Édition du lundi 24 janvier 2022

Crise sanitaire
Le pass vaccinal en sept questions-réponses
La loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, adoptée dimanche dernier, a été publiée hier au Journal officiel. Dès aujourd'hui, le pass sanitaire disparaît, remplacé par le pass vaccinal. Décryptage.

Le Conseil constitutionnel ayant donné quitus à la presque totalité de la loi (lire article ci-dessous), le pass vaccinal souhaité par le gouvernement est entré en vigueur ce matin. En résumé, cela signifie que les personnes non vaccinées n'ont, à partir de ce matin, plus accès à la plupart des établissements sportifs, culturels et de loisirs. 

Qui est concerné ?

Le pass vaccinal concerne toutes les personnes de 16 ans et plus. Le gouvernement avait un moment souhaité l’étendre plus largement aux enfants, en faisant une exception pour les activités dans le cadre scolaire ou périscolaire, mais le Parlement en a décidé autrement, en choisissant l’âge de 16 ans parce qu’il représente la « majorité vaccinale », c’est-à-dire l’âge à partir duquel on peut se vacciner sans l’accord des parents. 

Comme le pass sanitaire avant lui, le pass vaccinal est obligatoire non seulement les personnes qui souhaitent accéder aux lieux concernés, mais également pour les personnes qui y « interviennent » : salariés, agents, ou même bénévoles qui exercent dans ces lieux doivent avoir leur pass vaccinal, c’est-à-dire justifier d’un schéma vaccinal complet. 

Pour les personnes de moins de 16 (et à partir de 12 ans), le pass sanitaire reste en vigueur (certificat de vaccination ou certificat de rétablissement ou test négatif). 

Quels sont les lieux et services concernés ?

Le pass vaccinal remplace le pass sanitaire. Il est donc exigible pour accéder aux mêmes lieux, activités et services : activités de loisirs et de culture (cinémas, théâtres, concerts, bibliothèques, installations sportives…), activités de restauration commerciale et débits de boissons (sauf restauration collective), foires, salons professionnels et séminaires, déplacements par transports interrégionaux. Sur décision du préfet, les « grands magasins et centres commerciaux » peuvent également être concernés. 

Une exception pourra être faite dans les transports en cas de « motif impérieux d’ordre familial ou de santé ».

Faut-il faire une démarche particulière ?

Aucune démarche n’est nécessaire pour transformer son pass sanitaire en pass vaccinal : si l’on est vacciné, le QR-code papier ou numérique reste le même. Ce sont les outils de contrôle qui seront mis à jour. 

Quelles sont les exceptions prévues ?

En lieu et place du certificat de vaccination complète, il peut être présenté un certificat de rétablissement datant de plus de 11 jours et moins de six mois ; ou un certificat de contre-indication médicale à la vaccination. 

Par ailleurs, avant même la publication de la loi, le Premier ministre a annoncé une première dérogation, qui a été officialisée par un décret paru également hier : un pass vaccinal pourra être accordé aux personnes qui débutent maintenant leur processus de vaccination (entre aujourd’hui et le 15 février). L’accès aux lieux réglementés leur sera accordé sur présentation du certificat de l’administration de la première dose et d’un test négatif réalisé moins de 24 heures avant. Cette souplesse est, naturellement, destinée à pousser les derniers récalcitrants à passer le cap. 

Qu’est-ce qu’un « schéma vaccinal complet » ?

En dehors de cette exception, c’est bien un « schéma vaccinal complet » qui sera exigé pour obtenir son pass vaccinal. C’est-à-dire une primo-vaccination (une ou deux doses, selon le type de vaccin) plus une dose de rappel au maximum 7 mois plus tard – uniquement pour les personnes de plus de 18 ans et un mois. Pour les jeunes entre 16 et 18 ans et un mois, la seule primo-vaccination suffit. 

