de superficie plus importante et à des prix plus accessibles que dans les grandes villes ». 

Hors Île-de-France, 84 villes du programme (sur les 200 analysées, soit 42 %) ont été plus dynamiques que le reste de leur EPCI. Pour 11% d’entre elles, « ce sont même les villes centres qui portent le marché alors que la périphérie décroît » tandis que, dans 24 villes, c’est la périphérie qui reste « plus dynamique que la ville-centre qui maintient ou voit décroître son marché ». Enfin, 28 villes connaissent un développement similaire avec le reste du territoire de leur EPCI.

« Premiers impacts » d’Action Coeur de ville

« Les résultats de ce troisième baromètre traduisent les premiers impacts » d'Action Cœur de ville, assure le directeur du programme, Rollon Mouchel-Blaisot, dans le communiqué relayant les premiers résultats du baromètre. Selon lui, « il y a incontestablement une nouvelle attractivité résidentielle et économique des villes "moyennes" qui sont de plus en plus reconnues pour ce qu’elles offrent : des logements plus spacieux et accessibles, un cadre de vie agréable et les commodités essentielles à proximité ». 

« La requalification des cœurs de ville est donc plus que jamais une ardente obligation à poursuivre pour répondre aux aspirations croissantes de nos concitoyens à vivre dans une ville à taille humaine », explique-t-il alors que le programme doit être prolongé jusqu’en 2026.

Le président du CSN, David Ambrosiano, précise que, « au niveau national, 2021 a été une année « anormale » pour l’immobilier avec un rattrapage post confinement dans les premiers mois et un effet d’anticipation pour 2022 ». Les Français ont ainsi, dans leur globalité, « accéléré la concrétisation de leurs projets ». 

Prix en hausse dans 137 villes

On peut toutefois noter qu’une baisse de quelque 6 000 ventes dans les villes-centres et 7 000 ventes dans les agglomérations ACV ont été comptabilisées lors du déclenchement de la pandémie en 2020, selon le tableau des évolutions du volume des ventes produit par l’ANCT et le CSN. L’an passé, lors de la publication de leur deuxième baromètre, ils avaient mis en avant l'« évolution positive » du volume de ventes (+ 12 870 pour les agglomérations et + 4 091 pour les villes-centres) des logements anciens durant l’année 2020. 

Reste que cette augmentation du volume des ventes affecte les prix de l’immobilier avec une progression de ceux-ci dans 137 villes sur la période entre 2018 et 2021, « preuve d’un dynamisme retrouvé du marché immobilier local ». Le prix médian est ainsi passé de 1 353 €/m² à 1 557 €/m² en 2021 pour les appartements. « Un prix médian au mètre carré qui reste toujours beaucoup plus accessible que celui des grandes villes, pour des biens de plus grande surface », indiquent les auteurs du baromètre.

Les résultats complets pour l’année 2021 seront détaillés dans le troisième baromètre lors de sa présentation prévue le 21 juin.

Télécharger les premiers résultats du baromètre.




Fonction publique
Les agents publics se sont sentis plus sollicités pendant la crise sanitaire, mais aussi plus « utiles »
La DGAFP a publié, vendredi, une étude sur les conséquences de la crise sanitaire sur les conditions de travail des agents publics. Les agents ont constaté, globalement, une intensification de leur charge de travail, mais y trouvent « plus de sens ». 

L’enquête a été réalisée au premier trimestre 2021, à travers « 23 questions » posées à 15 000 agents des trois versants de la fonction publique. Elle indique, sans surprise, que les agents de la fonction publique ont davantage ressenti une aggravation de « l’intensité du travail » que les salariés du privé : « La continuité de service des agents (…), le travail sous pression des personnels des hôpitaux et les évolutions des modes d’enseignement expliquent en partie ce taux élevé d’intensification du travail », explique la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP). 

« Exigence émotionnelle »

52 % des agents, tous versants confondus, estiment que « l’exigence émotionnelle » de leur fonction a évolué durant la crise, et 49 % que l’intensité du travail a augmenté. Un quart d’entre eux a connu une augmentation des horaires décalés et une difficulté plus grande à concilier vie personnelle et vie professionnelle. 

Ces difficultés sont toutefois plus marquées dans la fonction publique de l’État (et en particulier dans le corps enseignant) et dans l’hospitalière que dans la fonction publique territoriale. 

De façon contre-intuitive, l’enquête révèle que ce sont les enseignants qui ont le plus souffert de la crise, professionnellement, davantage encore que les personnels soignants – peut-être plus habitués à des conditions de travail dégradées. La part des agents ayant ressenti une aggravation de l’intensité du travail s’élève à 74 %, quand elle n’est « que » de 51 % dans la FPH. Autrement dit, la moitié des personnels de santé n’ont pas eu l’impression que leur rythme de travail s’est aggravé pendant la crise, ce qui en dit long sur ce qu’elles étaient avant.

Dans la fonction publique territoriale, 39 % des agents déclarent que l’intensité du travail a augmenté pendant la crise, et 43 % que les « exigences émotionnelles » ont été plus fortes. « Cet indicateur regroupe deux phénomènes : les tensions avec le public et les situations de vulnérabilité. Les agents se sentent pour 29 % d’entre eux davantage bouleversés, secoués, émus qu’avant », ce qui représente « 9 points de plus que dans le privé ».

