Édition du vendredi 13 mars 2020

Coronavirus
Le président de la République demande « l'union sacrée », les rassemblements de plus de 100 personnes interdits

C’est sans doute l’expression la plus lourde de sens qu’ait utilisée le chef de l’État : « Le temps est à cette union sacrée qui consiste à suivre tous ensemble un même chemin ». Le terme choisi – tiré du vocabulaire politique de la Première guerre mondiale – donne la mesure de la gravité de la crise, « la plus grave crise sanitaire qu'ait connu la France depuis un siècle ». 
Alors que presque 600 cas supplémentaires ont été diagnostiqués hier, ce qui confirme une accélération du nombre de cas de presque 30 % par jour, Emmanuel Macron a affirmé, après avoir consulté les scientifiques hier, que « nous n’en sommes qu’au début de cette épidémie : (…) le virus continue de se propager et est en train d’accélérer ». Les autorités craignent également que survienne « une deuxième vague qui touchera des personnes plus jeunes ». 

Élections : nouvelles « consignes » attendues
Le président était très attendu sur la question des élections municipales – dont le gouvernement a clairement envisagé le report pendant toute la journée, avant de trancher : « Rien ne s'oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes ». Si le chef de l’État a évoqué l’avis des scientifiques pour justifier cette décision, on sait aussi qu'une partie des responsables politiques y étaient opposés. « Je sais que les mairies ont bien organisé les choses », a affirmé Emmanuel Macron, mais « des consignes renforcées » vont être données aujourd’hui notamment pour permettre de réduire le temps d’attente des personnes âgées dans les bureaux de vote. 

Écoles fermées
La mesure la plus spectaculaire annoncée hier soir est la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » de tous les établissements d’enseignement et d’accueil des enfants : « Crèches, écoles, collèges, lycées, universités ». Cette mesure pose évidemment un grand nombre de questions d’organisation (lire article ci-dessous). Les transports collectifs seront en revanche « maintenus », car « les arrêter ce serait tout bloquer ». Le chef de l’État a néanmoins demandé, au nom du sens des responsabilités, à chaque Français de « limiter leurs déplacements au strict nécessaire ».

Le Premier ministre a annoncé, en milieu de journée, que ce sont désormais les rassemblement de plus de 100 personnes qui sont interdits, sur tout le territoire.

Trêve hivernale reportée
Autre mesure très attendue par les acteurs de la solidarité (lire Maire info d’hier) : la trêve hivernale est prolongée de « deux mois ». Le ministère chargé du Logement a donné, dès ce matin, quelques précisions supplémentaires : jusqu’au 31 mai, les préfets vont « surseoir à tout concours à la force publique pour la mise en œuvre d’expulsions locatives » sauf si une solution de « relogement pérenne » a été trouvée. Les 14 000 places d’hébergement d’urgence ouvertes pour l’hiver resteront ouvertes pour deux mois de plus. Enfin, « au-delà du 31 mai, jusqu’à 7.000 de ces places ouvertes initialement pour l’hiver seront transformées en places pérennes ouvertes tout au long de l’année ». 

Mesures « fortes » pour les entreprises
Emmanuel Macron a annoncé hier une « mobilisation générale » sur le plan économique, pour « défendre les entreprises de toute taille et défendre l’ensemble des travailleurs et des travailleuses. (…) Nous n'ajouterons pas aux difficultés sanitaires la peur de la faillite pour les entrepreneurs, l'angoisse du chômage et des fins de mois difficiles pour les salariés. » Alors que déjà, de nombreux secteurs sont très gravement impactés par cette crise (tourisme, transport, hôtellerie-restauration, événementiel…), le gouvernement va mettre en place « un mécanisme exceptionnel et massif de chômage partiel » : l’État « prendra en charge l’indemnisation des salariés contraints de rester chez eux ». Pour aider les entreprises, le paiement des cotisations et impôts du mois de mars pourra être « reporté sans justification, sans formalité, sans pénalité ».
Le chef de l’État a affirmé qu’il ne « laisserait pas la crise financière et économique se propager » (hier, la Bourse de Paris a connu la pire journée de son histoire avec une chute de l’indice de plus de 12,2 %). Des mesures fortes vont donc être décidées, à l’échelle européenne « quoi qu’il en coûte ». 
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a d’ores et déjà annoncé ce matin que les mesures de soutien à l’économie allaient se chiffrer « en dizaines de milliards ».