Le gouvernement a annoncé qu’à compter du 15 février, le délai de 7 mois pour se faire administrer une dose de rappel serait réduit à 4 mois. 

Comment s’effectueront les contrôles ?

Comme auparavant, le contrôle du pass vaccinal s’effectuera par lecture du QR-code (papier ou numérique) au moyen d’une application spécifique, qui sera automatiquement mise à jour. La nouveauté est que désormais, en cas de doute sur le fait que le document présenté « se rattache à la personne qui le présente », la personne qui contrôle a le droit de demander la présentation d’un « document officiel comportant sa photographie », afin de vérifier la concordance. Il n’est bien sûr pas possible de conserver ce document ni « d’utiliser les informations qu’il contient ». 

Autre nouveauté : les forces de l’ordre sont désormais autorisées à accéder aux « lieux, établissements, services ou événements » concernés par le pass vaccinal « afin de contrôler la détention par les personnes qui s'y trouvent » de leur pass vaccinal « ainsi que le respect par l'exploitant ou le professionnel responsable de son obligation de contrôle de la détention de ces documents ». En théorie, il est donc possible pour des policiers de rentrer dans un bar, un restaurant ou un festival et de contrôler le pass de toutes les personnes qui s’y trouvent.

Qu’est-ce que la nouvelle procédure de « repentir » ?

Enfin, le gouvernement a introduit dans la loi une procédure originale de « repentir » pour les personnes qui auraient enfreint la loi ces derniers mois en matière de pass sanitaire : accès répété à un lieu sans pass sanitaire, usage de faux pass, etc. Si ces personnes acceptent de se faire administrer dans les 30 jours une première dose de vaccin, l’action publique sera « éteinte » et toutes les poursuites seront abandonnées. 




Crise sanitaire
Règles sanitaires : ce qui change aujourd'hui avec la parution du nouveau décret
En même temps que la nouvelle loi sur le pass vaccinal, le gouvernement a publié hier un décret modifiant une nouvelle fois les règles sanitaires. Ce qu'il faut en retenir. 

Un bon nombre de mesures contenues dans la précédente mouture du décret « prescrivant les mesures générales à la gestion de la sortie de crise » prenaient fin le 23 janvier. Il fallait donc que le gouvernement publie un nouveau décret pour les prolonger ou les abroger. 

Obligation vaccinale : dose de rappel obligatoire

Première disposition : à compter du 30 janvier prochain, les personnes concernées par la vaccination obligatoire (personnels de santé) devront avoir fait leur dose de rappel pour pouvoir continuer à travailler. Alors que jusqu’à présent, l’obligation vaccinale ne comportait que l’injection d’une ou deux doses, selon le vaccin, il faudra désormais s’être fait administrer une dose de rappel pour être en règle et ne pas risquer de suspension. 

Clients assis

Les règles fixées jusqu’au 23 janvier 2022 sont prorogées, pour certaines d’entre elles, jusqu’au 15 février prochain. 

Il s’agit de l’interdiction de vendre des consommations à bord des navires de transport de passagers en dehors des espaces de restauration (article 8 du décret) et de l’interdiction de vendre et de consommer des aliments et des boissons dans les avions et les trains (articles 11 et 15). Et enfin de l’interdiction de servir des clients n’ayant pas de place assise dans les restaurants et bars (article 40). 

Équipements sportifs

Pour les équipements sportifs couverts, les annonces faites jeudi dernier par le Premier ministre sont officialisées : la jauge de 2 000 personnes en salle et 5 000 personnes dans les établissements en plein air est prolongée jusqu’au 1er février inclus, et devrait être levée au-delà. Les spectateurs devront obligatoirement avoir une place assise et la vente et la consommation de boissons et d’aliments est interdite hors des espaces de restauration jusqu’au 15 février. 

Discothèques, salles de type L 

La fermeture des discothèques est prolongée jusqu’au 15 février, date à partir de laquelle le Premier ministre a promis qu’elles pourraient rouvrir.

