Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 23 novembre 2017
Société

Deux parlementaires proposent que chaque commune baptise une rue du nom d'une femme

Deux parlementaires centristes, la députée Sophie Auconie et la sénatrice Annick Billon, ont proposé hier « que chaque commune de France s’engage en faveur de l’égalité sur l’espace public en baptisant du nom d’une femme, une rue ».
« Nos villes sont genrées. Elles sont aux hommes. Tout en témoigne (...) A chaque coin de rue nous cherchons la place de la femme. Le constat est sans appel : 6%, c’est la proportion que l’Histoire a laissée aux femmes illustres pour la dénomination de nos rues », observent ces deux parlementaires dans un communiqué.
Non seulement « la place des femmes dans l’espace public n’est pas accessoire »  mais « nos pères fondateurs n’étaient pas que des hommes », ajoute la députée d’Indre-et-Loire faisant valoir que « Olympe de Gouges rêvait que dans les siècles futurs nous placions le nom des femmes au rang de ceux des plus grands hommes ».
Sophie Auconie entend porter cette initiative sur les noms de rues, baptisée « la ville aux dames », auprès de Brigitte Macron à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, ainsi qu’auprès de la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa.
« Les parlementaires se mobilisent », a tweeté Annick Billon, élue de Vendée et présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat, joignant une image barrée du message : « Seulement 6 % des rues en France portent le nom d’une femme ».
L’initiative n’est pas tout à fait nouvelle : il y a deux ans, le HCEfh (Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes) saluait l’initiative de la commune de Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne), dont les élus avaient pris une décision allant même beaucoup plus loin : donner à toutes les rues d’un nouveau quartier le nom d’une femme. Vu le déficit « d’odonymes »  (noms de voies) féminins, il faudra plus que le nom d’une seule rue « féminisé »  par commune pour atteindre ne serait-ce qu’un semblant de rééquilibrage.
Rappelons que dans son Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe, paru en 2015, le HCEfh conseillait également aux élus de veiller à ne pas retomber dans des stéréotypes lorsqu’il donne des noms de personnes à des lieux, par exemple en donnant systématiquement un nom de femme aux crèches et un nom d’homme aux stades de football.
FL (avec AFP)

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