Franck Lemarc

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Élections
(EXCLUSIF) Élections municipales et covid-19 : les toutes dernières recommandations du ministère de l'Intérieur

Par télégramme adressé aux préfets ce vendredi en milieu de journée, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, donne d’ultimes recommandations en vue de l’organisation du scrutin de dimanche en période d'épidémie. Avec en particulier des mesures à envisager pour les personnes âgées.
Les préfets sont d’abord appelés à rappeler aux maires les recommandations sanitaires déjà exposées le 9 mars, en particulier : l’importance des « gestes barrière lors du vote », notamment le lavage des mains, et « le respect des règles de distance ». Il est rappelé que le nettoyage des bureaux de vote est essentiel et que les électeurs sont en droit d’apporter leur propre stylo, de couleur bleue ou noire et impérativement indélébile.
Les affiches fournies aux maires par les préfectures (recommandations sanitaires générales et recommandations propres aux opérations de vote) doivent être impérativement apposées dans les bureaux de vote. 

Accélérer le passage des personnes âgées
En plus de ces mesures déjà connues, le président de la République a rappelé hier l’obligation de protéger les personnes âgées. Les maires devront « relayer aux présidents de bureaux de vote la nécessité de prendre les mesures utiles à l’accomplissement du vote des électeurs les plus fragiles, âgés de 70 ans ou plus, dans les conditions les plus favorables à leur protection. » Au stade de la vérification de l’identité de l’électeur, les présidents de bureaux de vote devront « mettre en œuvre des mesures visant à accélérer leur progression dans la file d’attente ». Ce qui, en clair, signifie qu’il faudra les faire passer devant les autres électeurs. 

Soutien matériel des préfectures
Le ministre demande en outre aux préfets de veiller à « ce que les maires soient en situation d’assurer l’organisation matérielle des élections » dans le respect de ces mesures. Avec une attention particulière portée aux « communes dont les moyens techniques sont limités ». Dans ces cas, les préfets devront, « avec le concours actif des sous-préfets, s’assurer de leur capacité à mettre en œuvre les recommandations adressées ». Les préfets doivent aussi informer les associations départementales de maires « des actions engagées à ce titre ». 
Il est enfin rappelé aux préfets qu’il leur revient de vérifier que toutes les dispositions nécessaires ont été prises « pour assurer la complétude des bureaux de vote ».

F .L.

Télécharger l’instruction.

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Coronavirus
Fermetures des écoles : quelles conséquences pour les communes ?

L’annonce faite hier par le président de la République de la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » des crèches, écoles, collèges, lycées et universités a pris tout le monde de court. Pendant toute cette journée devraient être annoncées les conditions concrètes d’organisation de cette mesure inédite. 

Ma classe à la maison
Le chef de l’État lui-même n’a donné que peu de détails sur cette décision, si ce n’est qu’elle était prise pour « protéger les enfants et réduire la dissémination du virus à travers notre territoire ». 
Mais comment va s’organiser la continuité des cours ? Et que va devenir le personnel, en particulier non enseignant, qui travaille dans ces établissements ? Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a déjà commencé à donner quelques précisions. 
La mesure est prise « pour des semaines, qui peuvent devenir des mois », a affirmé ce matin le ministre sur France Inter. « On va aller au moins jusqu’aux vacances de printemps. » Mais le message que le ministre veut surtout faire passer, c’est que « tout le monde ne s’arrête pas de travailler », il ne s’agit pas « de vacances étendues, au contraire ». Le ministère travaille à « organiser une continuité pédagogique qui implique toute la communauté éducative ». Le dispositif « Ma classe à la maison » va être activé à l’échelle de tout le territoire : « Chaque parent d’élève va recevoir une adresse internet qui lui permet de se connecter à la classe virtuelle », pour accéder à « un mode d’emploi ». 
Le ministre va avoir ce matin une « visioconférence » avec tous les recteurs d’académie. Puis, ceux-ci ventileront les instructions auprès des chefs d’établissements pour qu’elles soient diffusées aux enseignants dès aujourd’hui. « Chacun aura l’information nécessaire pour pouvoir travailler dès lundi selon ces nouvelles modalités ».  