Pour les ERP de type L (les salles d'auditions, de conférences, de projection, de réunions, de spectacles ou à usages multiples), même règles que dans les équipements sportifs : la jauge de 2000 personnes sera en vigueur jusqu’au 1er février ; places assises obligatoires et interdiction de consommation de nourriture et de boissons jusqu’au 15 février. 

Un changement notable dans ces lieux (qui incluent les salles de cinéma notamment) : le masque y devient obligatoire à partir de 7 ans au lieu de 12 ans, sauf dans le cadre de la pratique d’activités artistiques.

Pass vaccinal : où s’applique-t-il ?

Le décret précise les conditions d’utilisation du pass vaccinal (lire article ci-dessus). Ce qui permet de rappeler les lieux dans lesquels le pass vaccinal se substitue au pass sanitaire : il s’agit des ERP suivants, « pour les activités culturelles, sportives, ludiques ou festives qu’ils accueillent » :  salles de type L (d'auditions, de conférences, de projection, de réunions, de spectacles ou à usages multiples) ; chapiteaux, tentes et structures ; établissements d’enseignement artistique (conservatoires) ; établissements d’enseignement supérieur en dehors des activités de formation ; salles de jeux et salles de danse ; établissements à vocation commerciale destinés à des expositions, des foires-expositions ou des salons ayant un caractère temporaire ; établissements de plein air ; établissements sportifs couverts ; établissements de culte, hors activités cultuelles (un concert dans un église est soumis au pass vaccinal, mais pas une messe) ; musées et salles d’exposition ; bibliothèques et médiathèques ; « événements culturels, sportifs, ludiques ou festifs organisés dans l'espace public ou dans un lieu ouvert au public et susceptibles de donner lieu à un contrôle de l'accès des personnes » ; compétitions sportives soumises à autorisation ou déclaration ; fêtes foraines de plus de 30 stands ; bars et restaurants, sauf room-service dans les hôtels, restauration collective, restauration professionnelle ferroviaire et routière, vente à emporter ; foires et salons professionnels ; et enfin grands magasins et centres commerciaux, mais uniquement sur décision du préfet. 

Le décret précise les conditions dans lesquelles le pass vaccinal ne sera pas exigé dans les transports interrégionaux : il faut justifier « d’un motif impérieux d’ordre familial ou de santé ».  Dans les établissements de santé, pas de pass vaccinal mais un pass sanitaire pour toutes les personnes de 12 ans et plus, y compris pour les accompagnants ou visiteurs. 

Réunions politiques

Rappelons enfin à toutes fins utiles que le Conseil constitutionnel a formellement proscrit l’obligation de présenter un pass sanitaire ou vaccinal pour accéder aux réunions politiques organisées, notamment, dans le cadre de la campagne électorale. 

Sur la question des jauges, le Conseil constitutionnel a là aussi fait savoir que celles-ci ne pouvaient s’appliquer pour les réunions politiques

Une confirmation de ces deux principes interviendra sans doute dans la journée, le Conseil constitutionnel organisant en fin de matinée une conférence de presse sur le déroulement de la campagne pour la présidentielle. 

Quant aux précisions sur le respect des autres règles sanitaires applicables aux ERP pour les réunions politiques, un protocole précis est en cours d’élaboration entre le ministère de l’Intérieur, celui de la Santé et les représentants de chacun des candidats et sera achevé le 4 février prochain.




Crise sanitaire
Loi sur le pass vaccinal : ce qu'en a dit le Conseil constitutionnel
Le Conseil constitutionnel a validé pour l'essentiel, vendredi, la loi « renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire », ce qui a permis sa promulgation immédiate. Une disposition de ce texte -– pas parmi les plus essentielles - a toutefois été censurée.

