Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 2 septembre 2009
Sécurité

Le nombre de cambriolages confondus visant les résidences principales ont bondi de 12% en un an, selon le dernier bilan mensuel de l'Observatoire national de la délinquance (OND)

La récente augmentation des cambriolages de domiciles a fait bondir le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux qui demandera ce mercredi «un coup de collier» aux gendarmes et policiers sur un sujet qui concerne tous les Français. Si tous les cambriolages confondus ont augmenté de 4,9% entre août 2008 et juillet 2009, ceux visant les résidences principales ont bondi de 12%, selon le dernier bilan mensuel de l'Observatoire national de la délinquance (OND) publié mi-août. «Les cambriolages étaient en baisse depuis six ans et là nous avons un retournement de tendance», explique à l'AFP Christophe Soullez de l'OND. En 2002, près de 225.000 cambriolages avaient été déclarés à la police et un peu plus de 165.000 en 2008, soit «un niveau très bas», selon M. Soullez. Les chiffres officiels, qui correspondent aux plaintes déposées, «ne sont que le haut de l'iceberg», souligne le spécialiste. En effet, l'enquête de «victimation» (le fait d'être victime d'une agression et d'en être conscient sans plainte systématique) menée par l'Insee et l'OND montre que 425.000 personnes ont subi un cambriolage en 2007. Les gens ne portent plainte qu'à 76% en cas de cambriolage réussi avec vol (pour déclencher leur assurance) et qu'à 34% en cas de tentative de cambriolage. «Une victime vit cela souvent comme un viol, il est donc logique que le ministre mobilise ses troupes: il ne faudrait pas que la hausse se poursuive», estime M. Soullez. Les différents «profils» de cambrioleurs démontrent que ce délit peut concerner tout un chacun, détaille à l'AFP Hervé Niel, sous-directeur de services territoriaux à la Direction centrale de la Sécurité publique. Le «cambrioleur d'opportunité» illustre le dicton «c'est l'occasion qui fait le larron»: une fenêtre entrouverte en rez-de-chaussée va constituer une tentation. Le «cambrioleur d'habitude» commet son méfait plutôt en milieu urbain avec un «besoin impérieux d'argent» liquide, comme les toxicomanes, qui pénètreront aussi bien dans un pavillon que dans un appartement HLM. Il y a «ceux qui font du business», organisés, et recherchent les biens de consommation du moment (téléphones portables, hi-fi, ordinateurs portables...) qu'ils revendront facilement sous le manteau. Enfin, des «spécialistes» travaillent à la commande. Ils visiteront alors châteaux, hôtels particuliers ou belles résidences secondaires à la recherche d'oeuvres d'art et de bijoux. Le taux d'élucidation est de 15% mais il est en augmentation depuis 2002 grâce à une meilleur prise en compte du phénomène par la police et la gendarmerie, à l'utilisation des fichiers et au développement de la police technique et scientifique (PTS). A Paris, cette dernière se déplace systématiquement sur les lieux d'un cambriolage déclaré. Sur les sept premiers mois de 2009, les équipes de la PTS de la Direction de la police urbaine de proximité (DPUP) sont intervenues 7.769 fois. Ils relèvent les empreintes digitales et les traces biologiques. Certains cambrioleurs se blessent en cassant une fenêtre et perdent du sang, d'autres abandonnent un mégot de cigarette, voire se servent à boire et laissent le verre sur la table de la cuisine, raconte le commandant Yannick Boutin, responsable de la PTS. Ces indices permettent parfois d'imputer à un suspect plus de délits que celui pour lequel il a été interpellé, car la plupart sont des multirécidivistes. (avec AFP)

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