Un tiers des agents de la FPT a souffert d’un accroissement du « contrôle hiérarchique », et un quart de la mise en place d’horaires décalés. 

« Plus utiles »

S’il y a, en revanche, un effet positif de la crise, c’est d’avoir donné à un certain nombre d’agents davantage de « sens » à leur travail, les faisant se sentir « plus utiles ». Ce ressenti est particulièrement présent chez les agents de l’hospitalière (42 % des agents estiment que leur travail a pris plus de sens, un peu moins chez les territoriaux (28 %). Un quart des agents de la FPT a ressenti une plus grande « autonomie » et une amélioration de ses « marges de manœuvre »

Télétravail, pas si confortable

Les enseignants ont été, plus que les autres, affectés par une « augmentation de la durée du travail » (29 % l’ont ressentie), du fait notamment de l’obligation d’enseigner à distance. « La moitié des enseignants déclarent devoir penser à trop de choses à la fois, la moitié travailler sous pression et la moitié recevoir des indications contradictoires plus souvent qu’avant la crise. » À noter également que « près de deux enseignants sur cinq rencontrent des difficultés avec leur équipement informatique, sont mal formés au numérique et peuvent être confrontés au manque d’équipement de certains de leurs élèves ». 

Enfin, il ressort de l’enquête – et ce n’est pas la première fois – que le télétravail entraîne un sentiment de dégradation des conditions de travail chez de nombreux agents : « Le fait de déclarer une dégradation des conditions de travail croît avec le fait de télétravailler au moins un jour par semaine. En effet, 44 % des agents qui télétravaillent au moins une journée déclarent avoir connu une dégradation contre 34 % pour les agents qui ne télétravaillent jamais. » Un résultat, là encore, contre-intuitif, mais qui pourrait être une intéressante piste de réflexion dans les négociations locales, en cours ou à venir, sur les accords de télétravail dans la fonction publique territoriale. 




Sécurité
Contre les rixes entre jeunes, des associations avancent 10 propositions envoyées à Emmanuel Macron
Sécurisation des établissements scolaires, mise en place de stage de sensibilisation et «surtout des moyens». Une vingtaine d'associations ont envoyé lundi une liste de dix propositions au président Emmanuel Macron pour lutter contre les rixes.

« Les morts s’additionnent et les annonces politiques paraissent être la preuve que la prévention est aujourd’hui profondément défaillante », a écrit Hind Ayadi, fondatrice de l’association Espoir et Création, dans une tribune publiée dans Mediapart et signée par une centaine de militants associatifs qui œuvrent dans les quartiers populaires et des parents qui ont perdu leurs enfants dans des rixes.

Après la mort de deux jeunes dans sa ville de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) en mars et avril, la militante associative a lancé un appel à Emmanuel Macron.

Hind Ayadi a réuni une vingtaine d’associations venues de toute la France, il y a deux semaines, pour se pencher sur des actions concrètes pour enrayer la spirale d’affrontements parfois très violents entre jeunes. 

Dix propositions

Dix propositions ont été retenues à l’issue des débats avec notamment la mise place d’une cellule psychologique pour les familles et proches des victimes et auteurs, la création d’une délégation quartiers populaires en préfecture et au sein du Conseil économique, social et environnemental (Cese). 

Dans la lettre adressée à Emmanuel Macron, les associations réclament « la sécurisation des entrées et sorties des écoles à risque ».

Les militants appellent aussi à privilégier « les acteurs de grande proximité dans l’attribution des emplois aidés » et dans les subventions aux associations.

Parmi les actions phares, Hind Ayadi propose « des stages pour les jeunes impliqués dans des affaires de violences ». « Lorsque des jeunes se retrouvent dans des rixes ou accès de violence et qu’ils finissent en garde à vue, on souhaiterait leur permettre de faire un stage comme pour les violences conjugales », explique la militante associative qui agit depuis une dizaine d’années dans le Val-d’Oise.

Ce stage « permettrait aux jeunes de rencontrer des familles de victimes. On les mettrait en contact avec des thérapeutes pour apprendre à gérer leur colère », détaille la jeune femme pour qui « il faudra évidemment des moyens financiers et humains » pour sa réalisation. 

Samedi après-midi, encore, une violente rixe a éclaté en plein centre-ville de Perpignan entre une quarantaine de jeunes « de 15 à 16 ans », selon la presse locale. Le 14 mai, une rixe impliquant plus de 50 jeunes – armés de couteaux, de béquilles et de bâtons – a éclaté à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine. Jeudi 19 mai, à Nice, deux jeunes de 17 ans ont été blessés à coups de couteaux dans une rixe, dont un est dans un état grave. 






Journal Officiel du dimanche 22 mai 2022

Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Arrêté du 21 mai 2022 portant nomination au cabinet du ministre de l'intérieur
Journal Officiel du samedi 21 mai 2022

Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Décret n° 2022-70 du 26 janvier 2022 modifiant diverses dispositions réglementaires relatives à la création des directions territoriales de la police nationale de la Guadeloupe, de la Martinique, de La Réunion et de la Polynésie française (rectificatif)

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