Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 4 mai 2017
Risques

La campagne de distribution d'iode autour des centrales nucléaires touche à sa fin

L’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) a communiqué hier un bilan de sa campagne de sensibilisation et de protection des riverains des 19 centrales nucléaires. Elle se félicite d’une « progression notable de la mobilisation citoyenne ».
La campagne tourne essentiellement autour de la demande faite à chaque citoyen, dans un périmètre de 10 km autour des centrales, de se munir de comprimés d’iode de potassium, à ingérer d’urgence en cas d’accident nucléaire. Par rapport à la précédente campagne, menée en 2009 – les comprimés ayant une durée de vie de sept ans – le nombre de retraits de ces médicaments en pharmacie a crû de « 12 % »  pour les particuliers, avec 190 507 retraits, soit 51 % de la population concernée. L’ASN enverra aux particuliers qui n’ont pas retiré le médicament une boîte « par voie postale ».
Concernant les entreprises et les ERP (établissements recevant du public), le taux est moins bon : 38 % d’entre eux ont procédé à un retrait en pharmacie. Les taux, donnés centrale par centrale, sont assez variables : ils vont de 71 % de retrait autour de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) à 29 % à Penly (Manche). Pour ce qui est des écoles en revanche, tous les voyants sont au vert : seules 4 % des écoles n’ont pas retiré leurs comprimés.
L’ASN annonce qu’elle va procéder ce mois-ci à une campagne de relance des maires (500 communes environ sont concernées), « afin qu’ils rappellent leurs responsabilités aux ERP de leur commune ».
Au-delà de la seule question de l’iode, l’ASN estime également que ses actions de sensibilisation ont porté et que se développe, dans les populations concernées, « une culture de la radioprotection ». « 77 % des riverains des centrales connaissent au moins la moitié des réflexes en cas d’accident nucléaire », souligne l’Agence. Un résultat qui peut aussi, cela dit, être considéré comme très insuffisant : vu la gravité des enjeux, la moindre des choses ne serait-elle pas que 100 % des riverains connaissent la totalité des réflexes à adopter ?
L’ASN cherche en tout cas à mobiliser tout le réseau d’acteurs impliqués (« préfectures, maires, commissions locales d’information, professionnels de santé » ). Elle a monté cette campagne avec un « comité de pilotage pluraliste »  composé de représentants des ministères concernés, des différentes agences impliquées, d’EDF, des professionnels de santé et de l’Arcicen (Association des représentants des communes d’implantation de centrales et établissements nucléaires).
Rappelons qu’aujourd’hui, la zone de distribution des comprimés d’iode touche les zones concernées par un PPI (plan particulier d’intervention) nucléaire, c’est-à-dire toutes les communes situées dans un périmètre de 10 km autour des centrales. Selon les chiffres de l’ASN, cela représente à l’échelle du pays 375 000 foyers, 62 000 entreprises et ERP et 837 établissements scolaires. Cette situation pourrait toutefois évoluer : selon la volonté de Ségolène Royal, une fois cette campagne terminée, le périmètre des PPI nucléaires pourrait passer de 10 à 20 km (lire Maire info du 12 octobre 2016). Si ce projet va à son terme, ce sont plusieurs centaines de communes supplémentaires, dans le pays, qui devront comme la réglementation y oblige élaborer un plan communal de sauvegarde (PCS).
F.L.

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