Service de garde
Reste la question de la garde des enfants qui n’iront plus à l’école. Les employeurs ont été appelés à faciliter au maximum les solutions de télétravail pour les salariés qui le peuvent. Si les salariés doivent rester à la maison, a rappelé le chef de l’État, « nous les payerons ». C'est la conséquence d'un décret qui permet aux salariés obligés de garder leurs enfants dans le cadre de cette épidémie de toucher les indemnités journalières, sans jour de carence. Cette disposition s'applique également, en toute logique, aux contractuels dans la fonction publique.
Pour le personnel de santé, « indispensable à la gestion de la crise », un système particulier va être mis en place pour leur permettre de « faire garder leurs enfants et continuer d’aller au travail ». Il s’agira, a précisé Emmanuel Macron, « d’un service de garde région par région », dont les modalités seront « travaillées dans les prochains jours avec l’ensemble des élus ». 
Mais nul doute que cette mesure de fermeture des écoles va avoir un impact direct sur l’organisation des services, dans les collectivités territoriales, où les agents vont être obligés de s'absenter pour garder leurs enfants.

Quid des Atsem dans les écoles ?
Mais la mesure aura aussi des conséquences particulières pour les Atsem, les accueils périscolaires, les restaurants scolaires et leurs personnels.
Tous les maires se posent probablement la question ce matin : que va-t-il advenir des Atsem (assistants territoriaux spécialisés en écoles maternelles), seuls personnels des écoles primaires dont la gestion ne dépend pas du ministère de l’Éducation nationale mais des communes. Rappelons que dans la fonction publique, la notion de chômage technique n’existe pas. 
S’il s’agit de personnes qui ont, dans leur propre famille, des enfants à garder, la réponse est assez simple : les personnels peuvent être mis en autorisation d’absence, comme tous les autres agents (lire Maire info du 3 mars). Si ce n’est pas le cas, il faudra leur trouver d’autres tâches ou modifier certaines organisations du travail. En attendant que le gouvernement donne des éléments concrets, on peut déjà rappeler le droit.
Premier élément : les agents ne pourront effectuer leur travail si l’école reste fermée, mais ce n’est aucunement de leur fait. Il ne saurait donc être question de ne pas les payer pour « service non fait ». En revanche, les maires ont parfaitement le droit de réaffecter ces personnels à d’autres tâches. D’abord au sein des écoles elles-mêmes : certaines tâches de grand ménage peuvent par exemple être effectuées pendant cette période ; il est également possible que les Atsem puissent être employés à aider les enseignants qui vont préparer des cours à distance. Il a déjà été évoqué, par exemple, le fait que pour les familles qui n’ont pas d’accès à internet, les enseignants préparent des documents qu’il faudra photocopier, etc. Autre piste : les fameuses « gardes » pour les enfants du personnel soignant, qui seront peut-être organisées à l’échelle de certaines communes, pourront mobiliser des Atsem. 
Mais rien n’empêche les maires de mobiliser les agents sur d’autres tâches, surtout dans une période où l’absentéisme risque d’exploser, afin d’assurer la continuité du service public. Ni de jouer sur les emplois du temps : il est possible de demander à un agent de se mettre en congé maintenant, et de reporter d’autres congés prévus à des périodes de vacances scolaires. Dans de nombreuses communes par exemple, les maires embauchent des animateurs pour les accueils de loisir pendant les vacances scolaires, alors que les agents sont en congé. Il peut être envisageable, par exemple, de demander à des Atsem d’effectuer des tâches de garde pendant les prochaines vacances d’été – s'ils en ont naturellement les compétences, comme le prévoit le Code de l'action sociale et des familles.
De nombreux agents étant annualisés et ne travaillant pas à temps plein, il est là encore possible de jouer sur ce terrain, en ne faisant pas travailler des agents qui seraient à temps partiel pendant la période actuelle, et de les remobiliser plus massivement avant la reprise des cours lorsqu’il y aura des tâches de ménage accrues à effectuer.

F.L.

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Élections
Municipales 2020 : plus de 550 maires se représentent sans être têtes de liste

Le ministère de l’Intérieur a annoncé, la semaine dernière, que 67 % des maires en exercice se représentaient. Mais, comme Maire info le révèle, tous ne se représentent pas forcément dans le but de redevenir maires : plus de 550 d’entre eux ne se présentent pas en tête de liste. 