Sur l’essentiel du texte, à savoir l’instauration d’un pass vaccinal en lieu et place du pass sanitaire, le Conseil constitutionnel n’a rien trouvé à redire. Dans la décision rendue vendredi, il juge conforme à la Constitution l’instauration d’un pass vaccinal. 

Pass vaccinal

C’était en effet le principe même de ce pass vaccinal qui était remis en question par les députés et sénateurs qui ont saisi les Sages. Ceux-ci ont répondu en substance que la Constitution impose à l’État un devoir de « protection de la santé ». Bien que les dispositions prévues par la loi « portent atteinte à la liberté d'aller et de venir et, en ce qu'elles sont de nature à restreindre la liberté de se réunir, au droit d'expression collective des idées et des opinions », elles leur paraissent conformes à cet objectif constitutionnel de « protection de la santé », d’autant que les mesures sont bornées dans le temps (jusqu’au 31 juillet 2022 maximum) et « réservées (…) à des activités qui mettent en présence simultanément un nombre important de personnes en un même lieu ». 

Pour le Conseil constitutionnel, qui contredit ainsi l’avis de certains parlementaires requérants, ces dispositions « ne peuvent être regardées (…) comme instaurant une obligation de vaccination ». 

Toutes ces dispositions « opèrent une conciliation équilibrée entre les exigences constitutionnelles » et sont donc, selon les Sages, conformes à la Constitution. 

Vérifications d’identité

Autre sujet de contestation : la possibilité pour les gestionnaires d’ERP de procéder à une vérification d’identité des personnes présentant un pass vaccinal. Les parlementaires qui ont saisi les Sages estimaient que cette mesure revient à « conduire à déléguer à des personnes privées des missions de police administrative », et qu’elle porte en outre atteinte au droit au respect de la vie privée des personnes. 

Le Conseil constitutionnel confirme qu’il est inconstitutionnel de déléguer à des personnes privées les missions de police administrative, mais juge qu’il ne s’agit, ici, pas de cela : la loi se borne à permettre une « vérification de concordance » entre le pass et un document officiel, vérification qui ne peut avoir d’autre conséquence « que l’impossibilité pour [la personne] d’accéder à ce lieu ». Ces mesures ne présentent donc aucun caractère inconstitutionnel. 

Repentir

Sur la nouvelle procédure de « repentir » (lire article ci-dessus), les Sages ne voient pas non plus de difficulté constitutionnelle. Les parlementaires requérants affirmaient que cette disposition, qui permet de passer l’éponge sur des délits liés à l’utilisation du pass sanitaire ou vaccinal, si la personne incriminée se fait vacciner dans les trente jours, porte atteinte « au principe d’égalité devant la loi pénale ». Les Sages répondent : « Ces dispositions s’appliquent à toute personne ayant commis l’une des infractions visées, quelle que soit la procédure susceptible d’être mise en œuvre à son encontre. Elles n’instaurent ainsi en elles-mêmes aucune distinction entre les justiciables. ».

Réunions politiques : pass sanitaire interdit

La seule mesure censurée par le Conseil constitutionnel est la possibilité donnée par la loi aux organisateurs de réunions politiques d’en subordonner l’entrée à la présentation d’un pass sanitaire. Rappelons que le Conseil constitutionnel, dans plusieurs décisions précédentes, avait interdit que la loi impose la présentation d’un pass sanitaire dans les réunions politiques. Le texte adopté contournait cette décision en permettant aux organisateurs, de façon volontaire, de le faire quand même. 

Les Sages l’ont refusé. S’ils reconnaissent que cette mesure poursuit l’objectif constitutionnel de protection de la santé, en tentant d’empêcher des « clusters » à l’occasion des grands rassemblements politiques, ils jugent que la rédaction de la loi est trop floue et trop large, puisqu’elle ne fixe aucune condition. La loi adoptée disposait en effet simplement que « la personne responsable de l’organisation d’une réunion politique peut en subordonner l’accès à la présentation » d’un pass sanitaire, sans autre précision. Le texte ne précisait pas qu’une telle mesure ne devait être prise que « dans l’intérêt de la santé publique et aux seules fins de lutter contre l’épidémie de covid-19 », ni fixait pas de conditions et ni précisait pas que « ces mesures soient strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu ». C’est cet oubli rédactionnel qui rend ces dispositions « contraires à la Constitution ». Les Sages les ont donc retirées de la loi, et aucun organisateur de meeting politique, pendant la campagne, ne pourra imposer de pass sanitaire.




