Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 4 octobre 2006
Logement

Immobilier: au nord et à l'ouest, l'activité et la progression des prix sont forts, tandis que le sud-est et le sud-ouest connaissent un très important ralentissement

Le marché de l'immobilier confirme son ralentissement en France, mais les acquéreurs ne pourront se réjouir que d'un coup de frein sur la hausse des prix, alors que l'offre de logements se réduit, rapporte l’AFP. Les prix de l'immobilier ont augmenté de 87% depuis l'an 2000, selon l'Insee, mais alors qu'ils progressaient en moyenne de 15% par an, leur progression n'atteignait que 12,6% à fin juin 2006. C'est «une accalmie que nous appelions de nos voeux», assure Me Gérard Canales, président de la Chambre des notaires de Paris, qui prévoit «une hausse à un chiffre pour Paris et la petite couronne en 2006». Pour tous les acteurs de l'immobilier, notaires, agences, organismes de crédit, cette évolution ne traduit, pour le moment, aucune baisse, et ne laisse présager aucun éclatement de la bulle immobilière - si une telle bulle est avérée -, comme ce fut le cas par exemple dans les années 1990. Parmi les raisons de cette modération revendiquée par les professionnels: le déséquilibre entre l'offre et la demande de logements, surtout dans les zones à forte attractivité faute de foncier disponible; l'allongement des crédits qui a permis d'amortir les hausses de taux qui restent cependant bas; la meilleure situation de l'emploi et un début de croissance retrouvée. Cette situation nouvelle a rendu «les acquéreurs plus attentifs sur les prix et moins pressés dans un marché qui reste orienté à la hausse», a affirmé René Pallincourt, président de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM) en présentant les chiffres de l'Observatoire des marchés de l'ancien. Relevant une «activité soutenue», il annonce pour les 11.000 agences de la Fnaim une hausse de 2,6% des transactions au 3e trimestre sur le trimestre précédent, soit une hausse de 3% sur un an. Pour les prix dans l'ancien, avec une hausse de 7,6% sur les 12 derniers mois selon la FNAIM, «le ralentissement de la hausse est ancré dans le marché, mais il n'y a pas de baisse généralisée», assure son président. La France, dont la situation est très disparate selon les régions, est une fois de plus coupée en deux. Au nord et à l'ouest l'activité et la progression des prix sont forts, tandis que le sud-est et le sud-ouest connaissent un très important ralentissement. «Le Sud se démarque du Nord», explique Michel Mouillart, professeur d'économie spécialiste du logement à Paris X-Nanterre: «Là où les prix étaient les plus élevés, le ralentissement est le plus marqué, là où les prix sont en-deçà du reste du territoire, le rythme de hausse continue.» A Cannes, le m2 des appartements a pris 6,8%, à Montpellier 8,3% et à Biarritz 5%, tandis que les hausses atteignent 14,8% à Lille, 21,6% à La Rochelle et 18,9% à Nancy. En Ile-de-France, la hausse est surtout marquée dans la grande couronne, +23,2% à Chelles, +23,9% à Juvisy et +30,5% à Sevran, selon la FNAIM. Enfin, les conditions d'octroi de crédits immobiliers restent très favorables, les banques rivalisant de propositions pour conquérir des clients. «L'évolution de la durée des prêts est spectaculaire», a expliqué Christophe Cremer, directeur de la société de courtage Meilleurstaux.com. Les prêts à 25 ans, durée qui connaît le plus grand succès, représentaient 2,2% des dossiers acceptés en 2002. Ils sont passés à 29,8% en 2006. Et les nouvelles modalités du prêt à taux zéro (PTZ) ont aidé de très nombreux primo-accédants à devenir propriétaires, rêve de beaucoup de Français. <scrip

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