Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 12 février 2003
Aménagement du territoire

Banque de France : aucune décision n'est prise et aucun licenciement ne sera prononcé, précise Jean-Paul Delevoye

Le gouvernement a tenté mardi de calmer le jeu dans le «dossier Banque de France» (BDF), après la violente levée de boucliers, lundi, des élus et des syndicats qui s'opposent à la sévère restructuration des succursales de la Banque centrale préconisée dans deux rapports internes. Ces études, rédigées par le secrétaire général de la BDF Yves Barroux, proposent la fermeture de 105 à 189 succursales sur les 211 existantes ainsi que l'abandon de la clientèle particulière, avec, selon les syndicats, le risque de voir disparaître entre 2 600 et 3 200 emplois. "Je n'apprécie absolument pas la méthode et l'absence de dialogue, je ne comprends pas cette façon un peu brutale d'afficher un redéploiement", a sévèrement jugé mardi matin le ministre de l'Aménagement du territoire Jean-Paul Delevoye. Dans l'après-midi, soulignant à nouveau la "brutalité de l'annonce", M. Delevoye a affirmé qu'"aucune décision n'est prise" et qu'"aucun licenciement ne sera prononcé". "Je veillerai personnellement à ce que le redéploiement nécessaire de la Banque de France se fasse dans une logique d'égal accès au service public", a encore assuré le ministre à l'Assemblée nationale. Francis Mer, ministre de l'Economie, a évoqué, de son côté, un "aménagement progressif du réseau en toute transparence et en toute concertation avec les élus" et une "relation directe et étroite" avec eux. L'Association des maires de France s'est en effet, selon l'AFP, dite "préoccupée par la réorganisation annoncée" et devrait se pencher sur le dossier demain lors de la réunion de son bureau. Les associations spécifiques de maires - de petites et moyennes villes - se sont "insurgées", ont dénoncé un "nouveau démantèlement du service public" - et les maires de grandes villes, un peu moins concernées par le plan, ont exprimé leur "solidarité" avec leurs collègues de plus petites communes. L'hémicycle de l'Assemblée nationale s'est fait écho de l'émoi suscité par ce dossier dans les régions françaises avec trois questions sur la restructuration de la banque posées aux ministres Francis Mer et Jean-Paul Delevoye par des députés UMP, UDF et PCF. Du côté des syndicats, la préparation de la journée de grève nationale de jeudi bat son plein à l'appel de l'intersyndicale et un "argumentaire" est en préparation pour répondre aux propositions d'Yves Barroux. Alors que des assemblées générales se sont tenues lundi dans des succursales de province, les salariés parisiens des services centraux de la Banque de France ont été plus d'un millier à se réunir mardi matin au siège social. "Les effectifs parisiens vont forcément être touchés par la baisse d'activité même si, pour l'instant, ils sont indirectement concernés. Ce n'est qu'une histoire de temps", a souligné Denis Maréchal (Syndicat national des banques autonomes, premier syndicat à la BDF) à l'issue de l'assemblée générale. Selon l'intersyndicale, 3 200 emplois équivalents temps plein (soit plus de 3 500 personnes physiques) seraient menacés dans le cas d'une fermeture de plus des trois quarts des succursales. Si la majorité des 16 000 personnels de la Banque de France bénéficient d'un statut spécial incluant une garantie de l'emploi, 1 446 personnes (agents de surveillance et d'entretien) sont non statutaires et seraient directement menacées de licenciement, estiment les syndicats. c=h

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