Une « embellie » logique
67 % des maires (soit environ 23 200) sont de nouveau candidats aux élections municipales qui auront lieu dimanche. Ce résultat, obtenu après publication en open data des listes de candidats, est une bonne nouvelle au regard des inquiétudes qui, depuis deux ans, se sont fait jour sur la motivation des maires à « reprendre du service ». Rappelons qu’en 2018 et 2019, une enquête menée par le Cevipof et l’AMF montrait qu’un nombre important de maires – mais décroissant au fur et à mesure que l’élection se rapprochait – avait envie de rendre leur écharpe. En novembre 2018, l’enquête révélait que « un maire sur deux ne souhaitait pas se représenter » (lire Maire info du 15 novembre 2018). La proportion atteignant même 55 % dans les plus petites communes. Motif : un fort « sentiment de perte d’autonomie » et le besoin, face à une fonction aussi chronophage qu’énergivore, de « privilégier leur vie personnelle et familiale ».
Un an plus tard, l’enquête révélait « une embellie » : 28 % des sortants seulement étaient toujours décidés, de façon « certaine », à ne pas se représenter (lire Maire info du 14 novembre 2019). À l’arrivée, le chiffre est un peu supérieur, puisque 33 % des maires sortants ne se représentent pas. 
Pour Martial Foucault, directeur du Cevipof, interrogé par Maire info, cette évolution est on ne peut plus normale : « En 2018, on était encore loin du scrutin et les décisions étaient plus émotionnelles. Nous savions déjà qu’un quart des maires n’avaient pris de décision ferme. C’est ce qui explique le résultat final : les deux tiers des maires qui étaient indécis ont finalement décidé d’y aller. »
Martial Foucault rappelle au passage que ces études ont été réalisées à partir de réponses de « plus de 9 000 maires ».

« Responsabilité républicaine »
L’étude des données fournies par le ministère de l’Intérieur révèle un autre fait intéressant. Le chiffre de 67 % concerne l’ensemble des maires en exercice présents sur une liste ; ou, plus précisément, l’ensemble des maires qui se présentent à titre personnel dans les communes de moins de 1000 habitants (scrutin nominal) et de ceux qui se présentent sur une liste dans les autres communes (scrutin de liste). Mais l’intérêt de l’énorme fichier de données du ministère (plus de 545 000 candidats dans les communes de plus de 1000 habitants) est qu’il donne, pour chaque candidat, la place qu’il occupe sur la liste. Il est donc possible de croiser ce fichier avec celui du répertoire national des élus permettant de connaître les maires en exercice. 
C’est ce qu’a fait Maire info, pour savoir combien de maires sortant se présentent non seulement sur une liste, mais en première position de cette liste, en partant de l’idée qu’un maire qui ne se présente pas en tête de liste n’a, a priori, pas l’intention de briguer à nouveau ce mandat, mais d’être simple conseiller municipal ou adjoint.
Résultat : ce sont 65 % des maires, et non plus 67 %,qui se présentent en tête de liste (soit un peu plus de 22 600). Le différentiel est d’environ 580, sur un total de 10 163 communes de plus de 1000 habitants. Autrement dit, 6 % des maires des communes de plus de 1000 habitants ne se présentent pas en tête de liste. Des éléments d’explication se font jour. Il y a bien sûr certains maires qui peuvent renoncer à la fonction parce qu’ils en briguent d’autres - souhaitant par exemple se consacrer uniquement à la présidence d’une intercommunalité ou, l’année prochaine, à un mandat départemental ou régional. « Mais ce peut être aussi l’occasion de passer le relais », propose Martial Foucault. Le chercheur fait l’hypothèse d’une « posture de responsabilité républicaine, se traduisant par le fait de préparer la succession en accompagnant le nouveau maire » afin de transmettre son expérience. Pour Martial Foucault, il s’agit au fond d’un élément « assez réconfortant » : « Il apparaît que les maires ne sont pas dans une logique binaire, ‘’je reste maire ou je m’en vais’’. » Et de conclure : « Ce pourrait être, peut-être, un bon antidote à la crise des vocations ? »

Franck Lemarc

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Coronavirus
Football, rugby, handball... Pour « éradiquer » le covid-19, les compétitions amateurs « suspendues »

[Article mis à jour lundi 16 mars après conférence de presse de la ministre]

