Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 26 avril 2022
Élection présidentielle

Réélection d'Emmanuel Macron : les associations d'élus réclament « davantage de concertation » dans ce nouveau mandat

Les représentants des associations d'élus souhaitent que les élus locaux soient « mieux respectés par le pouvoir central » pour ce second mandat du chef de l'État. Certains syndicats d'agents territoriaux se disent déjà prêts à agir.

Par A.W.

« Un dialogue loyal et fécond », « des relations constructives », « davantage de concertation »  et des élus « mieux respectés par le pouvoir central » … Après un premier quinquennat marqué par des relations particulièrement tendues entre le chef de l’État (et ses différents gouvernements) et les collectivités, ces dernières se sont dit prêtes à « travailler ensemble »  à l’aube du second mandat d’Emmanuel Macron.

Si la plupart des élus lui ont adressé leurs « félicitations », toutes les associations d’élus ainsi que leurs représentants n’ont pourtant pas réagi à cette réélection.

Le bloc communal veut « un dialogue loyal »  et « constructif » 

Concernant le bloc communal, d’abord, l’AMF a proposé de mener avec le chef de l’État « un dialogue loyal et fécond ». 

Rappelant être engagés « en faveur de la promotion des libertés locales », son président, David Lisnard, et son premier vice-président délégué, André Laignel, ont confirmé, dans un communiqué commun, leurs « propositions de réformes »  et souligné que l’association « se tient à la disposition du nouvel exécutif pour travailler ensemble sur toutes les questions relevant de l’organisation des pouvoirs publics, les problématiques des collectivités territoriales et du bloc communal en particulier, ainsi que sur tous les enjeux relatifs aux services publics de proximité ». 

Maire info reviendra demain sur les attentes de l'AMF vis-à-vis d'Emmanuel Macron, exprimées notamment par son président, David Lisnard, dans une tribune publiée la semaine dernière. 

Les Intercommunalités de France ont, de leur côté, appelé à « des discussions »  et « des relations constructives entre État et collectivités »  pour la mandature à venir. Assurant que « les intercommunalités joueront un rôle déterminant dans la mise en œuvre des grandes priorités du quinquennat »  (réindustrialisation, transition écologique et énergétique, cohésion sociale et territoriale…), l’ex-AdCF a également indiqué que son manifeste fera l’objet de « nouvelles propositions dans les prochaines semaines ».

Dans un communiqué publié ce matin, l'APVF (petites villes), présidée par Christophe Bouillon, a également fait part de « son entière disponibilité pour établir avec le pouvoir exécutif des relations de confiance pour relever les grands défis qui attendent notre pays et qui ne pourront l’être sans l’implication étroite des collectivités territoriales et de leurs élus ».  L'association relève que le scrutin a révélé « une triple fracture »  (politique, sociologique et terrioriale) et constate qu'il « existe bel et bien une partie de la France qui a le sentiment d’avoir été abandonnée par les pouvoirs publics et qui l’a très vivement exprimé par son vote ». Elle appelle donc « d'urgence »  à « créer les conditions d’un véritable pacte de confiance entre l’Etat et l’ensemble des territoires et d’en d’énoncer rapidement les contours sous peine de créer de nouveaux espaces de colère et de désillusion ». 

Même tonalité pour la présidente de France urbaine, Johanna Rolland, qui a certes « salué »  à titre personnel la réélection d’Emmanuel Macron mais lui demande de « prendre la mesure des fractures qui traversent notre pays ».

« Entendre la voix »  des régions et des départements

Du côté des départements, le président de l’Assemblée des départements de France (ADF), François Sauvadet, a affirmé sur Twitter qu’il continuera « le combat contre la recentralisation »  et « pour un nouvel équilibre territorial ville-campagne », « pour la reconnaissance de la diversité territoriale pour agir mieux au service des Français »  ainsi que « pour que les territoires de la République et ses élus soient mieux respectés par le pouvoir central ». Il a également formé « le vœu »  que « le président Macron, tout au long de ce second mandat, entende la voix des territoires car là est sans doute la clé du rassemblement des Français ».

À l’échelon des régions, la présidente de Régions de France, Carole Delga, a estimé sur le même réseau social que « clarté et cohérence doivent prévaloir pour répondre au désarroi des Français et à la division du pays », pointant « les inégalités croissantes, la crainte du déclassement et l’inquiétude des Français pour l’avenir de leurs enfants ». À ses yeux, « l’école doit être la priorité numéro un de ce quinquennat, pour renouer avec la promesse républicaine ».

À noter que l’ancien président de l’association, Alain Rousset, a jugé que « les multiples fractures de notre société […] impose[nt] à Emmanuel Macron de repenser sa manière de diriger le pays ». « Au regard des défis qui nous attendent – notamment sociaux et celui de la transition écologique – , il est urgent de gouverner avec davantage de concertation, pour redonner confiance en nos institutions », selon lui

Les syndicats déjà sur le pont

Le président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), Philippe Laurent, a estimé pour sa part qu’il faut « créer les conditions de notre action collective, rassembler, rassurer, expliquer : c’est là les grands défis auxquels devra répondre le président réélu ». 

Pour ce qui est des syndicats représentant les agents territoriaux, la Fédération CGT des services publics a déposé, au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, un préavis de grève pour l’ensemble du mois de mai. Parmi ses revendications, on retrouve « le dégel du point d’indice et son augmentation immédiate de 10 % ». 

Dans un communiqué, sa secrétaire générale, Natacha Pommet, prévient qu’elle n’a « aucun doute »  sur « sa volonté de poursuivre la politique menée durant le premier quinquennat, et même sur l’accentuation annoncée dans le programme présidentiel ». Cependant, indique-t-elle, « puisque le président de la République affiche publiquement que l’avertissement des électeurs l’oblige, il est urgent de considérer avec sérieux les revendications des fonctionnaires, agents publics et salariés ».

Les syndicats de police municipale ont, quant à eux, fait part de leurs revendications sur la rémunération et l’évolution de carrière, relatées par La Gazette des communes.
 

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