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Édition du mardi 20 avril 2021
Coronavirus

Conséquences économiques de la crise sanitaire : les territoires touristiques et industriels sont les plus touchés

Les conséquences de la crise épidémique sur l'emploi sont très variables d'un territoire à l'autre, révèle France stratégie dans une note d'analyse publiée le 16 avril. Ce sont les zones les plus touristiques qui ont subi l'impact le plus violent.

Par F.L.

« L’ébranlement massif de l’économie française provoqué par la crise sanitaire en 2020 a touché l’ensemble du territoire national mais selon une force variable », écrit France stratégie. Si certains territoires ont été relativement épargnés, grâce à « une forte spécialisation économique dans l’agroalimentaire », les territoires dans lesquels se concentre « une forte activité touristique »  ou certaines activités industrielles ont été durement touchés. 

Crise « inédite » 

France stratégie, dans cette analyse, croise trois indicateurs : la perte de valeur ajoutée, le taux de recours à l’activité partielle et le taux d’évolution de l’emploi salarié privé. Au niveau national, ces indicateurs font apparaître une crise « inédite par son ampleur », avec une perte de valeur ajoutée qui atteint 8,2 % sur l’année. L’emploi salarié privé a reculé de 1,5 % – baisse amortie toutefois par le recours massif au chômage partiel. 
Les secteurs les plus touchés ont été la restauration (- 28,9 %), le transport (- 17,3 %) et la construction (- 14,5 %). L’industrie manufacturière a vu sa valeur ajoutée baisser de plus de 11 %. En termes de destructions d’emplois, les plus frappées ont été les agences d’intérim (15 % d’emplois détruits), suivies des activités liées à l’événementiel et l’hébergement/restauration. 

« Choc » 

Dans cette « année noire pour tous »  en termes de baisse de la valeur ajoutée, certains ont été plus frappés que d’autres. Si « la Bretagne, les DOM et les Hauts-de-France »  s’en sortent un peu mieux, la Corse, l’Île-de-France et PACA sont les régions les plus gravement touchées. « Les 30 zones les plus affectées se trouvent principalement en Île-de-France, autour de Saint-Nazaire et dans les Alpes ». 
Certains territoires vivant essentiellement du tourisme, c’est-à-dire notamment de l’hébergement et de la restauration, ont subi un véritable « choc », écrit France Stratégie : c’est le cas de la Tarentaise et du Mont-Blanc, du territoire autour de Porto-Vecchio en Corse, ou encore de la Côte-d’Azur. D’autres zones d’emploi ont été gravement fragilisées du fait de la prééminence d’industries ou de secteurs liés au transport : c’est le cas de la zone autour de l’aéroport de Roissy, en région parisienne, de Montbéliard, dans le Doubs, de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. 
« 36 zones voient l’emploi privé se contracter de plus de 2 points au-dessus de la moyenne nationale », précise France Stratégie, en grande partie à cause d’une diminution massive du recours à l’intérim. C’est le cas par exemple des agglomérations très industrielles de Châteauroux, Château-Thierry, Dunkerque, Belfort… Dans certains territoires, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi, à la fin de l’année 2020, est de plus de 2 % – c’est le cas notamment de presque toute l’Île-de-France, des zones industrielles de Saint-Nazaire, Montbéliard, Belfort, Mulhouse, de la vallée de l’Arve, ainsi que de certaines régions très touristiques du sud-ouest (autour de Sarlat-la-Canéda, Tarbes, Lourdes…). Même constat sur toute la Côte-d’Azur et dans les Alpes. 

« Cumul de fragilités » 

France stratégie pose la question des conséquences « à long terme »  de la crise et des territoires qui devraient bénéficier d’un accompagnement « plus appuyé ».  Parmi eux, l’organisme identifie ceux où l’emploi public, qui peut être vu comme un amortisseur de la crise, est faible, et où à l’inverse les indépendants, qui ne peuvent bénéficier du chômage partiel, sont « surreprésentés ». 
« Au total, un petit nombre de zones d’emploi concentre les difficultés, de nouvelles s’ajoutant aux fragilités structurelles du territoire. Que ce soit en termes de niveau de vie, de chômage, ou d’impact de la crise, le littoral méditerranéen en particulier se révèle fortement fragilisé, de nombreuses zones y cumulant les vulnérabilités. »  France stratégie conseille donc de prendre en compte les « spécificités de ces territoires »  dans l’accompagnement de la sortie de crise, afin « de prévenir un approfondissement des inégalités territoriales ». 

Télécharger la note d’analyse. 

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