La propagation du covid-19 met un coup d’arrêt aux compétitions sportives. Quelle que soit la discipline, on ne compte plus les décisions d’annulation ou de report, par les fédérations nationales et internationales, d’événements inscrits au calendrier dans quelques jours à peine ou ces prochains mois.
La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, s'est exprimée vendredi après-midi pour annoncer « la fermeture temporaire de l’ensemble des établissements relevant de (son) ministère, écoles, pôles et CREPS… à partir de lundi et pour une durée minimum de 15 jours. Naturellement, l’Insep fait partie de ces établissements.»
Le sport amateur n’est, lui non plus, pas épargné, alors que les enfants et les jeunes, effectifs colossaux s’il en est dans les associations sportives locales, sont priés - afin de circonscrire la « pandémie » - de ne plus se rendre dans leurs établissements scolaires dès le lundi 16 mars. Et ce pendant « au moins trois semaines » (lire article ci-dessus). La ministre a demandé que les activités sportives soient « limitées à 10 personnes maximum », invitant les clubs à « scinder leurs groupes » et ajoutant que « tous les stages sportifs à venir, y compris pendant les vacances de Pâcques, sont annulés ».

Football et rugby : « suspension » de l’ensemble des compétitions
Dès l’allocution d’Emmanuel Macron d’hier soir terminée (lire article ci-dessus), Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), n’a pas tardé à prendre les décisions qui s’imposent. Il a annoncé « la suspension de l’ensemble des activités et compétitions gérées par la Fédération, ses ligues et ses districts, sur l'ensemble du territoire. Ainsi, tous les championnats amateurs féminins et masculins, de toutes les catégories d’âge, les divers tournois et rassemblements, les entraînements et l’activité des écoles de football sont interrompus à compter de demain vendredi 13 mars, et jusqu'à nouvel ordre. Ils reprendront dès que les conditions sanitaires le permettront. » Reste à savoir si les matches prévus durant cette période seront joués ultérieurement ou si les classements, déterminants dans la montée et la descente des clubs la saison prochaine, seront gelés. La Fédération aux quelque 2 millions de licenciés, 15 000 clubs et 400 000 bénévoles, ses ligues et ses districts organisent, rappelons-le, 30 000 matches chaque week-end partout en France. 
« Pour lutter contre la propagation du virus qui frappe actuellement notre pays », la Fédération française de rugby (FFR) a pris une décision similaire. Dans un communiqué de la même veine, publié ce matin, son président Bernard Laporte « suspend l’ensemble de ses compétitions, rassemblements et entraînements, ainsi que ceux de ses ligues, départements et clubs, jusqu’à ce que les conditions sanitaires permettent leur reprise ». En conséquence, « tous les championnats, de toutes les catégories sans exception, sont suspendus, ainsi que toutes les activités des écoles de rugby. »
La consigne est désormais claire. Jusque-là, les clubs de rugby étaient livrés à eux-mêmes. Seules les précautions d’usage, parmi lesquelles l’interdiction de rassembler plus de 1 000 personnes dans un stade, leur avaient été rappelées par courrier du 9 mars. Et l’ancien secrétaire d’État chargé des Sports (2007-2009) de conclure : « Nous mettrons à profit le gel des activités et compétitions fédérales pour conforter notre plan de continuité de l’activité, en lien étroit avec l’ensemble de nos clubs. »

Basket : « report des compétitions de clubs »
Dans un bref communiqué, la Fédération française de handball (FFH) ainsi que les deux lignes professionnelles (LNH et LFH) ont décrété, « par mesure de précaution », la suspension de « toutes les compétitions nationales, régionales et départementales ». Et ce jusqu’au 5 avril. Le même choix a été fait du côté du bureau exécutif de la Fédération française de volley (FFV). Championnats, coupes, tournois… « Toutes les manifestations officielles de volley sous toutes ses pratiques (volley-ball, beach volley, volley assis, volley sourd) » sont concernées par cette mesure. « Les commissions de la Fédération travailleront dans les prochaines heures à une éventuelle adaptation des compétitions en fonction de l’évolution de la situation sanitaire sur le territoire national ». Quasiment sur la même ligne, la Fédération française de tennis (FFT) précise, en outre, que « les ligues, les comités et les clubs doivent être attentifs à la mise en œuvre immédiate des mesures locales qui peuvent être décidées par les autorités administratives compétentes. »
La Fédération française de basketball (FFBB) « a décidé de reporter les championnats et coupes concernant ses clubs, en cohérence avec le secteur professionnel ». Ce report prend effet dès ce vendredi 13 mars et s’étendra jusqu’au mardi 31 mars inclus. « Il concernera tous les championnats et coupes seniors et jeunes ». La Ligue féminine de basket voit ses trois prochaines journées reportées. « Le Top 8 Aréna Loire, qui devait qualifier les deux finalistes de la Coupe de France et devait se dérouler le week-end du 21 mars est également annulé ».

