Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 20 décembre 2001
Télécommunications

Antennes-relais de téléphonie mobile : les restrictions prises par certains élus locaux peuvent donc s´avérer "plutôt contre-productives" selon l'Agence nationale des fréquences (ANFR)

Décriées par les défenseurs de l´environnement, bannies par des élus locaux, les antennes-relais de téléphonie mobile émettent des radiations plus faibles que les émetteurs de télévision ou de radio FM et très inférieures aux normes maximales de sécurité, selon les pouvoirs publics. Dévoilant les résultats de mesures effectuées par l´Agence nationale des fréquences (ANFR), le secrétaire d´Etat à l´Industrie Christian Pierret s´est évertué mercredi à dissiper des craintes relevant selon lui de l´"irrationnel". Le niveau de rayonnement des antennes-relais GSM, comme d´autres sources de radiations électromagnétiques comme la FM ou la télévision, est "largement inférieur" en France au plafond maximal fixé dans l´Union européenne (UE), a-t-il précisé. De plus, les antennes-relais de téléphonie mobile figurent parmi les émetteurs dégageant les rayonnements les plus faibles, a-t-il souligné. Selon les relevés effectués par l´ANFR sur 135 sites jugés potentiellement sensibles par des associations ou des élus locaux, les rayonnements les plus élevés provenaient d´émetteurs de radio FM ou de télévision. "Les émetteurs, pas les appareils", a souligné M. Pierret. Le niveau de radiation enregistré n´a atteint, pour la FM, que 7,8 % du plafond de 28 volts/mètre (V/m) retenu au niveau européen pour ce type d´antennes. Celui des émetteurs de télévision n´a pas dépassé 2 % de la norme équivalente de 30 V/m. Dans le cas des antennes GSM, l´ANFR a relevé des rayonnements d´un ordre maximal de 1 % du plafond européen de 41 V/m pour le GSM 900 (862 à 960 mégahertz) et de 57 V/m pour le GSM 1.800 (1.710 à 2.700 MHz). Les trois opérateurs mobiles français (Orange, SFR et Bouygues Telecom) disposent d´environ 30.000 stations de base dans l´Hexagone. Sous la pression d´associations inquiètes de cette prolifération, de nombreux élus locaux ont interdit ou restreint ces derniers mois de nouvelles implantations. Tout en soulignant l´absence de répercussions identifiées des portables sur la santé, un rapport commandé par le secrétariat d´Etat à la Santé avait préconisé en janvier 2001 de réduire au plus bas niveau possible l´exposition du public aux radio-fréquences de téléphonie mobile. Rédigé par un groupe d´experts dirigé par le Dr Denis Zmirou de la faculté de médecine de Grenoble, le document pointait la nécessité d´un "principe de précaution" et déconseillait notamment l´implantation d´antennes dans un axe de 100 mètres à proximité de zones sensibles (écoles, ...). M. Pierret a réaffirmé mercredi que les pouvoirs publics entendaient appliquer à la téléphonie mobile "le principe de précaution maximum". "Si les scientifiques nous indiquent qu´il faut "sévériser" les normes admissibles, nous le ferons", a-t-il assuré. Selon l´ANFR, les rayonnements d´une antenne GSM sont dans tous les cas sans danger au-delà d´une zone de 3-4 mètres dans l´axe de l´émetteur, que les opérateurs vont devoir baliser. Contrairement à une idée répandue, ils ne sont cependant pas totalement corrélés à la distance par rapport à l´antenne. Exemple : les radiations (41 à 76 fois sous la norme plafond) au dernier étage d´un immeuble dont le toit comporte une antenne sont moindres qu´à même hauteur, 30 mètres plus loin. Pour Jean-Claude Guiguet, président de l´ANFR, les restrictions prises par certains élus locaux peuvent donc s´avérer "plutôt contre-productives". "Quand un maire décide d´éloigner la station de base à plusieurs centaines de mètres de son agglomération, il oblige les utilisateurs qui vont être dans la région à utiliser leur portable dans de mauvaises conditions de réception", les exposant au risque de rayonnements a priori inoffensifs, mais plus élevés.

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