Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 13 janvier 2010
Sécurité

«Nettoyage au Kärcher»: les élus de Ville et banlieue critiquent les propos de Fadela Amara

L’association Ville et banlieue a réagi, dans un communiqué du 12 janvier, aux propos de Fadela Amara, la secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville, qui, en parlant de «kärcher», a repris des propos tenus en novembre 2005, juste avant les émeutes, par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Ville et banlieue constate qu’il est «illusoire de faire croire que de cette manière, la sécurité pourrait revenir en banlieue.» L’association ajoute que, «depuis 2005 d’ailleurs, force est de constater que malgré les grandes déclarations du président de la République, le bilan de la politique de sécurité est très inégal et l’inquiétude est croissante pour les élus locaux concernant les moyens alloués à la sécurité.» Pour les maires de banlieues, le retour à la sécurité «implique au contraire un travail de longue haleine, collectif, qui implique tous les acteurs: les forces de police, mais aussi des acteurs éducatifs, les familles, les représentants de la justice, etc.» Appelant à un «débat constructif et dépassionné», ils demandent le «renouvellement d’urgence» des membres du Conseil national des villes, «toujours en attente depuis le printemps 2009.» Interrogée par "Le Progrès de Lyon" sur la mort d'un adolescent poignardé vendredi dans son lycée, la secrétaire d'Etat à la Politique de la ville Fadela Amara avait estimé qu’«il faut nettoyer au Kärcher cette violence qui tue nos enfants dans les cités.» Pour sa part, Claude Dilain, maire de Clichy-sous-bois et président de Ville et banlieue, a évoqué (nouvelobs.com, 13/1) un bilan «décevant»: «Ce qui était encourageant dans cette dynamique c'était la volonté de mobiliser l'ensemble des ministères, mais ça n'a pas été le cas». Un échec qu'il n'attribue pas qu'à la secrétaire d'Etat: «Il s'agit de la responsabilité du Premier ministre ou du président de la République et non d'un secrétaire d'Etat qui change de tutelle et voit son rôle se réduire». La solution est pour lui dans «une politique globale de droits commun, sous l'égide du Premier ministre, ou d'un ministre d'Etat.» «Il y a de nombreux signaux très inquiétants qui démontrent que le gouvernement et même la société n'ont pas grand intérêt pour la situation des banlieues». Pour accéder à l'article de Nouvelobs.com, voir lien ci-dessous.

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