Uranie, Festival de Mai, Comtesse, Noël, Bergère et Euréka : les chevaux de trait, nouveaux "employés territoriaux"

Le cheval de trait fait son retour en ville au service des citadins qui l'accueillent avec enthousiasme, après une absence de trois quarts de siècle. Les chevaux lourds, avec l'image de force calme qu'ils véhiculent, intéressent les élus locaux pour des tâches de voirie. La ville de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados) a été l'une des premières à faire travailler un cheval il y a une dizaine d'années. La dernière recrue, Uranie, une percheronne de 18 ans, est affectée à différentes missions communales. Dans le même département, à Trouville-sur-Mer, un percheron de 12 ans, du nom de Festival de Mai, collecte quatre jours par semaine depuis 2000 le verre usagé dans la ville. Trois employés ont été recrutés et formés à la conduite d'attelage. La mairie de la cité balnéaire normande a voulu ainsi "valoriser de manière écologique le tri sélectif des ordures" en misant sur "l'image rassurante du cheval de trait auprès de la population et en particulier auprès des enfants". Festival de Mai est devenu très rapidement un symbole de la ville. Depuis 1994, très tôt le matin, les habitants de Rambouillet (Yvelines) peuvent croiser Bergère et Euréka, deux boulonnais qui effectuent régulièrement un circuit dans l'ouest de la ville. Ils sont affectés au nettoiement des espaces verts, au ramassage des déchets encombrants. A Béthune (Pas-de-Calais), deux traits du Nord, Comtesse, 12 ans, et son fils Noël, 3 ans, devraient, selon la mairie, être très bientôt opérationnels. Trois palefreniers ont été recrutés pour s'occuper des chevaux affectés au ramassage des ordures et des encombrants. En Haute-Savoie, à Megève, les services communaux, en collaboration avec les Haras nationaux et la chambre d'agriculture, ont crée le "cheval de Megève", mélange de Franche Montagne et de Comtois. Ces chevaux de trait allégés sont utilisés pour le travail forestier ou la randonnée mais aussi pour tirer les corbillards. Une société spécialisée dans le retraitement des déchets industriels, l'YPREMA, envisage très prochainement d'utiliser la traction équine sur le chemin de halage de la Marne entre Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Il s'agirait de transporter par voie fluviale du mâchefer dans une barge en aluminium spécialement conçue. "Nous nous sommes portés acquéreurs de trois postiers bretons il y a trois ans et avons recruté un cocher", a déclaré à l'AFP Dimitri Jourdan, directeur général de l'YPREMA. Il ajoute qu'en matière notamment d'image un industriel ne peut de nos jours faire abstraction des données environnementales pour exercer son activité.</s

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