Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 26 février 2004
Catastrophes

Canicule : les « intervenants périphériques (services départementaux d'incendie et de secours, urgences, services funéraires) ont été sans relais », estime la commission d'enquête de l'Assemblée nationale

Les membres de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la canicule ont adopté hier soir leur rapport qui pointe « un éventail de responsabilités » dans la crise de l'été dernier. Le document énonce 52 propositions. Le cabinet du ministre de la Santé, la Direction de la santé (DGS) et l'Institut de veille sanitaire (InVS) avaient « peut-être regardé » la canicule « sans comprendre exactement ce qui se passait ». « Je crois qu'il y a eu une gestion parcellaire de la part des pouvoirs publics », a commenté hier le rapporteur de la commission, le député François d'Aubert (UMP). Pour Claude Evin, le président (PS) de cette structure, « il y a eu une démission du politique » dans la gestion de la crise. L'enquête parlementaire décrit « une catastrophe imprévue et mal décelée », en raison des « défaillances du dispositif de veille sanitaire » : l'InVS « n'a pas du tout joué son rôle et n'a pas permis de prévenir la crise ». De plus, la DGS a été « inconsciente de la gravité de la situation ». Son directeur Lucien Abenhaïm avait démissionné le 18 août. Le texte constate par ailleurs que les « intervenants périphériques (services départementaux d'incendie et de secours, urgences, services funéraires) ont été sans relais ». « La communication a été tardive et inadaptée ». Les parlementaires relèvent « des administrations cloisonnées », « des acteurs de terrain s'attachant prioritairement à résoudre les problèmes à leur niveau ». Ils reviennent sur « les problèmes des hôpitaux » : les urgences qualifiées de « parent pauvre », les « dysfonctionnements » dans la gestion des fermetures de lits en été. Un « sous-effectif en personnel de soins », une « prise en charge gériatrique qui reste à améliorer » et l'aide aux personnes âgées, « en proie à des difficultés », sont aussi mis en exergue. La commission fait 52 propositions en matière de prévention, d'alerte, de réforme des administrations et des hôpitaux, de modernisation des systèmes de soins et du secteur médico-social, de prise en compte du vieillissement. Sont ainsi suggérées l'élaboration de « plans canicule sur le modèle des plans grands froids » et la mise en place, dans chaque établissement de retraite, d'une salle climatisée ou rafraîchie qui pourrait accueillir les personnes âgées du voisinage. Il est de même recommandé de placer les préfets et les directions des affaires sanitaires et sociales au coeur du système d'alerte, de moderniser les systèmes d'information des brigades de sapeurs-pompiers et des services d'urgences des hôpitaux, d'établir une cellule «signalement de crises» joignable en permanence par n'importe quel praticien.<

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