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Édition du vendredi 18 février 2022
Énergie

Certificats d'économies d'énergie : l'éclairage public et la sobriété numérique désormais concernés

L'éclairage public, la sobriété numérique ou encore les TPE-PME seront désormais concernés par le dispositif des CEE, qui impose aux énergéticiens de financer des opérations d'économies d'énergies. Deux autres programmes visant le secteur des transports vont bientôt être présentés.

Par A.W.

Le ministère de la Transition écologique a dévoilé, hier, les cinq nouveaux programmes de certificats d’économies d’énergie (CEE) retenus par le ministère de la Transition énergétique à la suite de son nouvel appel lancé en novembre 2021.

Des projets qui représentent un investissement de « près de 100 millions d'euros »  et qui ont été sélectionnés « en fonction de leur degré de maturité, de leur périmètre ainsi que de leur efficience », indique le ministère dans un communiqué publié hier.

Éclairage public : rénover au moins un quart du parc

Parmi les programmes d’économies d’énergie lauréats, le programme « Lum’ACTE », porté par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), doit inciter les collectivités locales à faire des économies d’électricité en les aidant dans la rénovation de l’éclairage public, dont le parc représente « plus de 40 % »  de leur consommation d’électricité, « notamment sur la pointe de demande en électricité lors de l’allumage en début de soirée ».

Ce programme sera doté de 10 millions d’euros et permettra de « soutenir les collectivités territoriales pour diagnostiquer, d’ici deux ans, 3 à 4 millions de points d’éclairage (sur les près de 10 millions de points lumineux que compte le parc français) répartis dans une zone géographique couvrant la moitié de la population française, et en rénover au moins 70 % » 

Sobriété numérique : 1 000 collectivités sensibilisées

Le programme Sonum (pour Sobriété numérique) sera, lui, porté par l’Ademe et doit permettre, pour 15 millions d'euros, de réduire les consommations d’énergie liées à l’usage du numérique, grâce à des actions de formation en universités (300 enseignants du supérieur), entreprises (2 000 ambassadeurs en entreprises) et collectivités (650 ambassadeurs en collectivités).

« L’objectif est que ceux-ci sensibilisent 400 000 élèves du supérieur, 10 000 personnes en entreprises et 1 000 collectivités », explique le ministère – alors que le numérique représente 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre. La création d’un label, d’une base de données publiques, de référentiels et d’outils de mesure ainsi que d’un code de conduite « sobriété numérique »  sont également annoncés.

La Poste sera, quant à elle, chargée du programme « Baisse les Watts »  (26 millions d'euros) dont le but est de sensibiliser 700 000 PME et TPE à réduire leur consommation d'électricité.

Les 50 millions d’euros restants doivent être dirigés vers le secteur des transports, avec deux autres programmes dont le contenu n’est pas encore connu, mais doit être présenté « dans les prochains jours »  par le ministre délégué en charge des Transports.

Chauffage : un million de travaux en trois ans

Pour rappel, le dispositif des certificats d’économies d’énergie déclenche « près de 2 millions d’opérations d’économies d’énergie par an »  et contraint depuis 2006 les vendeurs d'énergie - tels que EDF, Engie, Total… - à soutenir financièrement certaines actions comme la rénovation thermique ou le changement de chaudières. L’objectif est ainsi de faire baisser la consommation d’énergie et réduire l’utilisation des énergies fossiles. Les particuliers, tout comme les entreprises et les communes peuvent en bénéficier.

Alors que les CEE sont entrés en début d'année dans leur cinquième période (2022-2025), avec des objectifs d'économies d'énergie accrus de 17 % par rapport à la précédente (2 500 térawatt/heures (TWh), dont 730 au bénéfice de ménages en situation de précarité énergétique), le ministère a fait un point d’étape du dispositif.

Depuis, le « coup de pouce chauffage »  a notamment permis d’engager un million de travaux de remplacement de chauffage en trois ans et d’économiser chaque année 600 millions d’euros sur leurs factures énergétiques, tout en évitant l’émission de près de 3 millions de tonnes de CO2.

Dans son bilan, le ministère met en avant un « accroissement des contrôles », alors que les associations de consommateurs ont de leur côté critiqué les CEE, jugés complexes et donnant lieu à des fraudes.

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