Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 30 avril 2009
Aménagement du territoire

Grand Paris: le président de la République veut un nouveau réseau de transports en commun dans dix ans

Des transports en commun nouveaux ou améliorés, 70.000 logements créés par an, des grands pôles d'excellence en Ile-de-France... Le président de la République a dévoilé mercredi son projet de Grand Paris pour faire de la capitale une «ville-monde» de «l'après-Kyoto». Principal axe du Grand Paris voulu par le chef de l’Etat, la rénovation et le prolongement du réseau de transports en Ile-de-France, pour un coût qui avoisinera les «35 milliards d'euros». «C'est sur le transport que va se jouer la partie la plus décisive», a noté le président de la République, souhaitant que ce projet soit mené à bien d'ici «dix ans». Nombre de ces projets feraient l'objet d'un partenariat public-privé. Une loi fixant les modalités de la maîtrise d'ouvrage et les moyens de financement sera votée à l'automne. Un nouvel établissement public de gestion devrait être créé. Sur ces 35 milliards, 21 milliards devraient être consacrés au projet défendu par le secrétaire d'Etat au Développement de la région capitale, Christian Blanc, qui prévoit un réseau automatique rapide qui reliera sur 130km différents pôles extra-muros, selon l'Elysée. Cette sorte de métro ou de tramway sans chauffeur circulera à au moins 80km/h, 24 heures sur 24. Ce «projet ambitieux» est actuellement «soumis à la concertation», a rappelé Nicolas Sarkozy, souhaitant que «là où c'est possible», ce système soit aérien - et non enfoui. Le chef de l'Etat a indiqué que les travaux devaient démarrer «avant 2012». «Si l'on veut que les travaux démarrent avant 2012, il faut qu'avant la fin de l'année une loi fixe les modalités de la maîtrise d'ouvrage, les outils juridiques et les moyens de financement», a-t-il déclaré, précisant qu'un projet de loi serait déposé en octobre. De même, les discussions sur le schéma de transport doivent s'engager dès maintenant entre l'Etat, la Ville de Paris, la région Ile-de-France, les conseils généraux et les communes pour qu'un accord soit trouvé «avant l'été». Enfin, le président de la République a souhaité une réflexion sur «une tarification unique pour que le coût du transport soit le même pour tous les citoyens du Grand Paris, où qu'ils habitent», et a jugé nécessaire que les différents moyens de transport fonctionnent 24 heures sur 24. «Pour gagner en temps et en commodité, il faut que les transports en commun fonctionnent la nuit et il faut libérer les Franciliens des horaires fixes du RER et des trains de banlieue, comme dans le métro», a-t-il estimé. Deuxième volet du projet de Grand Paris, le logement. «Il faut construire davantage», a jugé le président, annonçant la construction de «70.000 logements par an», soit «plus du double du rythme actuel». Estimant que 1,5 million de logements nouveaux sont nécessaires pour répondre aux besoins à horizon de 2030, il a affirmé que «l'obstacle n'est pas dans la rareté du foncier», mais dans «la réglementation». Aussi, pour tirer profit des 200 km2 de superficies disponibles selon lui recensées, il faut donc «libérer l'offre». Il souhaite «déréglementer» le droit de l'urbanisme. On pourra ainsi «élever les coefficients d'occupation des sols (...), permettre à chaque propriétaire d'une maison individuelle de s'agrandir (...), rendre constructible les zones inondables mais par des bâtiments adaptés», a-t-il plaidé. Pour «sortir du respect passif d'une réglementation de plus en plus pesante», le chef de l’Etat a donc indiqué avoir «demandé que soit conduite une réflexion approfondie sur ce changement de philosophie de notre droit de l'urbanisme». «Nous en débattrons devant le Parlement», a-t-il ajouté. Outre le transport et le logement, le président a souhaité la création de «pôles d'excellence à vocation mondiale» en Ile-de-France, notamment à la Défense pour le secteur financier, ou à Saclay (Essonne) pour les sciences. De même, l'idée de planter une nouvelle forêt d'un million d'arbres sur les 2.500 hectares de la zone du bruit à Roissy «mérite que l'on s'y arrête», a-t-il dit. Pour lire ou visionner le discours du président de la République, voir lien ci-dessous.

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