Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 10 février 2015
Interview

Gaël Perdriau : « Le Cerema va s'ouvrir davantage encore aux collectivités locales »

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Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne et président de Saint-Étienne Métropole, a été élu hier président du conseil d’administration du Cerema (le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement). Le Cerema, né le 1er janvier 2014, remplace et fusionne l’ancien Certu, les Cete et d’autres organismes techniques de l’État (lire Maire info des 3 janvier et 21 mai 2014). Le Cerema se donne pour objectif « une gouvernance partagée entre l’État et les collectivités territoriales », pour être « un centre de ressources et d’expertises au service des territoires ».
Gaël Perdriau a donné à Maire info sa première interview au titre de président du Cerema.

Pourquoi avoir présenté votre candidature à cette fonction de président du conseil d’administration du Cerema ?
En tant que président d’une agglomération qui comprend des villes de taille très différentes, de la plus rurale à la plus urbaine, j’ai pris conscience de l’importance de l’ingénierie publique au service des collectivités. Dans cette période où la baisse des financements publics complique énormément la réalisation des projets des collectivités, je suis convaincu que le Cerema, dans sa nouvelle configuration, a un rôle à jouer. Je suis au Cerema en tant que représentant de l’AMF – et donc de l’ensemble des communes – et je suis certain que cet organisme sera un nouvel outil à leur service. Jusqu’à présent, il était surtout au service de l’État. Mais depuis la fusion, il y a une véritable ouverture au service des collectivités locales.

En passant de tous ces organismes (Certu, Cete…) à un seul organisme fusionné, il y a une réelle plus-value pour les collectivités ?
D’abord, une meilleure transversalité, un meilleur échange entre ces différents services, qui étaient auparavant un peu plus étanches qu’ils le seront demain. Par ailleurs, le fait que ce soit un maire, un président d’agglomération, qui le préside, permettra une meilleure appropriation des besoins locaux. Ce qui amènera d’ailleurs aussi, a contrario, des opportunités de développement pour le Cerema.

En quoi la baisse des dotations rend-elle encore plus indispensable ce rôle d’appui aux collectivités ?
Cet appui, ce conseil, cet accompagnement que peut dispenser le Cerema, fait partie des besoins impérieux des collectivités. Et compte tenu de la baisse des dotations, cela pourrait leur permettre de faire tout de même avancer des projets qu’elles auraient eu beaucoup de mal à faire avancer seules. J’ajoute qu’on a aujourd’hui de plus en plus de contraintes qui s’imposent aux collectivités, régions, départements, EPCI ou communes – qui sont tous représentés au conseil d’administration du Cerema, d’ailleurs. Je pense aux exigences environnementales, à la prévention des risques, aux règles d’urbanisme et d’aménagement. Ces contraintes sont acceptées par les élus, bien sûr, mais elles complexifient énormément leur rôle. Le Cerema est aussi là pour les accompagner, tout en respectant ces exigences réglementaires.


Quels sont vos objectifs en tant que président, à court et moyen terme ?
Il va falloir commencer par finaliser, avec le conseil d’administration et les personnels, le projet stratégique du Cerema – qui est à créer. C’est essentiel, puisque ce projet va orienter de manière très forte tout son avenir. Puis, à l’horizon de quelques mois, il faudra faire en sorte que cette fusion de différents services de l’État se fasse le mieux possible, qu’elle soit efficace, et que se concrétise l’ouverture beaucoup plus large au service des collectivités que je souhaite. Aujourd’hui, ces services représentent autour de 10 % de l’activité du Cerema. Je souhaite que l’on aille beaucoup plus loin.
Propos recueillis par Franck Lemarc

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