Le sport à l’arrêt en 2020 ?
En France et à l'international, le monde du sport - toutes disciplines confondues - est dans l'expectative. Paris-Nice, compétition cycliste dont l’épilogue était attendu dimanche dans les Alpes-Maritimes, à quelques kilomètres de la frontière italienne, se terminera finalement demain au sommet du col de La Colmiane, en raison de la progression de la pandémie de covid-19. Le grand départ du Giro 2020 (Tour d'Italie) à Budapest (Hongrie) est, quant à lui, menacé. Les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2 de football sont « suspendus jusqu’à nouvel ordre », a indiqué, ce matin, la Ligue de football professionnel (LFP). La finale de la Coupe de la Ligue (PSG-OL), initialement prévue le 4 avril, a, elle, déjà été reportée. Les matches amicaux France-Ukraine et France-Finlande des 27 et 31 mars au Stade de France (Seine-Saint-Denis), dont le huis clos avait dans un premier temps été annoncé cette semaine, sont annulés. 
Au niveau européen, l’UEFA est bien moins encline à stopper ses compétitions. Certains matches d’Europa League se déroulaient ainsi normalement et en public hier soir encore. Néanmoins, selon les informations de nos confrères de L’Équipe, elle devrait annoncer dans quatre jours, mardi 17 mars, la suspension des Coupes d’Europe - les huitièmes de finale de Ligue des champions des 17 et 18 mars ont déjà été reportés – ainsi que le report à 2021 de l’Euro 2020 (12 juin - 12 juillet). 
Le même sort sera-t-il réservé aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo, qui doivent se dérouler cet été (24 juillet - 9 août) ? Le président américain Donald Trump a, en tout cas, ouvert la brèche hier. Le comité d’organisation des Jeux de Tokyo réfutait l’idée d’un report le 27 février encore. Lors d’un point presse, organisé le 9 mars au ministère des Sports, Roxana Maracineanu n’envisageait, elle aussi, pas cette hypothèse. « Ce que je préconise, insistait-elle, est la continuité sportive, notamment pour les compétitions qualificatives aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo ».
Côté rugby, la dernière journée du Tournoi des VI Nations - notamment le match France-Irlande - a été reportée en novembre. L’avenir des compétitions de Top 14 et de Pro D2 est suspendu aux décisions qui découleront d’une réunion organisée cet après-midi avec l’ensemble des présidents de clubs. Pour l’heure, seule la rencontre opposant Montauban à Provence rugby (Pro D2) est inscrite, sous réserve, au calendrier du week-end, précisent nos confrères de Rugby 365.
Dans un communiqué publié quelques heures à peine avant l’ouverture de la saison de Formule 1 à Melbourne, la Fédération internationale de l’automobile (FIA) a finalement décidé d’annuler le Grand Prix d’Australie (13-15 mars) : un des membres de l’écurie McLaren-Renault a contracté le covid-19, quinze autres sont en quatorzaine. Plus que jamais, l'incertitude planait ce matin autour du maintien du Grand Prix de Bahreïn, censé se dérouler à huis clos du 20 au 22 mars. La décision a finalement été prise de le reporter, tout comme les épreuves du Vietnam (3-5 avril) et de Chine (17-19 avril). Il est certain, en revanche, que le E-Prix de Paris (Invalides) du 18 avril (Formule électrique) n'aura pas lieu. Quant au championnat de Moto GP, il débutera au mieux le 3 mai sur le circuit de Jerez, dans le sud de l’Espagne. Les épreuves de début de saison (Qatar, Thaïlande, Amériques et Argentine) ont été, au choix, annulées ou reportées.

Ludovic Galtier

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