Territoires
Les territoires ruraux de plus en plus plébiscités
Dans le cadre de la campagne présidentielle vient de paraître une enquête portant sur le regard des citoyens sur les territoires. Celle-ci confirme une fois encore la confiance des citoyens vis-à-vis de l'échelon local.

La crise sanitaire a indéniablement eu un impact sur la manière dont les Français perçoivent les territoires. Une enquête publiée le 21 janvier dernier dresse un état des lieux des opinions et attentes des Français sur ce sujet.

Défense de territoires, modes de vie, priorités en terme de politiques publiques, pouvoir des collectivités territoriales : l’enquête réalisée par l'Ifop pour un cabinet de conseil a été menée auprès d’un échantillon de 1 200 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans ou plus. 

Un regard ambivalent sur le territoire comme lieu de vie 

Premier constat : les représentations des Français à l’égard du territoire où ils vivent sont variées. En effet, les trois quarts des sondés estiment que leur environnement (commune, département, région) est agréable à vivre. Leurs territoires sont aussi jugés attractifs à 64 % et dynamique à 62 %. En revanche, ces jugements plutôt positifs sont à nuancer et à mettre en perspective avec des « qualificatifs plus négatifs ». 55 % des sondés considèrent leurs territoires comme appartenant à la France périphérique voire même comme un territoire en déclin pour 49 % des personnes interrogées. Plus préoccupant encore : pour 45 % des répondants, les territoires seraient des zones où les lois de la République ne s’appliquent pas.

« L’analyse des résultats en fonction de la catégorie d’agglomération du répondant laisse à penser qu’il y a eu homogénéisation des ressentis avec des différences plus ténues que par le passé », précisent les rédacteurs de l’Ifop. Le sentiment de vivre dans un territoire attractif est ainsi majoritairement partagé quelle que soit la catégorie d’agglomération de la personne interrogée avec un écart qui n’est que de 8 points entre l’agglomération parisienne (68 %) et les communes rurales (60 %). 

Les dénominations plus négatives concernent en revanche plus généralement les communes rurales, surtout en ce qui concerne les expressions « en déclin » ou « abandonné ». C’est pourtant dans ces zones rurales, selon le sondage, que le mode de vie est le plus idéal. Pour 46 % des personnes sondées, travailler et vivre à la campagne est le plus appréciable. C’est d’ailleurs une vision de plus en plus prédominante puisqu’en 2018, seulement 38 % des personnes aspiraient à cette vie 100 % rurale. 

Les besoins des territoires du point de vue des habitants 

À la question « Quels sont les territoires qui ont selon vous le plus besoin de l’attention et du soutien des pouvoirs publics en France ? », la majorité des sondés a répondu qu'il s'agit des campagnes (59 %) et des petites villes ou des villes moyennes de province (53 %). 

« Ce besoin d’attention portée aux zones rurales s’explique au moins en partie par une sensibilité très importante à la question de la désertification des services publics », constatent les sondeurs. La question du maintien des services publics est d’ailleurs associée à l’expression « défense des territoires » par les Français (70 %). En termes de priorités, ce même sujet est considéré comme prioritaire (73 %), devant le soutien au développement économique (55 %), la préservation de l’identité des territoires (30 %) ou le développement des infrastructures de transport (17 %).

Concernant la politique des transports, la priorité devrait être de « favoriser le développement du transport ferroviaire (développement de nouvelles lignes à grande vitesse, baisse du coût des billets de train, maintien des lignes desservant les zones rurales…) » pour 45 % des personnes questionnées. 

