Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 16 avril 2004
Énergie

Les groupes politiques souhaitent unanimement "une politique ambitieuse" en matière d'énergie"

Favoriser les énergies renouvelables, diminuer les émissions de gaz à effet de serre, relancer la politique de maîtrise de l'énergie : l'Assemblée nationale a débattu jeudi de la politique énergétique de la France avant le dépôt d'un projet de loi d'orientation en la matière. Ce projet, qui sera examiné début mai par le Parlement, doit engager les choix de la France pour les trente prochaines années. Les députés sont aussi longuement revenus sur le projet de construction du réacteur nucléaire européen de troisième génération (EPR, european power reactor) destiné à renouveler le parc nucléaire. Les différents groupes politiques ont unanimement souhaité "une politique ambitieuse" en matière d'énergie, se sont dits favorables à un "engagement ferme" de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique qui doit, selon François-Michel Gonnot (UMP), devenir "une priorité nationale et européenne". Le ministre de l'économie et des finances, Nicolas Sarkozy, qui a ouvert le débat, a défini "quatre axes prioritaires" : la maîtrise de l'énergie, le développement des énergies renouvelables, le lancement d'une nouvelle génération de centrales nucléaires et le développement de la recherche dans le domaine de l'énergie. Il a souligné que la France devait "produire dans dix ans 25% de richesses de plus avec 9% d'énergie en moins". Pour réaliser cet objectif, il a proposé de "faire évoluer la fiscalité énergétique d'ici la fin de l'année pour qu'elle avantage les Français qui participent, à travers leur consommation d'énergie, à une meilleure protection de l'environnement". Le ministre n'a pas détaillé le dispositif qu'il envisageait. "Je crois davantage à l'incitation et à la conviction qu'à la contrainte et à l'interdiction", a-t-il toutefois souligné. Dans ce sens, Philippe Folliot (App-UDF) a réclamé des mesures de taxation pour les pollueurs et un allègement pour ceux qui feraient preuve d'innovation. Concernant l'EPR, Claude Birraux, président (UMP) de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, a expliqué que "si la durée de vie des centrales ne dépassait pas 40 ans, 13 réacteurs seraient arrêtés d'ici 2020 et 24 supplémentaires entre 2020 et 2025, soit 63% du total. Alors il ne s'agit nullement de relancer le nucléaire, il s'agit de préparer le renouvellement du parc", a-t-il justifié. "Nous sommes pour le renouvellement du parc. L'EPR serait une réalisation plus sûre, plus respectueuse de l'environnement, plus fiable et plus compétitive", a également expliqué Daniel Paul (PCF). Le porte-parole du groupe PS, François Dosé, a demandé au gouvernement de se prononcer, avant le dépôt du projet de loi d'orientation, sur sa décision de construire ou non cet EPR en métropole. En revanche, l'ancien ministre de l'Environnement Yves Cochet (Verts) a prononcé un véritable réquisitoire contre la poursuite de la politique nucléaire, réfutant tous les arguments en sa faveur. Clôturant le débat, le ministre délégué à l'Industrie, Patrick Devedjian, a souligné dans la soirée ce "relatif consensus" des députés "sur la question du réacteur EPR et de la filière nucléaire". Enfin, M. Sarkozy a souhaité que le débat dépasse les frontières françaises, proposant un mémorandum "sur l'Europe de l'énergie" afin de "minimiser les risques" d'insuffisance de production électrique.c=http://www.clsidw.com/

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