Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 3 juillet 2017
Transports

Transports : « Il n'y aura plus de nouveaux grands chantiers », annonce Emmanuel Macron

En inaugurant, samedi, la ligne à grande vitesse qui met Rennes à 1h24 de Paris, le président de la République a fait un certain nombre d’annonces pas forcément attendues. Notamment, la fin des « grands chantiers »  jusqu’à une date indéterminée.
Certes, Emmanuel Macron a dit toute la « fierté »  que les élus pouvaient légitimement retirer de l’inauguration de cette ligne, fruit « de leur mobilisation et de leur combat ». Mais le président a clairement indiqué que les nouvelles lignes de TGV ne seraient pas la priorité de son quinquennat, son « combat »  étant celui « des transports du quotidien ». « Le rêve des cinq prochaines années, a-t-il dit aux élus présents à Rennes, ne doit pas être un chantier comme celui-là. Notre défi n’est pas de promettre un TGV ou un aéroport de proximité à tous les chefs-lieux de département. » 
Le président a détaillé son programme en la matière : les infrastructures (« routes, voies ferrées, canaux, ports » ) ont été « négligées »  et le financement de leur entretien sera la première priorité. Il est également indispensable de « repenser et articuler les mobilités », a affirmé Emmanuel Macron, visiblement convaincu que l’intermodalité doit être au centre de la politique de transports. « Articuler les mobilités entre TGV, TER, transports urbains, vélo et voiture », voilà la « promesse »  que le président veut tenir, dans un secteur où « nous avons connu beaucoup trop de mensonges ».
Pour y parvenir, le président a proposé une méthode de travail qui s’appuie « sur les élus », « qui savent, qui connaissent les besoins et les attentes de leur concitoyens ». Cela commencera par la Conférence des territoires, le 17 juillet, lors de laquelle « tous les chantiers »  seront abordés, dont celui des transports. En septembre suivront « des Assises de la mobilité », avec pour but, pour le gouvernement, d’aboutir à une « loi d’orientation des mobilités »  dont le président souhaite qu’elle soit présentée avant la mi-2018. Puis sera mis en place un « conseil d’orientation des infrastructures de transport », associant les élus, les entreprises du BTP et les transporteurs, pour « suivre la mise en œuvre de la programmation »  prévue par cette loi.
Le président s’est engagé à ce que les Contrats de plan État-régions (CPER) ne soient « pas remis en cause ». Mais il faut pour lui « faire une pause »  dans les grands chantiers, une pause « qui nous permettra de réfléchir aux infrastructures que nous voulons pour penser une autre manière de se déplacer ».
Parallèlement à ce déplacement du président, c’est le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui s’est chargé d’inaugurer la nouvelle ligne Paris-Bordeaux. Il a été confronté aux élus qui réclament, depuis des années, une ligne TGV desservant les régions délaissées du centre et du sud-ouest du pays. Nicolas Hulot a tenu le même discours que le président… à savoir qu’il n’a guère laissé d’espoir aux élus. « A-t-on besoin d'aller toujours plus vite, plus loin ? », s’est interrogé le ministre, qui a ironisé en donnant à certains élus le rapport de la Cour des comptes paru jeudi, leur disant « qu’il n’était peut-être pas encore disponible dans la région ». Une plaisanterie qui n’a pas fait rire tous les élus présents, dont certains se battent depuis des années pour voir leur territoire sortir de l’enclavement.
F.L.

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