Maire-info
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Édition du vendredi 2 décembre 2016
Terrorisme

Un nouveau plan Vigipirate pour mieux s'adapter à la menace terroriste

Un nouveau plan Vigipirate, modifié à la suite des attentats qui ont frappé la France depuis janvier 2015, est entré en vigueur hier, doté notamment d'un troisième niveau visant à mieux l'adapter à la réalité de la menace terroriste.
Commandé par l'exécutif l'an dernier, ce plan placé entre les mains du Premier ministre se veut plus précis face aux nouvelles formes de menace et plus tourné vers la sensibilisation de la population aux bonnes pratiques.
Conçu en 1978, activé pour la première fois lors de la guerre du Golfe, ce dispositif global de vigilance et de protection est réellement connu du grand public depuis la vague d'attentats de 1995.
En 2013, le plan Vigipirate avait perdu ses cinq couleurs (blanc, jaune, orange, rouge, écarlate) pour revenir à deux niveaux : « vigilance »  (pouvant être renforcée) et « alerte attentats ». Mais ce niveau s'était révélé inadapté : l'Ile-de-France et les Alpes Maritimes sont ainsi restées en « alerte attentats »  alors que certaines mesures exceptionnelles ne s'appliquaient plus. Et le reste du territoire était resté en vigilance renforcée. « Or en réalité on traite désormais le territoire de manière globale », souligne à l'AFP Louis Gautier, le patron du SGDSN (Secrétariat général à la Défense nationale).
La nouvelle version comprend désormais trois niveaux. Le premier niveau, « vigilance », s'applique en permanence. Il est centré sur une centaine de mesures de prévention (étiquetage obligatoire des bagages...) qui constituent un « socle ».
Le deuxième niveau, nouvellement créé, s'appelle « sécurité renforcée-risque attentat ». Il traduit la réponse de l'Etat à un « niveau élevé »  de menace terroriste, telle qu'elle s'applique actuellement. Il est centré sur des restrictions : fouilles des sacs ou corporelles, portiques électroniques, restrictions d'accès des parents dans les écoles, etc.
Enfin le troisième niveau, « urgence attentat », déclenche un état de vigilance et de protection maximal, soit en cas de menace d'attaque terroriste documentée et imminente, soit à la suite immédiate d'un attentat. Il doit durer quelques jours et « pas plus d'un mois », selon le SGDSN. Il est centré sur des mesures d'interdictions : fermetures de routes ou de lignes de métro, interdiction des sorties scolaires etc. Les niveaux sont décidés par le Premier ministre sur avis des services concernés.
Le nouveau plan a aussi voulu élargir les scénarios d'attentats. Attaque sur un ferry, cyberattaque, recours à des drones, empoisonnement des réseaux d'eau ou dans la chaîne alimentaire... Des tutoriels sous forme de fiches sont distribués aux responsables, avec l'objectif d'être plus vigilants sur les talons d'Achille. Certains scénarios, pour ne pas justement guider ceux qui préparent des attentats, sont classés confidentiel défense et ne figurent pas dans le plan diffusé publiquement.
Au total, treize domaines sont concernés : transport aérien, fluvial, terrestre, santé, réseaux, frontières, rassemblements...
Les consignes envoyées par le SGDSN seront également plus fréquentes dans l'année, adaptées aux rendez-vous saisonniers (rentrée scolaire, fêtes de fin d'année...) ou aux grands évènements organisés en France.
Le nouveau plan, disponible sur le site du SGDSN (www.sgdsn.gouv.fr), met l'accent sur la vigilance de chacun, des directeurs d'établissements publics au « citoyen vigilant ». « Cela n'a pas vocation à être anxiogène, ça a vocation à permettre justement la continuation de l'activité normale de la société tout en éveillant à une certaine conscience du danger », souligne le SGDSN.
Comme pour le dispositif alerte enlèvement, le nouveau plan Vigipirate prévoit, lors des phases « d'urgence attentat », des diffusions de messages d'alerte à la télévision, à la radio, sur internet et les applications mobiles. Même si l'application SAIP disponible sur smartphone, alors en rodage, avait diffusé l'alerte beaucoup trop tard lors de l'attentat de Nice le 14 juillet dernier. (AFP)

Consulter le nouveau plan Vigipirate.

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