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Édition du vendredi 3 mai 2024
Société

Employés, commerçants, agriculteurs : comment les métiers ont-ils évolué en 40 ans ?

Si les agriculteurs et les ouvriers sont de moins en moins nombreux en France depuis 1982, les employés, cadres, et professions intermédiaires sont à l'inverse des activités plus courantes 40 ans après. C'est ce que pointe une étude de l'Insee publiée lundi qui dresse le « portrait des professions » en 2022.

Par Lucile Bonnin

Le monde du travail a drastiquement changé entre les années 1980 et les années 2020. Le marché du travail a sensiblement évolué. Il a par exemple fait une plus grande place aux femmes et aux emplois dits « très qualifiés »  comprenant les artisans, commerçants et chefs d’entreprises, les cadres et professions intellectuelles supérieures, et les professions intermédiaires.

Ainsi, le « portrait des professions en France en 2022 »  publié récemment par l’Insee montre cette évolution des travailleurs depuis 40 ans (de 1982 à 2022). 

Trois fois moins d’agriculteurs, trois fois plus de cadres

Alors que les agriculteurs représentaient 7,5 % des personnes en emploi en 1982, ils en représentent désormais moins de 2 % en 2022 selon les chiffres de l’Insee. De même, « en 40 ans, la part des ouvriers a baissé de façon continue, passant de 29,9 % en 1982 à 18,9 % en 2022, majoritairement du fait d’une baisse marquée de la part des ouvriers peu qualifiés parmi les personnes en emploi ». 

Parallèlement, « du fait de l’élévation du niveau des qualifications et de la tertiarisation de l’économie », les cadres sont quasiment trois fois plus nombreux en 2022 qu’en 1982, avec une part passant de 8,0 % en 1982 à 21,7 % en 2022.

Du côté des professions intermédiaires (« infirmières, assistantes sociales, professeures des écoles, commerciaux, comptables, contremaîtres, etc. » ), la part de ces travailleurs augmenté « sans discontinuer depuis 1982 (+ 6 points) ». 

On observe cependant une légère baisse de la part des artisans la part des artisans, commerçants et chefs d’entreprise en 40 ans. Cette dernière a d’abord « légèrement baissé de 1982 au début des années 2000 (1 point), pour se stabiliser autour de 6 % jusque dans les années 2010, puis se redresser légèrement pour atteindre 6,8 % en 2022 » . Les auteurs précisent que « ces évolutions sont liées aux créations d’emploi dans les microentreprises depuis 2008 ».

Enfin, en 2022 26 % des français actifs sont des employés – un chiffre relativement stable depuis 1982. « Les employés restent la catégorie socioprofessionnelle majoritaire » , peut-on lire dans l’étude. 

Féminisation hétérogène 

L’évolution des professions en 40 ans est aussi marquée par la féminisation du marché du travail mais de façon hétérogène. En effet, « les professions relevant du groupe socioprofessionnel des employés sont très féminisées : les trois quarts des emplois y sont occupés par des femmes. La part des femmes est notamment plus élevée parmi les employés administratifs d’entreprise, de la fonction publique et des services aux particuliers, où plus de 8 personnes en emploi sur 10 sont des femmes ». 

Les femmes, en 40 ans, sont aussi devenues majoritaires parmi les professions intermédiaires, « et plus particulièrement parmi celles de la santé et du travail social où elles représentent près de 8 personnes en emploi sur 10 ».

À l’inverse, « les ouvriers qualifiés sont très majoritairement des hommes (86 %). Dans une moindre mesure, les agriculteurs, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise ainsi que les ouvriers peu qualifiés sont aussi des professions très majoritairement masculines (avec entre 65 et 72 % d’hommes). Les hommes sont également légèrement surreprésentés parmi les cadres (57 %), alors qu’ils étaient très largement majoritaires en 1982 (78 %) ».

L’étude pointe finalement une grande disparité concernant le temps partiel entre les femmes et les hommes. En 2022, 17 % des personnes en emploi travaillent à temps partiel dont 27 % de femmes et 8 % d’hommes. « Le temps partiel est très répandu parmi les employés peu qualifiés (41 %), catégorie très féminisée. Une partie d’entre eux souhaiteraient travailler davantage : ce temps partiel s’accompagne donc d’un sous-emploi (1) plus élevé que la moyenne (13 % contre 5 %) ».

(1)   Selon l’Insee, « le sous-emploi recouvre les personnes ayant un emploi à temps partiel qui souhaitent travailler plus d’heures et qui sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un emploi. Sont aussi incluses les personnes ayant involontairement travaillé moins que d’habitude, pour cause de chômage partiel par exemple. » 

Consulter l'étude de l'Insee. 
 

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