61 % des Français estiment que les collectivités n’ont pas assez de pouvoir

Les résultats montrent clairement qu’en dix ans, l’attente des citoyens à l’égard du rôle des collectivités territoriales s’est renforcée. 61 % des citoyens qui ont participé au sondage déclarent que les collectivités locales n’ont pas assez de pouvoir (alors qu’ils étaient 50 % en 2012).

L’étude identifie également un besoin de clarification concernant la répartition de compétences entre l’État et les collectivités territoriales (89 %). En parallèle à cette remarque, 83 % des sondés estiment que les solutions locales initiées par les élus des collectivités territoriales doivent être réaffirmées, la crise du covid-19 ayant montré leur utilité. « Mais plus globalement, c’est l’attente à l’égard des solutions locales qui semble être réaffirmée avec une adhésion également marquée concernant la déconcentration accrue des services de l’Etat dans les territoires (78 %) », est-il précisé sur le site de l’Ifop.  

L’échelon local est donc perçu comme de plus en plus efficace et la confiance accordée aux différents acteurs à même de défendre les territoires montre qu’il existe un véritable besoin de proximité avec l’interlocuteur. Dans le top 3 des acteurs les plus "dignes de confiance" selon les sondés on retrouve les artisans (86 %), les agriculteurs en seconde position (82 %) et les élus locaux (74 %), très loin devant le gouvernement (36 %). 

Retour sur la crise sanitaire vécue dans les territoires

En complément de ces sondages, et pour pouvoir approfondir certains points, la lecture du rapport « Retour sur la crise sanitaire vécue dans les territoires » peut être bénéfique.

Dans le cadre de l’Observatoire de la démocratie de proximité, à l’initiative et en partenariat avec l’AMF, le Centre de recherches politiques de Sciences Po a conduit une enquête auprès d’un échantillon représentatif de 10 105 Français pour comprendre la manière dont les Français ont vécu la crise sanitaire. 

L’enquête permet également de comprendre comment le rôle de maire a été apprécié pendant cette période (et des équipes municipales) et quels ont été les ressorts de la confiance accordée aux édiles. Ce type de travaux poussent à penser l’avenir des territoires en se dirigeant notamment vers davantage d’efficacité publique.




Sports
Début aujourd'hui de la semaine olympique et paralympique dans les écoles
Le ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et Paris 2024 dédient une semaine par an à la promotion de la pratique sportive chez les jeunes. Cette année, le sport sera à l'honneur dès aujourd'hui dans les établissements scolaires, et ce jusqu'au 29 janvier.

C'est un rendez-vous annuel bien connu des jeunes élèves, des professeurs et des parents depuis 2017. La semaine olympique et paralympique, aussi appelée SOP, démarre aujourd'hui dans de nombreux établissements scolaires en France. La sixième édition aura lieu du 24 au 29 janvier 2022 sur le thème « le sport pour l’environnement et le climat ».

Dans un contexte marqué par la crise sanitaire, la sédentarité gagne du terrain chez les plus jeunes. Selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), près d'un jeune sur cinq (18,2 %) en classe de troisième au collège est en surcharge pondérale. 

Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO et Jeux Paralympiques de Paris 2024, interrogé au micro de France info, explique que cette semaine est l’occasion d’encourager « cette génération » à faire plus de sport et d’agir rapidement contre cette sédentarité grandissante.

Un dispositif national et local 

Cette année, les organisateurs de cette semaine spéciale prévoient de sensibiliser pas moins de 700 000 élèves à la thématique du sport, et avec notamment l’intervention de 200 athlètes dans diverses communes. En 2021, grâce à l’action des collectivités, la SOP a impliqué 500 000 élèves, 1 600 projets, 3 000 établissements et 1 000 villes. Pour mémoire, la première édition a débuté en 2017 et regroupait  32 000 élèves, 100 projets, 164 établissements et 80 villes.

