Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 10 janvier 2001
Environnement

Inondations : une mission interministérielle devrait, dans les trois mois, établir avec précision les facteurs qui ont pu aggraver les conséquences des dernières précipitations

Lionel Jospin a tenu hier en Bretagne une réunion de travail avec les élus du Finistère à la préfecture de Quimper. Il a confirmé le doublement "au minimum" de l'aide déjà débloquée en décembre - 10 millions de francs pour les collectivités locales et 15 millions pour les artisans et commerçants -, soit au total 50 millions de francs. Lionel Jospin a mis les inondations de ces dernières semaines sur le compte de conditions météorologiques et d'une "pluviosité" exceptionnelles. Mais il a insisté sur la nécessité de réfléchir à une meilleure prévention de ces phénomènes et de leurs conséquences. “ J'ai retenu le principe d'une mission interministérielle travaillant à partir des services de l'équipement, de l'aménagement du territoire, de l'environnement et de l'agriculture, pour étudier ce qui peut expliquer ces phénomènes et, surtout, comment y répondre ”, a-t-il déclaré. Pour le court terme, il a annoncé que la Commission nationale interministérielle sur les catastrophes naturelles se réunirait le 23 janvier pour déclarer l'état de catastrophe naturelle à Redon et dans les régions inondées voisines, ce qui permettra de lancer un processus d'indemnisation. Au-delà de la réparation, il nous faut amplifier les actions menées pour restaurer les conditions d'écoulement et de stockage des eaux. Les solutions naturelles peuvent, si nécessaire, être complétées par la construction de retenues adaptées aux conditions hydrologiques. De son côté, au même moment, Dominique Voynet répondait à l’Assemblée nationale à la question d’un député en indiquant que sur les 10 000 communes exposées au risque de catastrophe naturelle, 5 000 seront dotées en 2005 d'un plan de prévention des risques. La mission évoquée par Lionel Jospin devrait établir avec précision les facteurs qui ont pu aggraver les conséquences des dernières précipitations. “ On peut déjà évoquer l'évolution des pratiques agricoles, l'arasement des haies, le bitumage des chemins, la suppression des fossés, des prairies et des zones humides, la nudité des sols en hiver. Deuxième type de cause : l'imperméabilisation des sols sans maîtrise des eaux de pluie, l'urbanisation en zones inondables, l'entretien insuffisant des rivières, "l'artificialisation" des berges ”. Elle a ajouté que la mission rendra ses conclusions dans les trois mois. “ Nous verrons alors quelles sont les mesures nécessaires pour restaurer des conditions plus normales d'écoulement des eaux. Nous n'hésiterons pas à préconiser des barrages ou des retenues là où ce sera utile, mais il faut savoir que, compte tenu du débit de certaines rivières en période de crue, ces barrages ou retenues ne donnent qu'une sécurité de quelques heures ou d'un jour, ce qui permet de mettre à l'abri la population mais pas d'éviter une inondation ”.

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