Édition du vendredi 26 mars 2004
Pas de bouleversement attendu à la tête des conseils généraux, selon les pointages des politologues
Le second tour des élections cantonales dimanche ne devrait pas donner lieu à un bouleversement à la tête des conseils généraux, même si la gauche, dans la foulée de ses bons résultats aux régionales, peut espérer ravir quelques départements à la droite.
L'actuel rapport de forces - 59 départements à droite, 41 à gauche - ne devrait être modifié qu'à la marge, loin de l'avertissement qu'avaient constitué pour la droite les cantonales de 1998 quand la gauche avait emporté 431 cantons. 13 départements étaient passés dans son giron.
Pour cette édition, la gauche semblait menacée dans une petite dizaine de départements. Mais le premier tour a montré une légère poussée. Dimanche dernier, les candidats PS, PCF, PRG, DVG et Verts ont totalisé 45,43% des suffrages, contre 37,06% aux candidats UMP, UDF et DVD.
Les candidats de gauche encore en lice devraient donc disposer d'un large réservoir de voix pour le second tour. D'autant que là, comme aux régionales, la droite pourrait payer cher ses divisions (retour contesté d'Alain Carignon en Isère, rivalité UMP/UDF).
Ce potentiel pourrait permettre au PS de faire basculer dans son camp la Loire-Atlantique ou la Seine-Maritime. En Loire-Atlantique, la droite ne détient la majorité qu'avec deux sièges d'avance et quatre de ses 13 cantons renouvelables pourraient passer à gauche. C'est notamment le cas de trois cantons de Nantes, municipalité PS.
En Seine-Maritime, la majorité UMP est de même menacée par la poussée socialiste dans les cantons urbains. L'ancien maire PS de Rouen, Yvon Robert, est ainsi en ballottage favorable dans celui de Rouen-4 de même qu'une candidate PS à Rouen-5.
Si la participation n'enregistrait pas un recul sensible comme traditionnellement au second tour des cantonales, la gauche pourrait aussi emporter l'Ille-et-Vilaine, voire la Charente.
A l'inverse, elle devra conforter dimanche ses premiers résultats pour conserver l'Ardèche, l'Eure et la Meurthe-et-Moselle (un siège d'écart dans le conseil sortant), le Vaucluse (où elle est talonnée à Carpentras-nord par le FN), le Finistère ou l'Isère (deux sièges d'avance).
Le PCF est, de son côté, menacé de perdre son fief historique de Seine-Saint-Denis au profit du PS.
Sur les 518 cantons pourvus au premier tour, soit un quart des 2 034 cantons renouvelables, 20 ont basculé : 12 de droite à gauche et 8 de gauche à droite. L'écrasante majorité (90%) est restée fidèle à son conseiller général sortant - réélu parfois très confortablement, comme le député UMP de Lozère, Pierre Morel, à l'Huissier (90,21% dans son canton de Fournels).
Dans les Hauts-de-Seine, le passage de témoin entre Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy s'est soldé par l'élection du ministre de l'Intérieur avec près de 80% des suffrages.
Deux autres ministres, Dominique Perben (Justice) et Dominique Bussereau (Transports), ont été élus dès le premier tour, mais trois sont en ballottage : Alain Lambert (Budget) dans l'Orne, Patrick Devedjian (Libertés locales) dans les Hauts-de-Seine, et Henri Plagnol (Réforme de l'Etat) dans le Val-de-Marne.
De son côté, le président de Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT), Jean Saint-Josse, arrivé en deuxième position dans le canton de Nay-Est (Pyrénées-Atlantiques), a préféré se retirer.
Enfin, le second tour verra un duel inédit à Marignane (Bouches-du-Rhône) où l'extrême droite sera opposée à l'ex-extrême droite en les personnes du maire de la ville Daniel Simonpieri, ex-FN, ex-MNR, devenu DVD, et Léonard Faraci, FN.</scrip
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