Certaines activités seront directement liées à des « opérations d'ampleur nationale existantes (rencontres et compétitions nationales ou internationales organisées par l'Usep (union sportive de l'enseignement du premier degré), l'UNSS (union nationale du sport scolaire), l'UGSEL (union générale sportive de l’enseignement libre) et la FFSU (fédération française du sport universitaire)) ou à des initiatives strictement locales (projets à l'échelle d'une classe, d'un établissement ou d'un réseau d'établissements, à l'initiative d'un Suaps (Service universitaire des activités physiques et sportives), d'une grande école ou d'une association étudiante etc.). »

À Montendre (Charente-Maritime), dans l’école élémentaire Jacques-Baumont, cette semaine sera par exemple consacrée à la découverte de sports paralympiques comme la boccia ou encore le cécifoot. 

Autre exemple local : du côté de Praz-sur-Arly (Haute-Savoie), au sein de l’école élémentaire publique Des Eterlous, des olympiades d’hiver seront organisées avant la rencontre des élèves avec d'anciens athlètes olympiques locaux : Thomas Fanara et Camille Cabrol.

Une opération nationale « Tous à Pékin » et initiée par l'USEP, sera aussi déployée dans tout le territoire, notamment à Rennes où les valeurs et pratiques olympiques seront à découvrir, en présence d’athlètes de haut niveau. 

Une plateforme de ressources pédagogiques est également à disposition des enseignants et animateurs expliquer aux plus jeunes que le sport s’inscrit dans de nombreuses disciplines comme l’histoire, l’art ou encore la littérature. Les informations sur le site donnent aussi des clés pour lancer une discussion avec les élèves autour des valeurs du sport comme le respect des règles, la solidarité, le goût de l’effort, l'intégration, etc.

#Mission30minutes

C’est un fait : la situation est assez préoccupante en ce qui concerne la relation qu’entretiennent les plus jeunes avec la pratique sportive. Le confinement a notamment entraîné une diminution de 25 % des capacités physiques des enfants.

La situation exceptionnelle appelait à la nomination d’un parrain exceptionnel pour cette édition 2022 de la SOP. C’est donc l'astronaute Thomas Pesquet qui en est le parrain. Parmi ses exploits sportifs sur la terre ferme, on se souvient notamment des entraînements en piscine de six heures, avec un scaphandre de près de cent kilos.

Pour cette SOP, et ce après la mission Alpha, ce grand sportif lance la #Mission30Minutes et invite toute la « Génération 2024 » à réaliser le maximum d’activités physiques. « En comptabilisant toutes les #Mission30Minutes réalisées par les élèves tout au long de la semaine, serons-nous capables de réaliser l’équivalent de deux allers-retours sur la lune ? » Réponse en fin de semaine…

« Le sport pour l’environnement et le climat » 

Enfin, 80 % des projets de la SOP intègrent la thématique de l'environnement. Le collège Louis-Pasteur à Jussey (Haute-Saône), par exemple, prévoit d’organiser sous le slogan « Pour les autres et la planète, recycle tes baskets ! » une collecte d'équipements et matériels sportifs au bénéfice de l'association Emmaüs. Autre initiative : l'ensemble des groupes scolaires de la commune de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) pratiqueront des activités sportives en extérieur tout en veillant à la préservation du lieu. 

Ce focus environnement a pour but de « transmettre et promouvoir une culture climatique citoyenne. » Tony Estanguet perçoit dans le choix de cette thématique « un double défi qui permettra de prolonger notre mobilisation commune pour inciter tous les jeunes à la pratique sportive quotidienne – que ce soit par le biais de l’EPS, du sport scolaire, ou du sport en club – et à les sensibiliser sur les enjeux environnementaux. » 







Copyright 2020 AMF - www.maire-info.com - Tous droits réservés